Quatre jeunes originaires de l’Ituri, enrôlés de manière frauduleuse l’année dernière par le mouvement terrorsite M23, ont été obligatoirement remis au Programme de démobilisation, désarmement, réinsertion communautaire et stabilisation (PDDRC-S) lors d’une cérémonie, mardi 28 janvier 2025, à Bunia. Cet événement a été présidé par le Gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant général Johnny Luboya N’Kashama, en présence du Coordonnateur national du PDDRC-S, Jean Désiré Ntangantita, et de son adjointe en charge des opérations, Mme Marie Chantal Lumba. Tshimanga.
Dans son allocution, le gouverneur militaire a relaté le calvaire vécu par ces jeunes : « Ces jeunes gens ont été recrutés par ruse en Ituri, avant d’être transférés au Nord-Kivu où ils ont suivi une formation militaire à Chanzu. Ils ont ensuite été déployés sur le champ de bataille. Heureusement, leur courage et leur détermination les ont poussés à fuir, et ils ont parcouru de longues distances jusqu’à Goma, où ils ont été interceptés par le défunt général Peter Cirimwami. Nous avons alors demandé qu’ils soient transférés ici à Bunia pour leur prise en charge. »
Une nouvelle chance pour les jeunes victimes
Le PDDRC-S a pour mission d’accompagner ces jeunes dans un processus de réinsertion communautaire et de stabilisation, afin de leur offrir une opportunité de reconstruire leur vie loin de la violence et de l’endoctrinement. Selon Jean Désiré Ntangantita, ces jeunes bénéficieront d’un suivi psychosocial et d’un appui concret pour leur réintégration dans leurs communautés respectives.
« Notre priorité est de leur redonner une vie normale et de les réintégrer dans le tissu social. Ces jeunes sont autant des victimes que des survivants, et ils méritent tout notre soutien », a souligné le Coordonnateur national du PDDRC-S.
Mme Marie Chantal Lumba Tshimanga a, pour sa part, insisté sur l’importance de renforcer les efforts de sensibilisation dans les zones affectées par l’insécurité afin de prévenir d’autres cas de recrutement forcé par des groupes armés.
L’Ituri et le Nord-Kivu restent parmi les provinces les plus touchées par les exactions des groupes armés en RDC. Le recrutement forcé de jeunes, souvent sous la menace ou par ruse, est une pratique courante des mouvements comme le M23, qui exploitent la vulnérabilité des populations locales pour grossir leurs rangs.
Le lieutenant général Johnny Luboya a appelé la population à redoubler de vigilance et à dénoncer toute tentative de manipulation ou d’enrôlement par des groupes armés. Il a également réaffirmé l’engagement des forces armées congolaises (FARDC) à protéger les civils et à rétablir la paix dans cette région en proie à l’instabilité depuis plusieurs décennies.
Infos27