Dans un stade en liesse à Santiago, la jeunesse marocaine a écrit une page historique du football mondial. Samedi, les Lionceaux de l’Atlas ont triomphé de la redoutable sélection argentine, décrochant ainsi le premier titre mondial U20 de l’histoire du Royaume. Ce sacre, salué dans tout le continent africain, n’est pas un simple exploit sportif : il est l’aboutissement d’une vision royale patiemment construite depuis plus d’une décennie. Portée par Sa Majesté Mohammed VI, cette politique a misé sur la formation, les infrastructures de proximité et la professionnalisation du sport. L’Académie Mohammed VI, véritable vivier de talents, a joué un rôle décisif dans cette victoire historique. Ce modèle de réussite, fondé sur une stratégie cohérente et inclusive, pourrait bien inspirer d’autres nations africaines, dont la République démocratique du Congo, riche d’un immense potentiel encore sous-exploité.
Une explosion de joie, des drapeaux rouges et verts flottant dans les tribunes, des chants repris en chœur. Samedi soir, la sélection marocaine U20 a été sacrée championne du monde de football après une victoire éclatante face à l’Argentine en finale. Une consécration historique qui résonne bien au-delà des terrains : elle consacre la réussite d’un modèle sportif pensé au plus haut sommet de l’État.
Une victoire inscrite dans une stratégie de long terme
Cet exploit n’est pas le fruit du hasard. Depuis les Assises nationales du sport en 2008, Sa Majesté Mohammed VI a placé le sport au cœur de la cohésion nationale et du rayonnement international du Maroc. Le souverain a impulsé une dynamique ambitieuse : faire du sport, et particulièrement du football, un levier de développement humain, social et territorial.
Cette vision structurée repose sur trois piliers : la formation, la modernisation des infrastructures et l’accès démocratisé au sport dans toutes les régions du pays.
L’Académie Mohammed VI, pilier de la réussite
Inaugurée en 2010, Académie Mohammed VI de Football incarne cette stratégie. Ce centre de formation d’élite a produit une génération dorée, rompue aux exigences du haut niveau. Cinq joueurs clés de l’équipe victorieuse sont issus de cette institution : Yassir Zabiri, Othmane Kountoune, Fouad Zahouani, Houssam Essadak et Yassine Khalifi. Leur ascension illustre la réussite du modèle marocain, qui mise sur la discipline, la rigueur et l’encadrement professionnel dès le plus jeune âge.
Des infrastructures accessibles à toute une jeunesse
Sous impulsion royale, le Maroc a également multiplié les terrains de proximité, les centres régionaux de formation et les installations modernes. Cette politique volontariste a permis d’offrir à des milliers de jeunes des conditions propices à la pratique sportive. De Tanger à Laâyoune, des académies et clubs amateurs structurés ont nourri la base de cette pyramide de performance.
La victoire de Santiago vient confirmer une trajectoire entamée depuis plusieurs années. Le parcours historique des Lions de l’Atlas au Mondial 2022 a marqué les esprits, tout comme l’émergence du football féminin marocain, avec une première qualification à la Coupe du monde et une finale continentale. Ces succès traduisent la cohérence et la constance d’une stratégie inclusive.
Une fierté nationale, un signal pour l’Afrique
Avec ce sacre mondial, le Maroc devient le premier pays africain et arabe à remporter la Coupe du monde U20. Une fierté nationale, mais aussi continentale. C’est la victoire d’une génération, mais aussi celle d’un modèle. Derrière les jeunes champions se dessine une vision claire : celle d’un pays qui investit dans sa jeunesse pour rayonner dans le monde.
Un modèle inspirant pour la RDC ?
Ce triomphe pose, en creux, une question à d’autres nations africaines au potentiel immense, à commencer par la République démocratique du Congo. Avec ses milliers de jeunes talents souvent livrés à eux-mêmes, la création d’une académie nationale structurée, à l’image du Maroc, pourrait constituer un tournant stratégique. Car, comme le rappelle ce sacre historique, la victoire sur le terrain est d’abord le fruit d’une vision bâtie patiemment en dehors.
La jeunesse congolaise déborde de talents sportifs, mais faute d’encadrement structuré, ces potentiels s’étiolent dans le désordre. Dans un pays où le sport pourrait être un puissant levier de cohésion et de rayonnement, les faiblesses structurelles sont criantes : désorganisation au sein des fédérations, infrastructures insuffisantes, financement limité et absence d’une politique claire de relève.
Le football, longtemps considéré comme le fer de lance, illustre ce déclin. Depuis 2017, l’équipe nationale A peine à retrouver son souffle, tandis que le championnat local a connu cette saison un échec cuisant dans sa reprise. Plus grave encore, aucune politique sportive n’est mise en place pour les sélections d’âge. Les U17, U20 ou U23 sont presque inexistants dans les stratégies fédérales, alors même qu’ils représentent la base de toute construction sportive solide. « On ne commence pas à bâtir une maison par la toiture », souligne un technicien sportif.
À l’inverse, des pays comme le Maroc démontrent qu’une vision à long terme porte ses fruits. Un modèle qui interroge : que manque-t-il à la République démocratique du Congo pour transformer ses talents bruts en champions accomplis ? Sans réforme profonde, le sport congolais risque de continuer à tourner en rond, laissant une génération entière sur le banc de touche.
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