Acculé, isolé, incapable de masquer plus longtemps son double jeu, le régime de Paul Kagame vient de jeter l’éponge : en claquant la porte de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC), le Rwanda confirme une perte de contrôle diplomatique qui s’accélère. Pendant que Kinshasa multiplie les succès sur la scène internationale — à commencer par son entrée au Conseil de sécurité de l’ONU — Kigali perd ses derniers soutiens et voit sa propagande s’effondrer sous le poids des évidences : appui militaire au M23, présence illégale de troupes en RDC, sanctions économiques… Face à la méthode patiente mais implacable déployée par le président Félix Tshisekedi et son gouvernement, le Rwanda vacille, abandonnant une à une les arènes où il ne parvient plus à imposer son discours mensonger. La diplomatie congolaise s’affirme aujourd’hui comme une arme redoutable qui fait reculer, jour après jour, un voisin devenu fauteur de guerre.
Le jeu diplomatique engagé par Kinshasa ne cesse de produire ses effets. Après avoir marqué un point décisif à l’ONU, la RDC enregistre un nouveau succès sur le plan régional : sous pression croissante et incapable de faire valoir ses positions, le Rwanda a annoncé son retrait de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC).
Dans un communiqué publié par son ministère des Affaires étrangères, Kigali dénonce ce qu’il qualifie « d’instrumentalisation » de l’organisation par Kinshasa, évoquant l’échec de sa tentative d’accéder à la présidence tournante lors du 26ᵉ Sommet ordinaire tenu le 7 juin à Malabo. Une version que les diplomates congolais et plusieurs observateurs contestent vivement : « C’est un aveu de faiblesse, un retrait précipité face à une diplomatie congolaise qui, méthodiquement, desserre l’étau de l’influence rwandaise dans la région », confie un haut responsable au ministère congolais des Affaires étrangères.
Une stratégie de long terme qui paie
Ce départ fracassant survient dans un contexte défavorable pour Kigali. La RDC vient en effet d’obtenir un siège non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2026-2027 — une victoire diplomatique saluée à Kinshasa. Une présence renforcée qui permettra à la voix congolaise de peser davantage dans les débats sur la sécurité régionale et de mettre en lumière les ingérences rwandaises dans l’Est du pays.
En parallèle, la communauté internationale continue de durcir le ton à l’égard du régime de Paul Kagame. Les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays partenaires ont suspendu des aides financières et militaires, dénonçant clairement l’appui de Kigali au mouvement M23/AFC et la présence illégale de troupes rwandaises sur le sol congolais.
« Ceux qui doutaient hier de la puissance de notre diplomatie peuvent aujourd’hui constater qu’elle est bel et bien une arme au service du président Félix Tshisekedi et de son gouvernement », souligne une source proche de la Présidence. « Kigali ne contrôle plus le récit. Les lignes bougent, et Kinshasa assène coup sur coup une série de revers au régime rwandais, dont les marges de manœuvre se rétrécissent. »
Un isolement grandissant pour Kigali
Le retrait de la CEEAC illustre cette perte de contrôle. Longtemps habile à naviguer les instances régionales et à projeter une image de partenaire clé, le Rwanda se heurte désormais à une résistance coordonnée, portée notamment par la RDC. « Quand on quitte une enceinte régionale plutôt que d’affronter la réalité des accusations pesant contre soi, c’est qu’on est en situation de faiblesse, pas de force », analyse un diplomate ouest-africain.
Dans les couloirs des chancelleries africaines, la lecture est quasi unanime : la stratégie d’isolement du Rwanda fonctionne. Kinshasa, en multipliant les alliances et en activant les leviers multilatéraux, a réussi à placer Kigali sur la défensive. Une posture inconfortable pour un régime habitué à dicter son tempo diplomatique.
Une dynamique à maintenir
Pour Kinshasa, l’heure est désormais à la consolidation de ces acquis. L’agenda diplomatique congolais restera dense dans les mois à venir, avec en ligne de mire le suivi des résolutions du Conseil de sécurité, l’amplification des pressions économiques sur Kigali et la sécurisation des avancées obtenues dans les instances régionales. « La diplomatie est une bataille d’endurance.
Ce qui se joue aujourd’hui, c’est une démonstration que nous savons peser, que nous savons fédérer des positions, et que nous savons tenir tête à ceux qui cherchent à nous affaiblir », commente un membre de l’équipe diplomatique congolaise.
Alors que le Rwanda, acculé, multiplie les réactions de rupture, la RDC poursuit sa route avec constance. Et prouve que, dans cette guerre où les mots pèsent autant que les armes, elle a su faire de la diplomatie une arme redoutable.
Pitshou Mulumba