La situation sécuritaire à Goma a atteint un point critique. Ce mercredi 29 janvier, l’armée rwandaise contrôle la zone autour de l’aéroport et occupe la quasi-totalité du centre et des faubourgs de la capitale du Nord-Kivu. Face à cette avancée alarmante, un sommet extraordinaire de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) se tient à Nairobi. Toutefois, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a décidé de ne pas y participer, une absence qui illustre le scepticisme de Kinshasa quant à l’efficacité de cette organisation régionale dans la résolution de la crise.
Une catastrophe humanitaire en cours
Le bilan humain s’alourdit d’heure en heure. Selon plusieurs hôpitaux de Goma, au moins 100 personnes ont été tuées et plus de 1 000 autres blessées. L’ONU, qui cite ses employés sur place, décrit une situation dramatique : les établissements de santé sont « submergés » de blessés et « de nombreux corps » jonchent les rues. La situation humanitaire est jugée « extrêmement inquiétante », forçant la suspension de la distribution d’aide alimentaire. Avec près d’un million d’habitants et autant de déplacés, Goma est au bord de l’asphyxie. Depuis le début du mois de janvier, les combats ont provoqué le déplacement de plus de 500 000 personnes, selon la ministre congolaise des Affaires étrangères.
Des appels à la désescalade, mais peu d’actions concrètes
Face à l’urgence, l’Union africaine (UA) a tenu une réunion d’urgence de son Conseil paix et sécurité. Dans un communiqué publié mardi soir, elle a exhorté les combattants du M23 à « déposer les armes » tout en condamnant fermement les violences perpétrées par ce groupe armé. De son côté, l’ONU a réuni son Conseil de sécurité à New York, où l’ambassadeur chinois a appelé Kigali à répondre aux exigences de la communauté internationale et à cesser tout soutien au M23. Malgré ces prises de position, aucune mesure concrète ne semble en mesure de stopper les mouvements sur terrain.
Tshisekedi opte pour une autre approche
Alors que les chefs d’État de la région se réunissent à Nairobi pour tenter de trouver une issue diplomatique à la crise, Félix Tshisekedi a choisi de ne pas participer à ce sommet. « Il suit de près l’évolution de la situation à l’est du pays », a précisé sa cellule de communication, citée par RFI. Ce retrait symbolique traduit le désaveu de Kinshasa envers un processus de médiation qui, selon les autorités congolaises, n’a jusqu’ici produit aucun résultat tangible.
Lire aussi : Sommet de l’EAC sur la crise RDC-Rwanda : Une stratégie pour saborder le processus de Luanda – https://infos27.cd/2025/01/27/sommet-de-leac-sur-la-crise-rdc-rwanda-une-strategie-pour-saborder-le-processus-de-luanda/
Une adresse à la nation du président de la RDC est attendue dans les prochaines heures. Les Congolais retiennent leur souffle, dans l’attente d’une réponse forte à cette crise qui menace l’intégrité territoriale du pays et la stabilité de toute la région des Grands Lacs.
Infos27