Le drame qui a frappé la région du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, fait écho aux nombreux défis auxquels est confrontée cette région en proie à une guerre prolongée. Le naufrage du bateau « MV Merdi », survenu dans la matinée du jeudi 3 octobre, a fait de nombreuses victimes et laisse encore plusieurs familles dans l’incertitude quant au sort de leurs proches. Selon les informations communiquées par la protection civile du Nord-Kivu, 23 corps ont été repêchés, dont 15 déposés à la morgue de l’hôpital général de référence de Goma, 6 à l’hôpital de Keshero et 2 autres au centre hospitalier provincial. Malgré ces premières interventions, un nombre important de disparus et de blessés reste à signaler.
Le gouvernement provincial du Nord-Kivu, manifestant son engagement face à cette tragédie, a annoncé qu’il prendrait en charge tous les frais relatifs à ce naufrage, dans le but d’alléger le fardeau des familles affectées. Cette annonce provient d’une source proche du gouvernement provincial, qui tient à montrer une réactivité face à la crise.
Le bateau « MV Merdi » avait quitté Minova, dans le Sud-Kivu, pour se rendre à Goma, au Nord-Kivu, lorsqu’il a chaviré à proximité du port de Kituku. À son bord se rencontrent des dizaines de passagers qui tentaient de rallier la ville malgré les conditions de voyage difficiles.
Une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux a montré que l’embarquement, visiblement en supplément, a succombé à une forte vague qui a fait sombrer le navire dans les eaux tumultueuses du lac Kivu.
Interrogé par l’Agence Congolaise de Presse (ACP), un officier de la Force navale de l’armée congolaise a déclaré que des opérations de sauvetage étaient en cours, mobilisant des équipes pour tenter de retrouver les disparus. Cependant, les chances de retrouver des survivants s’amenuisent au fil des heures.
Ce naufrage s’inscrit dans un contexte marqué par les perturbations provoquées par la guerre en cours entre les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la coalition M23/AFC/RDF. Le conflit armé a rendu impraticable la route entre Saké, Minova et Goma, obligeant ainsi les populations et les commerçants à se tourner vers le lac Kivu comme seule voie de communication entre ces territoires. Ce désastre met en lumière l’importance du lac Kivu pour les échanges commerciaux et touristiques dans cette région enclavée, mais révèle aussi les dangers liés à l’utilisation excessive de cette voie lacustre dans des conditions de sécurité souvent précaires.
La surcharge des embarcations est devenue une pratique courante en raison de la demande croissante de transport, exacerbée par l’absence d’alternatives routières fiables. Ce naufrage tragique appelle donc à une réflexion sur la nécessité d’améliorer les normes de sécurité pour les traversées sur le lac Kivu, ainsi que sur la gestion de l’infrastructure de transport dans une région déjà lourdement affectée par la guerre.
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