Deux heures d’entretien sans tabou, sans détour, entre le chef de l’État, Félix Tshisekedi, et la presse nationale, jeudi 22 février, dans le cadre d’un briefing spécial avec la presse. Cet exercice de redevabilité auquel le premier citoyen de la République a prêché par l’exemple dès le début de son second mandat. Il est déterminé à réussir ce mandat coûte que coûte en rétablissant la paix dans l’Est du pays. Son vœu le plus ardent est d’instaurer « une paix définitive pour son peuple ». Pour Félix Tshisekedi, la République démocratique du Congo maintiendra la posture dissuasive qu’elle affiche déjà à l’égard des agresseurs. Félix Tshisekedi a ainsi rassuré les compatriotes sinistrés par la guerre, ainsi que ceux qui subissent des sévices dans les zones occupées par l’agresseur : « L’État ne les a pas oubliés. Ce qui se passe aujourd’hui au Congo, ce sont des douleurs d’enfantement », a déclaré le président de la République.
En deux heures, le chef de l’État a balayé un large éventail de sujets, répondant à toutes les questions des journalistes, de la sécurité au sport, en passant par l’économie et la politique nationale.
« Aux compatriotes sinistrés de guerre, l’État ne les a pas oubliés. Ce qui se passe aujourd’hui au Congo, ce sont des douleurs d’enfantement ». Par ces mots, le président de la République a tenu à renforcer la résilience congolaise.
Une résilience qui se manifeste déjà par la prise de conscience nationale et l’éveil patriotique pour défendre le Congo. Ainsi, face à la presse, Félix Tshisekedi a réitéré sa position, celle de ne jamais discuter avec le M23 qui est « une coquille vide ». « Les discussions ?
Je les veux. Mais avec le Rwanda. Le Rwanda doit m’expliquer pourquoi il s’acharne à massacrer mes compatriotes et à piller nos ressources naturelles. Je ne veux pas négocier avec cette coquille vide qu’est le M23 », a-t-il lâché. Avant d’ajouter : « Je ne veux pas de négociations avec cette coquille vide qu’on appelle le M23. Le M23 n’est pas congolais, raison pour laquelle il refuse le cantonnement ».
C’est autant dire que la RDC n’entend pas changer de posture. La quête de la paix n’exclut aucune option. L’heure est à décourager ceux qui entretiennent l’entreprise criminelle dans l’Est pour leur profit. « Nous devons nous montrer dissuasifs vis-à-vis des agresseurs. Le travail que nous avons commencé est de faire passer le message : Venez négocier avec le propriétaire de la richesse, laissez le receleur », a-t-il martelé.
Dans cette perspective, le chef de l’Etat n’a pas mâché des mots pour exprimer vivement sa désapprobation sur le mémorandum d’attente sur la mise en place d’une chaîne de valeurs sur les minerais critiques et stratégiques, signé entre l’Union européenne et le Rwanda.
« L’Union européenne a signé un MOU (mémorandum d’entente) avec un receleur. Le Rwanda est receleur », a déclaré le président Félix Tshisekedi.
Dans la foulée, le chef de l’Etat a montré sa satisfaction sur les efforts diplomatiques qui font bouger les lignes, avec notamment l’implication des Etats-Unis d’Amérique.
« Nous avons rencontré nos amis américains, qui pour ce qu’ils ne savent pas, sont très actifs dans les efforts diplomatiques pour essayer de juguler cette crise et je les félicite et en même temps j’en profite pour demander à l’opinion parce que j’entends ici et là de tas de commentaires, de rester surtout sereine et mobilisée et ne pas s’en prendre comme ça aux pays amis qui font des efforts pour nous aider.
Les USA font partie de ces pays-là qui sont très fortement impliqués, contrairement à ce que certaines peuvent penser… », a-t-il indiqué.
Avant de poursuivre : « Aujourd’hui d’ailleurs, grâce à ces positions, beaucoup d’autres pays ont avancé. J’en veux pour preuve : la France qui a fait une déclaration très intéressante, vous pouvez comparer ce changement de narratif entre la dernière visite du président Macron ici et ce que la position française d’aujourd’hui ».
Ainsi, dans la quête de solution pour l’Est, Félix Tshisekedi a annoncé son voyage le 27 février pour Luanda, où il sera reçu par le président angolais qui est le médiateur dans le conflit entre la RDC et le Rwanda.
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