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Kinshasa
24 novembre, 2024 - 17:12:08
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Peter Kazadi met Gentiny Ngobila out pour sauvegarder la capitale

Sous les tropiques congolais, l’histoire bégaye, faute de se répéter. Peter Kazadi, vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, a offert un nouvel exemple en écartant Gentiny Ngobila de ses fonctions de gouverneur de Kinshasa, malgré la brève rébellion du désormais ex-gouverneur de la capitale. Ce dernier, écarté de la course aux législatives par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), est notamment accusé, ensemble avec 81 autres candidats, de «détention illégale des Dispositifs électroniques de vote (DEV), vandalisme de matériel électoral, etc. »

De quoi donner de la matière à la justice qui, par l’entremise du procureur général près la Cour de cassation, s’est saisie de l’affaire et a obtenu de l’Assemblée provinciale de Kinshasa l’autorisation de poursuivre le leader de l’ACP.

Consécutivement à cette autorisation, le VPM Kazadi a sévi contre Ngobila quoi que ce dernier, à tue-tête, n’a cessé de clamer ses « accointances » avec le Chef de l’État Félix Tshisekedi, brandies en plus en signe d’immunité.

Une attitude aux antipodes de la vision du président Tshisekedi. Une attitude déjà combattue par Jean-Hervé Mbelu, alors Administrateur général de l’Agence nationale des renseignements (ANR).

Contre ces « intouchables », Mbelu, aux commandes de cet appareil de sûreté, a lutté. Il a en outre réussi à les coffrer. Sauf que les différentes affaires, suscitées grâce à la vigilance de Mbelu, animé par le seul souci de nettoyer la cour présidentielle, se sont soldées en queue de poisson une fois confiée à la justice.

Les cas François Beya et Fortunat Biselele sont les plus emblématiques. Ces deux personnalités, réputées «tout-puissant» dans le pré-carré du Président Tshisekedi, avaient été cueillis au terme des enquêtes menées en toute indépendance par l’ANR, soit à sa propre initiative soit sur demande du Président de la République.

Ces enquêtes ont le mérite d’avoir fait tomber les masques, tout en révélant des « Judas » dans le sérail du président Tshisekedi.

Alors que l’opinion avait salué ce travail de nettoyage, des détracteurs de Mbelu avaient versé dans le mensonge, tentant de faire croire qu’il s’était agi d’un règlement des comptes. Pourtant, dans sa démarche, Mbelu, exempt de toute reproche, avait mis un point d’honneur sur le respect des procédures et des prérogatives des différentes institutions du pays, matérialisant on ne peut plus encore le « caractère humanitaire » des services de sécurité et des renseignements congolais tel que voulu par le Président Tshisekedi.

Les différentes personnalités cueillies à l’ANR, y avaient été détenues le temps d’être entendu en débat contradictoire sur base des renseignements collectés pendant les enquêtes. Par la suite, elles avaient été placées à la disposition de la justice pour établir ou non leur culpabilité.

En outre, les enquêtes de l’ANR de Mbelu, ont le grand mérite d’avoir évité le pire au pays, sa sécurité et sa sûreté ayant été durement éprouvées. Elles ont également le mérite d’avoir délivré le Président de la République d’une infiltration dangereuse pour la survie de la nation.

La justice, comme ne l’a cessé de déplorer le Président Tshisekedi, a empêché le pays de capitaliser le travail des fourmis réalisé par Mbelu et ses hommes, faisant preuve de laxisme dans le traitement des dossiers si sensibles lui soumis.

Pas assez toutefois pour déraciner l’héritage de Mbelu à l’ANR, qui se résume notamment par l’humanisation des services des renseignements et de sécurité ainsi que le respect des procédures légales et des prérogatives de chaque institution.

Environ six mois après le départ de l’ANR ainsi que la « vaine polémique » autour de la prétendue règlement des comptes, les faits, têtus depuis la nuit des temps, ont aujourd’hui donné raison à Jean-Hervé Mbelu qui a lutté contre le régime des hommes puissants pour préserver la République de tout danger voire toute souillure.

Peter Kazadi, qui s’est inscrit dans cette même lignée que Mbelu, a défenestré Gentiny Ngobila de l’Hôtel de ville de Kinshasa malgré l’insubordination de ce dernier, visiblement entêté et apparemment déterminé à humilier tout un gouvernement de la République.

A l’instar de Mbelu, qui a compris que les questions de souveraineté et à la dignité des institutions de la République doivent se traiter de manière dépassionnée, Peter Kazadi s’est assumé et a pris le taureau par les cornes pour mettre fin à la rébellion de Ngobila contre la République et imposer Gérard Mulumba, dit Gecoco, à la tête de la capitale. Et c’était la fin d’une aventure et d’une confusion qui n’avait que trop duré.

Dans le discours inaugural de son second mandat à la tête de la RDC, le Chef de l’État Félix Tshisekedi a pris le pari de rectifier les erreurs du passé pour garantir les intérêts du peuple congolais. Comment y parvenir tant que les proches collaborateurs et autres représentants de son pouvoir n’auront pas réussi à changer leurs comportements défiant l’autorité publique au point de vouloir trahir ? Dans cet élan, l’évidence est que le Président Tshisekedi aura du mal à concrétiser ses engagements, faute d’acteurs réellement engagés dans le processus de changement appelés de tous vœux par le peuple depuis des années.

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