La déstabilisation persistante du Kivu, qui se manifeste aujourd’hui par l’actuelle guerre d’agression menée par le Rwanda en RDC, assisté par ses supplétifs du M23-AFC, découle clairement de visées économiques. En effet, la RDC, productrice de plus de 70 % du cobalt mondial et détentrice de 60 % des réserves de coltan de la planète selon Mining Technology, attire les convoitises des puissances impérialistes, prêtes à sacrifier des vies humaines pour ces richesses. La récente déclaration de l’ambassadeur de l’Union européenne en République démocratique du Congo, Berlanga Martinez Nicolás, lors d’une interview accordée à Deutsche Welle à Kinshasa, souligne que « tous les rapports indépendants montrent qu’au moins 80 pour cent des minerais exportés par le Rwanda sont d’origine congolaise ». Cette affirmation s’ajoute à d’autres preuves accablantes qui compromettent le régime de Kigali, dont l’économie semble largement soutenue par l’exploitation des ressources congolaises. Déjà auparavant, l’organisation Global Witness avait révélé que 90 % des quantités de coltan (source principale de tantale), d’étain, et de tungstène, désignés sous l’appellation « minerais 3T », exportés par le Rwanda, provenaient illégalement de la RDC. Ces faits, connus de longue date, devraient inciter à une action concertée contre Kigali. À défaut, l’Union européenne, qui, malgré ces évidences, a signé un protocole d’entente sur les chaînes de valeurs durables pour les matières premières avec le Rwanda, pourrait être perçue par les Congolais non seulement comme complice mais aussi comme un acteur de l’ombre dans leur malheur. Les Congolais continuent de fuir les bombardements injustes dans cette guerre imposée pour les ressources de leur sol et de leur sous-sol.
« Le gouvernement rwandais a parfaitement conscience que les volumes de production sont artificiellement gonflés par la contrebande » avait révèle un rapport de 2022 publié par Global Witness. Selon cette même organisation, ni le gouvernement rwandais, ni le programme ITSCI ne fournissent des données détaillées par mine, qui pourraient contredire cette affirmation. Cela souligne que les déclarations récentes de l’ambassadeur de l’Union européenne en République démocratique du Congo, Berlanga Martinez Nicolás, lors de son interview avec Deutsche Welle à Kinshasa, ne font que réaffirmer une réalité bien connue : « Au moins 80 % des minerais exportés par le Rwanda proviennent de la RDC. »
La question cruciale demeure : que fait-on de toutes ces évidences ? Comment réagir face à la situation désespérée des déplacés vivant dans des conditions de précarité inhumaines, sachant que le conflit persistant dans l’est de la République démocratique du Congo est motivé par des enjeux économiques ? L’Union européenne montre-t-elle enfin une réaction vigoureuse, ou se contente-t-elle de donner des assurances superficielles aux Congolais ? Cette interrogation est capitale, car pour la RDC, il est évident que le protocole d’entente sur les chaînes de valeurs durables pour les matières premières, signé entre l’UE et le Rwanda, semble encourager Kigali à exploiter les ressources congolaises et à perpétuer ainsi ses actes criminels incluant massacres, viols et pillages.
À une époque où l’expression « partenariat stratégique » devient monnaie courante dans le jargon diplomatique, ceux qui prétendent être des partenaires stratégiques de la RDC ne devraient pas se complaire dans une hypocrite passivité, tandis que chaque seconde, des Congolais innocents perdent la vie, victimes d’un capitalisme impitoyable.
En conséquence, Martinez Nicolás, loin de se satisfaire de répéter des déclarations exigeant le retrait des troupes rwandaises du sol congolais et la fin du soutien de l’armée rwandaise au mouvement M23, devrait promouvoir des actions concrètes. Les Congolais, fatigués de simples déclarations, attendent des mesures coercitives pour amener le régime de Kigali à adopter une conduite plus humaine et respecter l’intangibilité des frontières dans la sous-région.
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