La ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, fait face, depuis le début de cette semaine, à une hausse vertigineuse du prix du carburant. Un litre qui se vendait à 4 200 francs congolais est passé graduellement à 10 000 francs congolais.
Initialement vendu à un prix bas de 4 200 FC, il est monté à 5 000 FC, puis à 8 500 FC mercredi 22 novembre 2023. Ce vendredi 24 novembre, les sources locales signalent qu’un litre est vendu à 10 000 FC.
Cette hausse se justifie par la carence de produits pétroliers observée sur le marché. Daniel Mugisa, président des importateurs des produits pétroliers en Ituri, indique que cette pénurie est due au délabrement très avancé de l’état de la route.
« Nous avons un lot important de produits pétroliers, qui se trouve entre Jina et Pitso. La dégradation très avancée de la RN 27 est l’une des causes de cette situation. Plusieurs camions y sont interceptés », précise-t-il, tout en rassurant sur la baisse des prix dès l’entrée de ces camions dans la ville de Bunia.
Cette pénurie a occasionné une hausse rapide des prix du transport dans la ville de Bunia depuis le début de cette semaine. Elle a également favorisé les activités de détaillants appelés communément des « Kadhafi », qui ont haussé le prix du carburant.
« Avant-hier, il se vendait à 8 000 FC, un litre de carburant est devenu cher. Pour votre information, je ne suis pas trop loin du marché central. Il se trouve à environ deux kilomètres de chez moi. Je comptais m’y rendre en taxi, on m’a dit 2 500 FC pour y aller en taxi. Et je fais le calcul, aller-retour, je vais perdre une somme de 5 000 FC. Alors j’ai dû partir à pied et revenir à pied. Tout cela est dû à la rareté. Il y a des stocks à la route, qui ne sont pas encore entrés en ville, parce que l’état de la route n’est pas bon », a témoigné monsieur Bondo, un habitant de la ville de Bunia.
Ce jeudi 23 novembre 2023, sur les 18 stations-services que compte la ville de Bunia, seulement deux ont été opérationnelles pour servir les habitants de cette contrée. L’on y signale de longues files d’attente.
Des sources concordantes renseignent que cette hausse est quasiment observable dans toute la province de l’Ituri, notamment dans les territoires d’Aru et Mahagi, où les camions citernes devant faire entrer le carburant ont été interceptés depuis des mois au poste de Vura, pour des questions de déclaration.
Jean-Baptiste Leni