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Kinshasa
30 janvier, 2025 - 18:06:56
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Rwanda en ligne de mire : Le Parlement européen ouvre la voie à des sanctions décisives

Le Parlement européen, choqué par la prise de Goma par le M23 soutenu par le Rwanda, a convoqué ce jeudi une session spéciale pour analyser la situation sécuritaire et humanitaire au Nord-Kivu. Lors de cette session, des sanctions concrètes contre Kigali ont été proposées, dont la suspension du mémorandum de coopération signé en février 2024 et l’interdiction de manifestations sportives internationales prévues au Rwanda. Les appels à une action plus ferme se multiplient également en France, en Allemagne et au Royaume-Uni, alors que la pression internationale pour adopter des mesures contre le Rwanda s’intensifie. Face à cette escalade, la diplomatie congolaise se réjouit de cette évolution, insistant sur l’urgence de décisions dissuasives pour mettre fin à l’agression rwandaise.

Indigné par la prise de Goma par le M23, soutenu par le Rwanda, le Parlement européen a convoqué une session spéciale jeudi 30 janvier pour examiner la situation sécuritaire et humanitaire au Nord-Kivu. Dans le cadre de cette session, le Bureau du Parlement européen a proposé des sanctions concrètes contre Kigali, telles que la suspension du mémorandum de coopération signé avec le Rwanda en février 2024, qui portait sur cinq domaines, dont l’intégration de chaînes de valeur durables pour les matières premières et le soutien à la diversification économique. Le Bureau a également suggéré de suspendre toutes les manifestations sportives internationales prévues cette année au Rwanda.

« L’Union Européenne doit promouvoir la paix et ne doit pas être un observateur passif », a insisté la présidente de la séance, soulignant les risques géopolitiques et économiques liés à cette guerre pour l’Europe, notamment en raison des enjeux migratoires et des critiques des ressources minières. Johan Borgstam, le représentant spécial de l’Union européenne dans les Grands Lacs, a jugé « inexplicable l’inaction de l’Union européenne » face à la situation au Congo, pointant l’implication rwandaise dans les régions minières du Nord-Kivu et l’attitude ambiguë du Rwanda envers le M23.

De son côté, Bintu Keita, cheffe de la Monusco, a exprimé ses inquiétudes concernant l’extension du contrôle du M23 et des troupes rwandaises sur des zones stratégiques, notamment Kalehe, à seulement 65 km de Bukavu. Elle a également déploré la situation humanitaire et sécuritaire dramatique, citant la violation de centaines de femmes et le risque accru de prolifération des armes.

En parallèle, la pression monte sur les capitales occidentales pour qu’elles adoptent des sanctions contre le Rwanda. En France, les voix se multiplient au Sénat et à l’Assemblée nationale pour que le gouvernement suspende ses accords bilatéraux avec Kigali, y compris le récent accord de coopération signé pour 400 millions d’euros.

Cette pression s’ajoute à celle déjà exercée par Berlin, qui a suspendu ses négociations avec le Rwanda et mis en pause les consultations gouvernementales prévues en février. Cette décision survient dans un contexte où les forces rwandaises soutiennent activement le M23 dans ses offensives contre les populations congolaises, une violence qui aggrave la situation au Nord-Kivu.

Londres, jusqu’ici perçu comme un allié indéfectible de Kigali, amorce un tournant sous la pression croissante des parlementaires et des organisations de la société civile. Le gouvernement britannique, longtemps réticent à condamner le soutien rwandais au M23, semble désormais ouvert à une réévaluation de sa position, face à l’instabilité croissante dans l’est du Congo. Une réflexion sur l’opportunité de sanctions contre Kigali est en cours.

Cette évolution du discours diplomatique représente une avancée majeure pour Kinshasa. La diplomatie congolaise, qui réclame depuis plusieurs mois des sanctions ciblées contre les responsables politiques et militaires rwandais, voit dans cette pression internationale une opportunité de faire évoluer la situation.

Félix Tshisekedi a profité de la visite à Kinshasa de Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, pour insister sur l’urgence de mesures dissuasives et rappeler que le soutien politique à la RDC doit se traduire par des actions concrètes. La question des sanctions contre Kigali est désormais sur la table des grandes puissances occidentales, et les attentes sont fortes quant aux décisions à venir.

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