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Kinshasa
21 octobre, 2024 - 23:22:49
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Inondations à Kinshasa : India Omari critique l’inefficacité de la gouvernance environnementale

Après les pluies torrentielles du 19 octobre à Kinshasa, qui ont causé des dégâts considérables, India Omari, ancien directeur général adjoint de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), a critiqué la gestion environnementale en République démocratique du Congo. Selon lui, ces inondations révèlent l’impact du changement climatique exacerbé par une mauvaise gouvernance. Il appelle à des actions concrètes pour protéger l’écosystème et à une gestion participative de l’environnement afin de prévenir les catastrophes futures et garantir un avenir durable pour les générations à venir.

Après les pluies diluviennes qui ont frappé Kinshasa le samedi 19 octobre, causant d’importants dégâts matériels, India Omari, ancien directeur général adjoint de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), a livré à reveil-congo.net une analyse critique de la gestion environnementale en République démocratique du Congo (RDC). Cet environnementaliste India voit dans ces inondations une conséquence directe du changement climatique, amplifié par une mauvaise gouvernance environnementale au niveau national et local.

« La ville de Kinshasa est située dans une zone de fortes précipitations, et aujourd’hui, il est clair que l’activité humaine est l’une des principales causes du réchauffement climatique que nous observons partout dans le monde », a-t-il affirmé. Il pointe du doigt les actions humaines qui accélèrent ce phénomène, tout en regrettant l’absence de politiques concrètes et durables pour y faire face.

Selon Omari, la RDC, tout comme d’autres pays, s’était engagée lors de la COP17 à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Cependant, il déplore que ces engagements n’aient pas été suivis de mesures efficaces. « Nous avions promis de réduire nos émissions de plus de 2 % pour atteindre un équilibre, mais malheureusement, les États, y compris le nôtre, sont restés indisciplinés face aux recommandations internationales », a-t-il souligné.

Il rappelle aussi que lors de la COP21, la RDC avait pris des engagements pour atténuer l’impact du changement climatique, notamment à travers des mesures d’adaptation. Pourtant, dans les faits, ces promesses peinent à se matérialiser. À Kinshasa en particulier, Omari déplore l’absence d’une véritable stratégie environnementale.

« Le gouvernement, qu’il soit central ou provincial, n’a ni politique d’adaptation ni politique d’atténuation des effets du changement climatique. Nous assistons à un urbanisme anarchique, sans aucune planification urbaine digne de ce nom, tandis que les systèmes d’évacuation des eaux de pluie ne sont pas correctement entretenus », dénonce-t-il. Cette absence de planification expose davantage la ville à des inondations récurrentes et à des catastrophes naturelles de plus en plus graves, accentuées par le dérèglement climatique.

Face à cette situation, India Omari lance un avertissement clair : « Avec le dérèglement climatique, nous faisons face à une situation de plus en plus dangereuse, qui menace non seulement Kinshasa, mais l’humanité toute entière. Il est donc urgent de changer nos comportements et d’adopter une gestion participative de notre environnement. »
Il critique également le manque de politiques adéquates concernant la reforestation et la gestion des inondations. Selon lui, une véritable collaboration entre gouvernants et citoyens est nécessaire pour assurer une gestion durable de l’environnement et garantir une meilleure qualité de vie aux générations futures.

« Comment est-il possible qu’une ville comme Kinshasa ne soit pas entourée d’une ceinture verte pour lutter contre les inondations ? Nos rivières ne sont pas curées, et nous faisons face à un problème de surpopulation. L’État devrait intervenir pour protéger sa population des intempéries », martèle-t-il. Omari regrette également que l’écosystème du pays soit continuellement mis en danger par un déboisement irrationnel, tandis que les autorités restent inactives.

Pour India Omari, la reforestation doit être une priorité nationale. Il exhorte le président de la République et son gouvernement à mettre en place une véritable politique environnementale, au lieu de se contenter de slogans sans effets concrets comme « La RDC, pays solution ». Selon lui, des actions tangibles sont nécessaires pour protéger l’écosystème congolais, en particulier la forêt tropicale et le bassin du fleuve Congo, qui jouent un rôle crucial dans la régulation du climat mondial.

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