La République démocratique du Congo s’engage dans une ère nouvelle de la lutte contre l’impunité, où les actes graves de la fraude électorale, jadis ignorés, seront sanctionnés. Les fraudeurs, les auteurs de violences, d’actes de vandalisme et de sabotage contre les électeurs, le patrimoine de la Commission électorale nationale indépendante et le matériel électoral sont désormais sous le feu de la justice.
Pour les 82 candidats répertoriés par la Commission électorale nationale indépendante, l’annulation de leurs suffrages n’est que le début, car ils feront maintenant l’objet de poursuites judiciaires. Ministres, députés, sénateurs, gouverneurs, tous sont retenus sur le sol national, retenus par la décision claire du Procureur général près la Cour de cassation, transmise à la Direction générale de migration.
En parallèle, un courrier confidentiel aurait été adressé à la centrale électorale pour la transmission des rapports ayant conduit à l’annulation des suffrages de ces 82 candidats. Cette action exceptionnelle, initiée par la CENI, se voit ainsi renforcée par l’action de la justice, marquant ainsi l’histoire de la lutte contre la fraude électorale en mettant en cause des ministres, mandataires en fonction et des parlementaires sortants. Il est évident que les prochaines heures seront décisives et déterminantes, car hormis ces mesures prises, d’autres sont imminentes et prêtes à frapper de plein fouet tout celui qui, sans exception, marchera en marge de la loi.
L’heure est grave pour certains. Mais elle est en même temps porteuse d’espoir pour l’honneur du pays, engagé dans une dynamique irréversible de restauration des valeurs. Dans cet élan, tous les acteurs institutionnels favorables au changement jouent leur rôle. Ainsi, le Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, déterminé à barrer la route à toutes les forces dégradantes d’une justice impartiale en République démocratique du Congo, a pris deux mesures sévères contre les quatre-vingt-deux candidats députés dont les suffrages ont été annulés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) pour fraude électorale, corruption, vandalisme de matériel électoral, incitation à la violence et détention illégale des dispositifs électroniques de vote.
Selon des informations obtenues par infos27.cd, le lundi 8 janvier, le plus haut magistrat du parquet a, par le biais d’une correspondance adressée à la Direction générale de migration (DGM), interdit la sortie du territoire national à ces 82 personnes identifiées par la Céni, dont la plupart occupent des postes de ministres, sénateurs, gouverneurs, vice-gouverneurs, et autres. En outre, Firmin Mvonde a envoyé une correspondance confidentielle à la centrale électorale pour la transmission de tous les rapports ayant conduit à l’annulation des suffrages de ces candidats. L’objectif est de permettre au Ministère public d’entreprendre des investigations sur les faits répréhensifs découlant de ces rapports.
D’autres mesures sont imminentes et prêtes à frapper tout individu qui, sans exception, enfreindrait la loi. En effet, quelques jours auparavant, le Procureur général de la Cour de cassation avait mis en garde toute personne qui, sous prétexte d’user des libertés constitutionnellement garanties, s’éloignerait des limites légales dans ses actes et paroles, versant ainsi dans le libertinage, durant cette période post-électorale. C’est clairement dire que les pêcheurs en eaux troubles sont avisés. Plus rien ne sera comme avant dans une République démocratique du Congo, désormais tournée vers l’implémentation des valeurs aussi bien dans sa gouvernance et dans le vivre-ensemble.
Pour rappel, la Commission électorale nationale indépendante a annulé la totalité des suffrages obtenus par 82 candidats, dont certains poids lourds de la vie politique, dans certaines circonscriptions de la République démocratique du Congo lors des élections législatives, provinciales et communales organisées fin décembre 2023.
Parmi les candidats dont les résultats ont été annulés figurent l’actuel gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, et trois membres du gouvernement : Didier Manzenga, ministre du Tourisme, Manuanina Nana, ministre déléguée près le président de la République, Antoinette Kipulu, ministre de la Formation professionnelle. On retrouve également des parlementaires, notamment les sénateurs Mabaya Gizi, Evariste Boshab, Victorine Lwese, et des députés nationaux tels que Sam Bokolombe, Nsingi Pululu Pitshou-Cerveau, Willy Bakonga et Colette Tshomba.
Infos27