La zone de santé de Panzi, dans la province du Kwango, est confrontée à une épidémie dont l’origine reste inconnue. Avec plus de 3 000 cas suspects et un taux de mortalité inquiétant, cette crise met en lumière les défis sanitaires dans cette région enclavée de la RDC. Entre malnutrition endémique et insuffisance des infrastructures médicales, les autorités et leurs partenaires se mobilisent pour identifier l’agent pathogène et limiter les pertes humaines.
La zone de santé de Panzi, dans la province du Kwango, fait face à une épidémie mystérieuse depuis la fin du mois d’octobre. Cette maladie, dont l’origine reste à déterminer, a déjà provoqué 30 décès recensés dans les centres hospitaliers. Selon les autorités sanitaires, le bilan réel pourrait être bien plus lourd, certaines estimations locales évoquant plus de 140 morts. Face à cette situation préoccupante, le gouvernement a réagi en mobilisant des équipes médicales, malgré les nombreux défis d’accès liés à l’éloignement et à l’état des routes dans cette région du sud-ouest de la RDC.
Des symptômes inquiétants dans un contexte de grande vulnérabilité
Lors d’un briefing spécial diffusé sur la RTNC, jeudi 5 décembre, le ministre de la Santé, Roger Samuel Kamba, a donné des précisions sur les premiers rapports des équipes dépêchées sur le terrain. La maladie se manifeste par des symptômes tels que la fièvre, la toux, la rhinorrhée (nez qui coule), des maux de tête et une anémie sévère. Près de 40 % des cas concernent des enfants de moins de cinq ans, particulièrement fragiles en raison d’un taux de malnutrition dépassant 60 % dans cette zone.
Les données initiales font état de 3 382 cas suspects. Le ministre a expliqué que la propagation de cette maladie pourrait être facilitée par les conditions sanitaires précaires et l’insuffisance des infrastructures médicales. « Nous sommes dans une période de grippe saisonnière, mais il est impératif de déterminer si cette épidémie est liée à un virus respiratoire connu ou s’il s’agit d’un nouveau germe », a-t-il précisé.
Une mobilisation nationale et des hypothèses à confirmer
Face à l’urgence, le gouvernement collabore avec l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) et des experts ayant déjà géré des crises sanitaires en RDC. Plusieurs hypothèses sont en cours d’évaluation : une grippe saisonnière sévèrement aggravée par la malnutrition, une variante du Covid-19, ou encore un nouveau pathogène.
Les autorités ont souligné que le taux de mortalité élevé, compris entre 7,5 % et 8 %, ne correspond pas aux caractéristiques habituelles du Covid-19. Cependant, la fragilité des populations locales pourrait amplifier l’impact de tout agent pathogène, connu ou inconnu. Des prélèvements ont été effectués et les résultats sont attendus dans les prochains jours pour orienter la réponse médicale.
Cette crise sanitaire intervient dans un contexte marqué par la lutte contre d’autres épidémies, telles que la Mpox (variole du singe). Le ministre de la Santé a souligné la nécessité de renforcer les capacités locales de diagnostic et de traitement. « Nous devons travailler avec nos partenaires pour garantir une réponse rapide et efficace, mais aussi pour sensibiliser les communautés à adopter des mesures préventives », a-t-il déclaré.
En attendant les conclusions scientifiques, les autorités appellent à une mobilisation accrue des partenaires nationaux et internationaux pour contenir cette épidémie. Des campagnes de sensibilisation sont également nécessaires pour éviter la panique et prévenir de nouvelles contaminations.
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