Dans son discours sur l’état de la nation, le Président de la République a détaillé les avancées remarquables du programme de Couverture Santé Universelle (CSU), lancé officiellement le 5 septembre 2023. Ce programme phare vise à offrir des soins de santé gratuits aux femmes enceintes et aux nouveau-nés, a été étendu en 2024 avec un soutien financier conséquent. Grâce à une allocation de fonds propres et au soutien de partenaires internationaux, près de 57 millions de dollars ont été investis pour mettre en œuvre cette réforme à Kinshasa et dans le Kongo Central.
L’extension du programme s’est poursuivie avec l’octroi de 73 millions de dollars supplémentaires, obtenu grâce à la restructuration du Programme Multisectoriel de Nutrition et de Santé appuyé par la Banque Mondiale. Cela a permis d’étendre la couverture à 11 autres provinces, assurant ainsi que le programme touche désormais une grande partie du pays. Le Président a souligné les résultats encourageants de la première année de gratuité des accouchements, avec plus de 1,3 million de femmes ayant bénéficié de ce service dans 4 300 établissements de soins à travers le pays. Ces efforts ont non seulement permis une baisse de la mortalité néonatale, mais ont également contribué à une augmentation notable de l’espérance de vie des Congolais. À ce jour, la gratuité des accouchements est désormais effective dans 13 provinces, avec une extension prévue pour couvrir l’ensemble des 26 provinces d’ici 2025.
Un autre volet du programme, la digitalisation du système de santé, a déjà été entamé avec la mise en place des kits informatiques dans plus de 300 établissements de soins. Parallèlement, le Registre Social Unique (RSU) a été lancé pour identifier les populations vulnérables, et près de 414 000 personnes, soit plus de 78 700 ménages, ont déjà été inscrits dans six provinces. Ce projet pilote vise à étendre l’enregistrement à 31 500 ménages supplémentaires dans la commune de Limete, à Kinshasa, d’ici fin 2024.
Le gouvernement a également initié des réformes visant à améliorer la prise en charge des groupes vulnérables, en particulier les personnes vivantes avec un handicap. Un Secrétariat Général dédié a été créé pour défendre leurs droits et favoriser leur inclusion dans la société, avec le recrutement de 2 000 agents, dont 60 % proviennent de cette catégorie. De plus, le Fonds National d’Appui à l’Autonomisation des Personnes Vivantes avec Handicap a été opérationnalisé pour soutenir des projets de lutte contre la pauvreté et favoriser l’autonomie de ces individus.
Dans un souci de rendre les soins de santé accessibles à tous, des investissements ont également été réalisés dans l’infrastructure sanitaire. Le Président a évoqué la construction de l’Hôpital Général de Kinshasa, devenu le Centre Hospitalier Universitaire Renaissance, d’une capacité de plus de 2 500 lits, faisant de cet établissement l’un des plus grands d’Afrique centrale. Plusieurs autres hôpitaux, tels que celui de Muya à Mbuji-Mayi et l’Hôpital Jason Sendwe à Lubumbashi, ont été rénovés et modernisés. En outre, le Programme de Développement Local des 145 Territoires a permis la construction de 300 centres de santé à travers le pays.
La politique de santé publique ne se limite pas à la prestation des soins. Le gouvernement a également mis en place des mesures pour garantir un accès équitable aux services de santé, en particulier pour les populations vivantes dans des zones reculées et celles vivant avec un handicap. Pour améliorer la gestion du personnel de santé, plusieurs initiatives ont été prises, comme l’alignement des premières et la régularisation des situations administratives des agents du secteur.
En complément de ces efforts, le gouvernement a mis en place une stratégie visant à investir dans la production locale de médicaments, de vaccins et d’autres intrants médicaux, afin de réduire la dépendance aux importations et stimuler la création d’emplois pour les jeunes. Cette politique s’inscrit dans une vision plus large de renforcer la résilience du système de santé face aux endémies et épidémies récurrentes, telles que le choléra, le VIH/SIDA, et plus récemment le M-pox.
Le Président a également évoqué le lancement du Projet d’Appui au Bien-Être Alternatif des Enfants et Jeunes impliqués dans la chaîne d’approvisionnement du cobalt, dans le Haut-Katanga et le Lualaba. Ce projet, qui vise à éradiquer le travail des enfants dans les mines artisanales de cobalt, a déjà permis la réinsertion sociale de plus de 13 500 enfants, sur un total de 16 845 identifiés.
Les objectifs à venir pour le secteur de la santé comprennent l’extension de la gratuité des soins pour toutes les mères et enfants dans les 26 provinces, ainsi que l’introduction de soins de base pour les policiers, militaires et fonctionnaires et leurs familles. Le gouvernement a également pour ambition de doter chaque province d’un hôpital de référence pour mettre fin aux déserts médicaux.
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