La République démocratique du Congo s’affirme comme un acteur incontournable de l’économie africaine. À l’issue de la TICAD9, la délégation conduite par la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka a réussi à transformer les promesses en perspectives concrètes : retrait de la liste des pays inéligibles aux crédits japonais, signature d’accords majeurs dans les secteurs minier, énergétique et technologique, et renforcement de la coopération scientifique et culturelle avec le Japon. Ces décisions ouvrent la voie à des projets structurants, créateurs d’emplois et porteurs de développement local, tout en consolidant l’image de la RDC comme partenaire fiable et attractif pour les investisseurs internationaux. Cette dynamique place le pays sur une trajectoire de transformation économique inclusive et durable, offrant à sa jeunesse et à ses communautés des opportunités inédites.
La 9ᵉ Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD9), tenue du 20 au 22 août à Yokohama, a marqué un tournant stratégique pour la République démocratique du Congo (RDC). Sous la conduite de la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, la délégation congolaise a consolidé la position du pays comme partenaire économique de choix et obtenu des décisions historiques, dont son retrait de la liste des pays inéligibles aux crédits japonais. Cette avancée ouvre la voie à des investissements structurants dans les infrastructures, l’énergie et les technologies.
Un accord financier inédit pour l’accès aux crédits japonais
Le retrait de la RDC de la liste des pays exclus des crédits japonais constitue l’une des principales avancées de la TICAD9. Le Vice-Premier ministre de l’Économie, Daniel Mukoko, a salué cette décision, précisant qu’elle permet désormais d’élargir la coopération économique au-delà de l’aide au développement et d’engager des projets d’envergure, à l’instar du barrage d’Inga et d’autres initiatives en cours. Ce succès reflète les progrès macroéconomiques et la gestion rigoureuse de la dette accomplis par le Gouvernement congolais.
Des investissements miniers et technologiques renforcés
La RDC a sécurisé plusieurs partenariats clés, notamment dans le secteur minier. Le projet Kivuvu, joint-venture entre la société congolaise Kerith Resources Ltd et la japonaise Asia Mineral Limited (AML), prévoit l’exploitation et la transformation du manganèse dans le Kongo Central. Avec une production annuelle estimée à 2 millions de tonnes et la création de plus de 1 000 emplois directs, ce projet devrait bénéficier à près de 7 500 personnes via des initiatives sociales et éducatives.
Par ailleurs, un mémorandum d’entente (MOU) entre la JOGMEC (Japan Organization for Metals and Energy Security) et la Gécamines renforce la coopération dans la recherche minière, incluant les ressources hydrauliques, le gaz et les crédits carbone, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives industrielles pour le pays.
La formation professionnelle et technologique au cœur des priorités
La RDC a mis l’accent sur la formation technique et technologique afin de tirer pleinement parti de sa jeunesse dynamique. Lors des discussions à Yokohama, la Première Ministre a insisté sur la transformation locale des produits agricoles, miniers et culturels. Le Japon, par l’intermédiaire de la JICA (Japan International Cooperation Agency), s’est engagé à soutenir cet objectif, avec des programmes destinés à former des experts en intelligence artificielle et en technologies numériques, dans le cadre d’un plan japonais visant à former 30 000 spécialistes en Afrique.
Culture et tourisme : de nouvelles opportunités de partenariat
La RDC a également souligné son potentiel culturel et artistique, proposant des collaborations dans la muséologie et la préservation du patrimoine. La participation prévue à l’Expo Osaka 2025 et l’invitation à la Green Expo 2027 offrent des plateformes pour valoriser l’image du pays. Le Japon, reconnu pour sa préservation culturelle millénaire, constitue un partenaire naturel pour développer ce secteur négligé mais porteur.
Sécurité et climat des affaires : des défis à relever
Si les investisseurs japonais, représentés par la JETRO (Japan External Trade Organization), considèrent la RDC comme un marché prometteur grâce à ses ressources minérales et sa main-d’œuvre jeune, leurs préoccupations portent sur la sécurité dans l’Est. La Première Ministre a rassuré les partenaires, précisant que les zones économiques prioritaires ne sont pas affectées par les conflits, et que le Gouvernement travaille à améliorer le climat des affaires pour garantir la stabilité indispensable aux investissements.
Perspectives futures : renforcer la présence japonaise en RDC
La JETRO, qui représente 194 entreprises japonaises, prévoit d’organiser des forums pour accroître leur présence en RDC, notamment dans les services d’information, la technologie et l’intelligence artificielle. Après l’annulation d’une mission en février 2025 pour raisons de sécurité, une nouvelle initiative est programmée au dernier trimestre de l’année. La RDC devra intensifier ses efforts dans la promotion culturelle et touristique afin de mieux se faire connaître auprès du public japonais.
La TICAD9 consacre la RDC comme partenaire fiable du Japon en Afrique. Les accords signés, les financements débloqués et les engagements bilatéraux tracent une voie prometteuse vers une transformation économique inclusive, respectueuse de l’environnement et bénéfique aux communautés locales. La Première Ministre a rappelé que seulement 15 % du territoire minier est exploité, offrant ainsi des opportunités considérables aux investisseurs sérieux prêts à accompagner la reconstruction du pays.
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