Comme annoncé, le chef de l’État congolais a effectué un aller-retour à Luandan en Angola, pour répondre à l’invitation de son homologue angolais João Lourenço. Ce rendez-vous fait suite au mini-sommet sur la sécurité dans l’Est de la République démocratique du Congo, organisé le 18 février 2024 à Addis-Abeba, en Éthiopie, en marge de la 37ème session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine. Et ce, à l’initiative du président angolais, médiateur de l’organisation continentale sur la crise entre la RDC et le Rwanda. Le tête-à-tête à huis clos entre les présidents Félix Tshisekedi et Joao Lourenço n’a donné lieu à aucune déclaration de la part de deux chefs d’État. C’est le ministre angolais des Affaires étrangères, Tété Antonio, qui s’est adressé aux médias au nom de la médiation, en indiquant l’accord de principe qu’aurait donné le président congolais pour rencontrer le président du Rwanda. Se refusant à livrer plus de détails, le ministre Tété s’est limité à affirmer « qu’il revient à la médiation de travailler sur les autres étapes pour matérialiser cette rencontre ». Aucune date n’a été avancée pour cette éventuelle rencontre, encore moins le lieu où elle devait se tenir. À ce sujet, la position du président Félix Tshisekedi est restée inchangée : une telle rencontre n’est possible qu’à la « seule condition sine qua non d’un retrait immédiat des troupes militaires des Forces rwandaises de défense (RDF) du territoire congolais, la cessation des hostilités au front et le cantonnement des groupes terroristes du M23 »
À l’issue de près de trois heures de tête-à-tête à Luanda, capitale de l’Angola, entre le président Félix Tshisekedi et son homologue Joao Lourenco, aucun de deux chefs d’Etat ne s’est exprimé.
Par contre, c’est le ministre angolais des Affaires étrangères Tété Antonio, qui s’est adressé aux médias pour le compte de la médiation.
Selon le ministre Tété Antonio, le président Félix Tshisekedi aurait donné son accord de principe de rencontrer le président du Rwanda, Paul Kagame.
Se refusant de livrer plus de détails, le ministre Tété s’est limité à affirmer « qu’Il revient à la médiation de travailler sur les autres étapes pour matérialiser cette rencontre ».
Aucune date n’a été avancée sur cette éventuelle rencontre, encore moins le lieu où elle se devait se tenir.
Pour rappel, le président Tshisekedi avait présenté au médiateur ses préalables avant une éventuelle rencontre avec le président du Rwanda, notamment le retrait du territoire congolais des troupes RDF.
Dans les faits, c’est le dialogue des sourds observé à Addis-Abeba entre Kinshasa et Kigali qui risque de se poursuivre dans les rencontres en bilatéral organisées par le médiateur, si Paul Kagame ne retirait pas ses troupes dont la présence du territoire congolais est avérée.
Au cours d’un briefing presse spécial organisé, le jeudi 22 février à Kinshasa, peu avant ce rendez-vous, le chef de l’Etat congolais était on ne peut plus clair : « il ne négocierait jamais avec le M23 » – qu’il classifie parmi les organisations terroristes –, créé et manipulé par le Rwanda. Pour autant, Kinshasa n’est pas résolu à s’asseoir à la même table avec Paul Kagame à n’importe quel prix. « Le préalable à toute discussion directe avec Kigali est le départ de tous les soldats rwandais de la RDC ».
Pour bien des observateurs, l’argument de Kigali de vouloir défendre une communauté ne tient plus. Il est donc clair que le Rwanda cherche à déstabiliser son voisin pour pérenniser le pillage des richesses de la RDC afin de maintenir son économie bâtie sur le sang des martyrs congolais.
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