Face à un climat politique fragmenté, le CNSA prône la réconciliation et appelle à la suspension du procès de Joseph Kabila. L’institution dirigée par Joseph Olenghankoy privilégie le dialogue pour préserver la cohésion nationale.
Réuni en session ordinaire mardi 29 juillet 2025, le Conseil national de suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA) a placé la réconciliation nationale au cœur de ses priorités, tout en exprimant ses inquiétudes face à la situation sécuritaire et politique en République démocratique du Congo.
Sous la présidence de Joseph Olenghankoy, la plénière du CNSA a observé une minute de silence en mémoire des victimes du massacre de Komanda, survenu dans la nuit du 26 au 27 juillet dans la province de l’Ituri, où plusieurs dizaines de civils ont été tués par les rebelles ADF/ NALU. « Le CNSA déplore que de tels drames puissent se produire dans une province où les forces armées mutualisées (UPDF et FARDC) sont présentes », indique le communiqué.
Réconciliation nationale : un impératif politique
Le Conseil a rappelé que l’alternance pacifique de janvier 2019 avait suscité « un immense espoir », salué par l’Afrique et le monde. Mais six ans plus tard, le constat est sévère : montée de l’intolérance, recul de la liberté d’expression, exil d’acteurs politiques et sociaux, et résurgence des rébellions armées.
Dans ce contexte, le CNSA juge « inopportune » l’ouverture du procès contre l’ancien président Joseph Kabila devant la Haute Cour militaire, estimant que cette initiative pourrait « fracturer la Nation » et éloigner les objectifs du dialogue.
L’institution recommande au gouvernement de « surseoir » à cette procédure et d’inscrire ce dossier à l’ordre du jour du dialogue national en préparation.
« Le souci majeur du CNSA est de voir le président en exercice et l’ancien président se surpasser en pensant aux souffrances de la population et à l’avenir des alternances politiques », insiste le communiqué, rappelant également l’interdiction constitutionnelle de toute prise de pouvoir en dehors des règles établies.
Les pourparlers de Doha en point de tension
Abordant le second point de son ordre du jour, le CNSA constate « une grande divergence d’interprétation » autour de la déclaration de principe signée lors des pourparlers de Doha. « Un écart se creuse entre les dispositions de ladite déclaration et les discours des signataires », note la plénière, sans fournir de détails supplémentaires.
En attendant, la mission de rapprochement entre Kinshasa et Goma décidée le 19 juin 2025 demeure « d’actualité », bien qu’adaptée aux contraintes budgétaires. Elle sera effectuée « avec une délégation restreinte », précise le communiqué.
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