Les naufrages récurrents sur les rivières, les lacs et le fleuve Congo révèlent une crise de sécurité sur les voies navigables de la République démocratique du Congo, exacerbée par l’absence d’alternatives routières fiables. Des centaines de vies sont perdues chaque année, et les marchandises disparaissent en raison de la surcharge des embarcations, du non-respect des normes de navigation et de l’insuffisance des infrastructures de contrôle. Le naufrage du bateau « MV Merdi », survenu jeudi sur le lac Kivu, témoigne de l’urgence d’une réponse ferme et coordonnée de l’État pour endiguer ce fléau. Bien plus, il n’est que la dernière illustration d’une série de drames récurrents sur les voies navigables de la RDC. Ce triste événement fait écho au naufrage de Mbandaka, survenu il y a un an, qui avait coûté la vie à plus de 50 personnes. À la suite de cette catastrophe, le 115e Conseil des ministres, tenu en octobre 2023, avait pris des mesures d’urgence visant à renforcer la sécurité sur les rivières et le fleuve Congo, des axes fluviaux jugés essentiels pour le développement économique du pays. Cependant, un an après ce Conseil des ministres, l’opinion publique s’interroge : où en est-on avec la mise en œuvre des actions décidées ? La promesse de faire des cours d’eau congolais des piliers du développement durable a-t-elle été tenue ? Les citoyens sont en droit d’attendre des comptes sur la sécurité de ces infrastructures vitales. L’heure est venue d’agir pour faire de ces voies un véritable levier de développement et non plus des zones de danger perpétuel.
Le naufrage tragique du « MV Merdi », qui endeuille aujourd’hui les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, n’est que la dernière illustration d’une série de drames récurrents sur les voies navigables de la RDC. Ce triste événement fait écho au naufrage de Mbandaka, survenu il y a un an, qui avait coûté la vie à plus de 50 personnes.
La série incessante de naufrages sur les rivières, les lacs et le fleuve Congo souligne l’urgence d’agir pour mettre fin à ces drames récurrents qui endeuillent des familles et privent la République Démocratique du Congo d’une gestion sécurisée de ses voies navigables. La tragédie la plus récente, impliquant le bateau « MV Merdi » qui a chaviré, jeudi 3 octobre, à proximité du port de Kituku alors qu’il tentait de rallier Goma en provenance de Minova, illustre la précarité des conditions dans lesquelles des dizaines de passagers sont contraints de voyager, souvent sans autre alternative que les voies fluviales et lacustres.
Le naufrage du « MV Merdi » n’est malheureusement pas un cas isolé. Cet événement funeste, qui frappe aujourd’hui les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, fait écho à de nombreux autres drames similaires. Il y a une année, le 115e Conseil des ministres, tenu le 13 octobre 2023, à la suite du naufrage tragique de Mbandaka (Equateur) qui avait coûté la vie à plus de 50 personnes, des mesures concrètes ont été décidées à chaud. Aujourd’hui, l’opinion publique est en droit de demander des comptes sur ces actions qui devaient être mises en œuvre pour renforcer la sécurité sur les voies navigables du pays. Ce Conseil avait mis en avant la nécessité de faire du fleuve Congo et des rivières du pays des piliers du développement économique, en les intégrant pleinement comme un prolongement naturel des routes.
Un an après ces résolutions, la question demeure : où en est-on avec la mise en œuvre des mesures annoncées ? Où en est l’identification des transporteurs et des propriétaires des unités de navigation, ainsi que l’immatriculation de ces embarcations pour garantir un suivi rigoureux de leur état de navigabilité ?
Les compagnies et les propriétaires d’unités fluviales et lacustres se conforment-ils aux obligations légales en matière d’Assurance Responsabilité Civile des transporteurs, garantissant ainsi la protection des passagers en cas de sinistre ? Cette assurance est cruciale pour responsabiliser les opérateurs face à leurs obligations légales et pour garantir une prise en charge adéquate en cas d’accident.
Il est aussi légitime de s’interroger sur les actions concrètes prises dans la lutte contre les embarcations de fortune, qui prolifèrent sur les eaux congolaises au détriment de la sécurité des passagers. Le renforcement des activités de la police maritime et fluviale, ainsi que l’acquisition de moyens de navigation modernes, devaient être des priorités absolues. Qu’en est-il aujourd’hui ?
L’armée congolaise, et plus spécifiquement la Force Navale, a-t-elle été suffisamment renforcée en effectifs, en matériel, et en équipement pour assurer une surveillance efficace des voies navigables ? Le système de contrôle et de surveillance a-t-il été modernisé pour garantir un respect strict des règles et assurer la sécurité des biens et des personnes ?
Ces questions exigent des réponses claires et des actions immédiates. Le temps des promesses sans lendemain doit céder la place à une véritable mobilisation des autorités compétentes pour stopper ces drames qui frappent régulièrement les populations vivant le long des cours d’eau. Il est impératif d’agir en amont, en sanctionnant les contrevenants et en investissant dans des infrastructures modernes et sécurisées. Sans une réponse coordonnée et rigoureuse, les naufrages continueront d’être un fléau récurrent, exacerbant le deuil et la précarité des populations qui dépendent des voies fluviales et lacustres pour leurs déplacements et leur commerce.
En fin de compte, la sécurité sur les rivières, les lacs et le fleuve Congo est non seulement une question de protection des vies humaines, mais aussi un élément clé du développement économique durable de la RDC. Il est temps que les autorités agissent avec fermeté pour transformer ces voies navigables en moteurs de prospérité, et non en vecteurs de tragédies répétées.
L’État, via la Régie des Voies Fluviales (RVF), doit agir de manière rigoureuse et proactive pour arrêter cette hémorragie surtout que la surcharge des embarcations est devenue une pratique courante, exacerbée par la demande croissante de transport, et le non-respect des normes de sécurité par les opérateurs privés est un fléau qui met des vies en danger chaque jour.
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