Avec l’investiture d’Afani Idrissa Mangala comme candidat de l’UDPS au poste de président du Sénat et le dépôt officiel de sa candidature, le parti présidentiel a confirmé sa stratégie de conservation du pouvoir. Contrairement au poste de président de l’Assemblée nationale, qui est souvent plus visible sur la scène politique, celui de président du Sénat joue un rôle stratégique crucial. En effet, le Président du Sénat est le remplaçant constitutionnel du chef de l’État en cas d’empêchement. Cette position revêt donc une importance capitale, assurant une continuité dans la direction du pays en cas de vacance du pouvoir présidentiel. En plaçant Afani Idrissa Mangala, un membre clé du parti, à ce poste stratégique, l’UDPS s’assure non seulement de maintenir une influence significative au sein des institutions législatives, mais aussi de garantir une stabilité politique dans les moments critiques. Cependant, le véritable défi commence maintenant : concilier les avis des autres membres de la majorité présidentielle. En effet, au sein de la même majorité, les candidatures du Premier ministre honoraire, Jean-Michel Sama Lukonde, et de Jons Mukamba ont également été enregistrées.
L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS/Tshisekedi), parti présidentiel, a officiellement déposé la candidature d’Afani Idrissa Mangala pour le poste de président du Sénat de la République Démocratique du Congo, mardi 6 août au Palais du Peuple. Cette étape cruciale s’est déroulée dans un climat de tension entre deux factions, révélateur des divisions internes au sein du parti présidentiel.
Le choix de l’UDPS de promouvoir Afani Idrissa Mangala à ce poste stratégique n’est pas surprenant. Le président du Sénat, en tant que suppléant constitutionnel du Chef de l’État, joue un rôle vital dans la continuité de la direction du pays. En plaçant Mangala à cette position, le parti vise clairement à conserver le pouvoir et éviter que ce poste ne soit attribué à un candidat d’un autre parti au sein de la majorité présidentielle.
Le véritable défi pour l’UDPS commence maintenant : concilier les avis divergents au sein de la majorité présidentielle. En effet, d’autres candidatures ont émergé dans le même camp. Le patriarche Jonas Mukamba, soutenu par les Forces Politiques Alliées à l’UDPS/Tshisekedi, a également déposé sa candidature. Mukamba, élu de l’Équateur dont le mandat a été validé en retard, voit cette candidature comme une nouvelle opportunité après une compétition acharnée pour le leadership avec Pascal Kinduelo.
De plus, Jean-Michel Sama Lukonde, membre du présidium, a déposé sa candidature en tant qu’indépendant. Portée par le regroupement politique Agissons et Bâtissons (AB), cette candidature, qui a bénéficié de son soutien en tant que sénateur et député national, ajoute une nouvelle dimension à la compétition pour le plateau du Sénat.
La situation est donc de plus en plus complexe. Les sociétaires de l’Union Sacrée risquent de se diviser, et les frustrations engendrées pourraient compromettre la cohésion de cette plateforme politique.
Du côté de l’UDPS/Tshisekedi, le choix d’Afani Idrissa Mangala est justifié par une longue carrière au sein du parti. Selon Hervé Mulumba, chargé de communication du Secrétaire Général de l’UDPS/Tshisekedi, « C’est la volonté ferme exprimée par tous les Sénateurs de l’UDPS et Mosaïque à l’issue d’une réunion spéciale dirigée par Augustin Kabuya, secrétaire général et président intérimaire du parti, qui a conduit à cette désignation. Mangala est un membre de l’UDPS depuis 1991, avec un engagement continu de 33 ans, occupant des postes clés allant de président cellulaire à président fédéral de l’UDPS/Tshisekedi à Kindu. »
Le choix d’Afani Idrissa Mangala témoigne donc d’une volonté de maintenir une influence forte au sein des institutions tout en naviguant les défis internes et externes de la majorité présidentielle.
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