S’il est établi que l’ami de mon ami est mon ami ; l’ennemi de mon ennemi est mon ami, est-il possible que l’ami de mon ennemi se dise être mon ami ? La question à cette série de vieux adages qui suggèrent que deux parties peuvent ou doivent travailler ensemble contre un ennemi commun, s’adresse – vous le soupçonnez bien – à l’Union européenne (UE). Pourquoi à elle ?
Pour la simple raison que, le 19 février 2024, l’Union européenne a conclu un accord important avec le Rwanda, pays agresseur de la RDC, pour favoriser le développement des chaînes de valeurs durables et résilientes pour les matières premières critiques et stratégiques, aussi appelées « minerais des conflits ». Vous avez bien lu : « minerais des conflits » !
Aux oreilles des Congolais, ce pacte signé par la commissaire européenne aux partenariats internationaux, Jutta Urpilainen, et le ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Vincent Biruta, sonne comme une bombe de trahison. Surtout en cette période de haute tension entre la République Démocratique du Congo (RDC), pays qui détient les grands et riches gisements de minerais du monde, en quantité et qualité, et le Rwanda voisin qui ne possède aucune mine de coltan (principale source du tantale), d’étain et de tungstène… mais devenu, en quelques années, l’un des pays exportateurs les plus importants au monde de ces « minerais de sang ».
Comment peut-on qualifier, en français facile, ce comportement d’hypocrisie affiché par l’UE qui se classe pourtant parmi les partenaires traditionnels et privilégiés de la RDC ? « Avec ce compromis, l’exécutif européen atteint non seulement le paroxysme du cynisme en matière de géostratégie, mais s’illustre à nouveau dans une politique de double standard qui mine la crédibilité des institutions internationales », réponse de mon voisin.
Faudra-t-il encore chercher des preuves ? Ce deal insolite qui apparait clairement aux yeux du monde, comme dans un miroir grossissant, fait transparaitre le reflet d’un complot ahurissant contre le pays de Lumumba.
En un mot comme en mille, avec la conclusion de cet accord entre l’Union européenne et le Rwanda, l’hypocrisie des États occidentaux est mise à nu. Et, entre la RDC et le Rwanda, l’Union européenne doit choisir qui est son « ami » et qui est son « ennemi ».
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