« No Nkunda, non job ». Bon nombre de Congolais se souviennent de cette célèbre phrase prononcée par un officiel de l’ONU, feu William Lacy Swing, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, et chef de la Monuc, de 2003 à 2008. Cette célèbre phrase faisait référence à des jeunes gens sans scrupule de l’Est du pays qui étaient à la solde de Mouvement du 23 mars (M23) conduit à l’époque par le chef rebelle Laurent Nkunda, dans la guerre au Nord-Kivu. Ils s’opposaient catégoriquement à la fin de cette guerre menée par ce chef rebelle comme à la protection d’un joyau qui leur procurait bonheur.
Ils pensaient construire leur bonheur sur la guerre que sur la paix. Mon œil ! D’où ils affirmaient sans ambages, ni faux-fuyant « No Nkunda, non job ». En vérité, en vérité, je vous le dis : si hier, c’était des jeunes gens désœuvrés et cupides qui profitaient sans pudeur de cette « aubaine », aujourd’hui, ce sont des députés nationaux, représentants du peuple, mercantiles, qui ont mordu à l’hameçon. Dieu merci !
Les masques commencent à tomber. Le temps donne donc raison à Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale, de la 3ème législative. Armé de courage, le patriarche avait alerté que les brebis galeuses se trouvaient dans la bergerie. Ceux qui se sentaient morveux, s’étaient mouchés. Merci à la CENI d’avoir organisé les élections générales dans le délai constitutionnel.
Car, les traitres se révèlent après la publication des résultats de ces scrutins combinés. Ah oui ! Suivez mon regard. Ils se comptent parmi les députés nationaux, candidats malheureux. L’un d’eux, Jean-Jacques Mamba, vient de tomber dans les bras de Corneille Nangaa, le chef du mouvement rebelle Alliance Fleuve Congo (AFC). Cet ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui s’est révélé au fil du temps, qu’il n’avait aucune notion démocratique.
Pourtant, ce nouvel allié de Nangaa a battu campagne pour le président de la République. Croyez-moi. C’était de la poudre aux yeux ! Une chose est vraie : Ce député dépité et ceux qui, comme lui, tapissent dans l’ombre, s’interrogent sur leur futur incertain (chômage) au cas où ils ne seraient pas repêchés dans l’une des entreprises étatiques. Voilà pourquoi, ils pensent aller se faire embaucher chez Nangaa, pour s’enrichir grâce au sang versé dans l’Est de la RDC, construire des maisons et rouler carrosse. Pitié !
Cardoso Ludi