Cinquante-quatre oiseaux rares sont prêts à se retrousser les manches pour relever les défis socioéconomiques et sécuritaires auxquels le pays est confronté. Le gouvernement dirigé par la Première ministre Judith Suminwa, incluant à la fois les ministres reconduits et les nouveaux nommés, est résolu à porter des projets ambitieux pour leurs départements respectifs afin de concrétiser la vision du chef de l’État, Félix Tshisekedi. Infos27 vous propose de découvrir quelques figures marquantes de cette équipe de 54 membres.
Avocat au barreau de Kinshasa-Matete, Me Jacquemain Shabani (50 ans) est un visage bien connu dans cette profession libérale.
Ancien Secrétaire général de l’UDPS et Coordinateur de la Commission Électorale Permanente (CEP) du parti présidentiel, il avait intégré le cabinet du Président de la République en tant que conseiller principal au collège politique et processus électoral. Au Gouvernement Suminwa, le directeur de campagne du candidat Tshisekedi en 2023 va désormais s’occuper de la sécurité des Congolais, de l’ordre public et de la protection de leurs biens dans la casquette de Vice-Premier ministre.
Jean-Pierre Bemba Gombo (62 ans), titulaire d’un diplôme en sciences commerciales et consulaires de l’ICHEC à Bruxelles, Belgique, a été Vice-président de la République en charge de l’Économie durant la période de transition 1+4.
En mars 2023, il a été nommé Vice-premier Ministre, Ministre de la Défense nationale dans le Gouvernement Sama Lukonde II, en pleine crise armée dans le Nord-Kivu et l’Ituri. Parmi ses réalisations, on note la mise en place de plans stratégiques pour rétablir la sécurité et l’autorité de l’État, la montée en puissance des FARDC et le renforcement de la coopération militaire. Actuellement à la tête du stratégique ministère des Transports, il est appelé à relever de nouveaux défis.
Professeur d’économie, l’homme signe son retour au gouvernement après 10 ans.
Daniel Mukoko Samba (65 ans) est l’architecte de la bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’État et de plusieurs réformes des finances publiques. Il a proposé des solutions pour arrêter le coulage des recettes publiques en RDC. Il est également l’auteur de plusieurs publications, dont “Guérir le Congo du mal zaïrois”. Désormais responsable de la politique économique du gouvernement, ce technocrate au vif esprit, toujours en quête d’excellence, est un atout pour le ministère de l’Économie afin de répondre dans l’urgence aux attentes de la population.
Ingénieur commercial et gestionnaire, ce diplômé de l’UCL en Belgique est reconduit à son poste au sein du Gouvernement Suminwa. Il a mené à bien plusieurs réalisations importantes dans ce secteur.
À Kinshasa comme dans les provinces, Alexis Gisaro (58 ans) a piloté des projets de construction d’infrastructures de base. De nombreuses entités ont été reliées et désenclavées par la construction de routes et de ponts, notamment l’axe Kasomeno-Kasenga-Chalwe, entre la Zambie et la RDC par le Haut-Katanga. Il poursuivra ce travail pour la modernisation et la construction des infrastructures en RDC.
Titulaire d’un Master 2 en Économie Monétaire, Acacia Bandubola (44 ans) est désormais chargée de diriger les Affaires Foncières du pays, un secteur confronté à de nombreux défis.
Ancienne Ministre de l’Économie Nationale dans le Gouvernement Ilunga Ilunkamba, elle avait fait preuve de résilience au plus fort de la pandémie de COVID-19. Elle a veillé à l’application des mesures d’encadrement des effets du virus sur les conditions socio-économiques des ménages en RDC, en s’assurant du strict respect des structures de prix sur les marchés dans un contexte de crise sanitaire. Un des défis qui l’attend aux Affaires Foncières est la régularisation des droits de propriété, source de nombreux conflits fonciers.
Avocat inscrit aux barreaux de Kinshasa-Matete et du Kongo Central, Constant Mutamba (36 ans) s’est imposé comme un acteur clé de l’opposition politique depuis l’arrivée au pouvoir de l’UDPS.
Il a occupé les fonctions de mandataire de l’Office National des Transports (ONATRA) et de mandataire en mines et carrières.
Il est l’auteur de plusieurs propositions de loi, notamment l’interdiction de l’exportation des minerais congolais à l’état brut et la création d’un parquet spécialisé dans la poursuite des délinquants financiers. Me Mutamba est désormais confronté au défi du redressement de la justice congolaise pour renforcer l’État de droit.
Économiste et ancien Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire dans les deux gouvernements Sama, il a œuvré pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement en RDC. Parmi les réformes entreprises, on trouve la lutte contre les antivaleurs, notamment la corruption, le blanchiment des diplômes, et la vente obligatoire des supports de cours par les professeurs.
Muhindo Nzangi (42 ans) s’est également attelé à la numérisation de l’Enseignement Supérieur et Universitaire et à l’optimisation des conditions sociales des enseignants. En passant au Ministère du Développement Rural, il devra, entre autres, conduire la politique nationale pour réduire les inégalités existantes entre les villes et les villages en termes de développement.
Ministre des Affaires Foncières jusqu’à récemment, Aimé Sakombi Molendo (52 ans) est l’auteur d’une série de réformes clés et un acteur majeur dans l’amélioration de ce secteur.
La protection des propriétaires contre la spoliation de leurs biens immobiliers et la sécurisation des biens de l’État ont marqué son mandat. Il a également mis en place un système de titrisation et de certification foncière, ainsi que la numérisation du cadastre congolais, pour une meilleure transparence et moralisation du secteur.
Désormais Ministre des Hydrocarbures, il est confronté au défi de positionner la RDC comme une grande référence économique grâce à ses potentialités pétrolières et gazières.
Expert international en gouvernance, gestion de projets et suivi-évaluation, Crispin Mbadu Phanzu (46 ans) est détenteur d’une maîtrise en Administration publique avec une spécialisation en évaluation de programmes et politiques publiques.
Ancien Vice-ministre du Plan et des Affaires Étrangères, cet énarque de l’Université du Québec est l’un des ministres reconduits du Gouvernement Sama.
À la tête de l’Urbanisme et Habitat, il est déterminé à utiliser son expertise pour améliorer la gouvernance urbaine et le cadre de vie des Congolais, notamment à travers la construction de logements décents et le respect des dispositions légales concernant les baux à loyer.
Détenteur d’une licence en Administration des affaires, spécialité finance de l’Université du Québec, Augustin Kibassa (52 ans) est reconduit au même poste ministériel dans le Gouvernement Suminwa.
À son actif au ministère des PT-NTIC, il compte plusieurs réalisations majeures, notamment la publication de la nouvelle loi sur les télécoms, l’inauguration d’une nouvelle ligne de fibre optique reliant Kinshasa à Muanda, la construction d’un nouveau complexe commercial pour la Poste 60 ans après la précédente, ainsi que la signature du contrat pour la construction d’un satellite de télécommunications à haut débit. Augustin Kibassa œuvre à relever plusieurs défis dans le secteur des télécommunications en RDC.
Expérimenté, il a longtemps servi comme membre du gouvernement. Bussa (62 ans) se bat pour le retour de la RDC dans le concert des nations.
Il a été au front pour le rétablissement de l’admissibilité de la RDC à l’AGOA, la construction d’infrastructures frontalières, ainsi que l’admission de la RDC aux systèmes préférentiels de l’Union européenne (REX), de la Chine, et de l’Inde en faveur des exportations congolaises. Il possède les atouts nécessaires pour diriger ce ministère efficacement, visant une participation efficiente de l’État pour accroître la rentabilité des entreprises publiques, commerciales et à économie mixte.
L’ex-Gouverneur du Nord-Kivu de 2007 à 2019, Julien Paluku Kahongya (55 ans), illustre l’expérience d’un homme d’État chevronné.
Après l’alternance au pouvoir en 2018, ce diplômé d’études approfondies en sciences politiques a habilement dirigé le ministère de l’Industrie de 2019 à 2024. Ses contributions dans ce secteur incluent l’inscription de la RDC dans la dynamique mondiale de la transition énergétique, le développement de projets de production de câbles électriques par la transformation du cuivre congolais, et la production de tuyaux PVC, de barres de fer, ainsi que de carreaux et de faïences, pour ne citer que quelques exemples. Nommé Ministre du Commerce Extérieur dans l’équipe de Suminwa, il s’attellera à l’ouverture intégrale du marché économique congolais afin de le rendre compétitif au niveau mondial.
L’homme du “Changement de narratif”, Patrick Muyaya (42 ans), est reconduit à son poste pour la troisième fois consécutive.
Actif dans de nombreuses associations de jeunes, il collabore avec plusieurs organisations pro-démocratie et civiques où il se spécialise en leadership, découvrant ainsi une vocation pour l’engagement citoyen et la gestion de la chose publique.
Diplômé en Journalisme Politique Extérieure de l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC), Patrick Muyaya dirige le front médiatique face à l’agression rwandaise contre la RDC. Parmi ses réalisations, il a contribué à la réforme de la loi sur la liberté de la presse et a instauré des briefings presse pour fluidifier la communication gouvernementale.
Elle détient une licence en Sciences économiques obtenue à l’Université Protestante au Congo (UPC).
Membre du Front des Indépendants Démocrates Chrétiens (FIDEC), parti politique dirigé par Fifi Masuka, Mme Noëlla Ayeganagato occupait le poste de Bourgmestre adjointe de la commune de Ngaliema à Kinshasa de 2022 jusqu’à sa nomination. Épouse et mère de famille, elle a longtemps œuvré dans le domaine humanitaire à travers sa Fondation “Elaka”, qui accompagne les orphelins et les filles-mères.
Sous les gouvernements Sama I et II, cette juriste inscrite au barreau de Kinshasa Gombe et avocate à la CPI depuis 2013, a jeté les bases dans un ministère des personnes vivant avec handicap, inexistant jusqu’avant 2021.
Malgré les difficultés, sa détermination a doté le pays d’une loi sur la protection et la promotion des droits des personnes vivant avec handicap. À ce jour, grâce au décret n°24/22 du 07 mars 2024, au moins 5% des personnes vivant avec handicap (PVH) peuvent intégrer les institutions du pays, et le décret n°24/26 du 25 mars 2024 fixe les modalités pratiques d’accessibilité des personnes avec handicap aux infrastructures, aides et autres services. Irène Esambo (56 ans), Ministre délégué près le Ministre des Affaires sociales en charge des personnes vivant avec handicap, maintenue dans son secteur dans l’Exécutif central, compte poursuivre son combat pour une intégration massive des PVH.
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