Par gloutonnerie politique, on attend le fait de s’accrocher aux intérêts personnels au détriment de l’intérêt général ou de l’avenir du pays. Il s’agit aussi du caractère d’un homme politique avide et insatiable .
Sans peur d’être contredit, cette définition sied à la classe politique congolaise. N’est-ce pas vrai ? Des années de Maréchal Mobutu à l’avènement de Félix-Antoine Tshisekedi en passant par le pouvoir de Laurent-Désiré Kabila et celui de son fils, Joseph Kabila, la classe politique congolaise fait preuve de gloutonnerie. Je suis persuadé que ce comportement vicieux dont l’homme politique congolais semble détenir le monopole est sans nul doute dans son ADN. J’en veux pour preuve, les disputes autour des postes.. Dans la plupart des cas, ces disputes vont jusqu’aux reniements, à la dissidence et au débauchage. Pitié ! Quoi de plus normal que l’on comprenne, sans trop de gymnastique intellectuelle la pléthore de partis et regroupements politiques. Ces derniers ne sont malheureusement que des coquilles vides venus remplir le rang pour une place au soleil. La préparation des jeunes à la succession constitue le cadet des soucis des vieux qui sont en politique depuis l’époque de Kasa-Vubu, de Lumumba, de Gizenga, de Mobutu, etc. C’est pourquoi, en dépit de fonctions importantes qu’ils ont assumées dans ce pays, ils ne s’offusquent pas de disputer des postes avec les jeunes gens qui ont aujourd’hui l’âge de leurs arrières-petits-fils ! Honte à eux ! Qu’ont-ils fait de ce pays, après plus de 60 ans de règne ? Certes, on fait la politique pour conquérir le pouvoir et le conserver r le plus longtemps possible. Point n’est besoin de vous rappeler qu’en politique, chacun procède par ses calculs. Mais, il faut s’abstenir de gloutonnerie. Il faut servir le peuple. Il faut toujours viser l’intérêt du peuple dans toutes ses actions. Mais, tel n’est pas le cas malheureusement en RDC où la classe politique prend le peuple en otage. Illustrations : la publication du gouvernement Judith Suminwa et la mise en place du bureau définitif de l’Assemblée nationale ont mis du temps, le refus du Parlement de la troisième législative de réformer la loi électorale permettant aux candidats de se présenter lors des scrutins à la fois aux législatives nationale, provinciale, aux sénatoriales, à l’élection des gouverneurs de province, d’aligner les membres de leurs familles comme suppléants. Comme si cela ne suffisait pas, ils veulent aussi occuper des postes ministériels et au sein des entreprises publiques, etc. Un système glouton qui a habitué le peuple congolais à voir sur la scène politique, les mêmes visages et à attendre les mêmes noms. On dirait que la RDC appartiendrait à un groupe d’individus. Qu’on ne se voile pas la face : la gloutonnerie politique a encore la peau dure en RDC.
Cardoso Ludi