À l’heure où l’économie congolaise doit conjuguer relance et résilience, Judith Suminwa choisit d’ancrer sa gouvernance dans le dialogue. En recevant la Fédération des entreprises du Congo, la Première ministre envoie un signal clair : aucun budget, aucune stratégie de développement ne peut s’écrire sans la voix du secteur privé. Cette posture marque une rupture avec les pratiques verticales du passé et place l’entrepreneuriat au cœur du contrat social. Alors que l’Est du pays demeure fragilisé par la guerre, Kinshasa veut montrer qu’il reste possible d’investir, d’innover et de créer des emplois. Dans cette vision, les doléances des opérateurs économiques ne sont plus perçues comme de simples revendications corporatistes, mais comme une contribution essentielle à la construction d’un État capable de transformer ses ressources en prospérité partagée. La concertation devient ainsi un levier politique et économique, destiné à rassurer les investisseurs et à consolider la confiance entre institutions et acteurs du marché.
Dans un contexte marqué par les incertitudes sécuritaires dans l’Est du pays, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka s’emploie à consolider un climat des affaires propice à l’investissement. Entourée de plusieurs ministres sectoriels, elle a reçu mardi 2 septembre une délégation de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) pour examiner les principales difficultés rencontrées par les opérateurs économiques.
Au cœur des échanges figurait la question de la concertation régulière entre l’exécutif et le secteur privé. Le président de la FEC, Robert Malumba, a rappelé l’engagement pris il y a plusieurs mois d’instaurer un cadre permanent de dialogue, resté jusque-là en suspens. « Nous avons appris qu’il y a le projet de loi de finances 2026 qui est en chantier et le secteur privé n’est pas associé. Or, nous avons besoin d’être impliqués dès l’élaboration », a-t-il plaidé.
La démarche rejoint la vision de la cheffe du gouvernement, qui avait affirmé lors de la présentation de son programme d’action que « le budget doit désormais être l’affaire de tous ». La participation des acteurs privés, notamment pour orienter les choix budgétaires vers la compétitivité et la création d’emplois, constitue un axe majeur de sa gouvernance.
Outre la question budgétaire, la rencontre a porté sur les difficultés liées aux marchés publics et aux activités minières. La FEC a dénoncé les contraintes pesant sur les opérateurs, notamment les procédures de renouvellement de garanties bancaires ou encore l’envahissement de certains sites miniers.
Selon Robert Malumba, la Première ministre a prêté « une oreille attentive » à ces doléances et promis d’y apporter des réponses rapides. Ce dialogue, perçu par les deux parties comme un partenariat stratégique, s’inscrit dans la volonté du gouvernement Suminwa d’accorder une place centrale au secteur privé dans la croissance économique.
Pour Kinshasa, le maintien d’un climat des affaires attractif est aussi un levier politique : celui de démontrer que, malgré la guerre d’agression à l’Est, la RDC reste un marché viable et ouvert. En témoignent les allègements fiscaux déjà accordés aux opérateurs affectés par l’insécurité, signe d’une politique de résilience économique et de soutien à l’emploi.
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