En pleine tension à l’Est, le gouvernement congolais réaffirme sa ligne de fermeté. Le porte-parole, Patrick Muyaya, a rejeté jeudi les accusations du M23 sur de prétendues violations du cessez-le-feu par les FARDC, dénonçant une manœuvre destinée à « désorienter l’opinion ». Tout en saluant les avancées du mécanisme conjoint de sécurité né des accords de Washington et de Doha, il a rappelé que « chacun sait qui viole le cessez-le-feu, qui tue à Goma, qui massacre à Rutshuru ». Dans un autre registre, la ministre de l’Environnement, Marie Nyange Ndambo, a présenté les priorités climatiques de la RDC à l’approche de la COP30. Son programme phare, « La Forêt, c’est nous », prolonge la vision présidentielle d’un pays-solution et ambitionne de faire de la forêt congolaise un levier national de développement et de fierté écologique.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a fermement rejeté jeudi 23 octobre les accusations du mouvement rebelle M23, selon lesquelles les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) auraient violé le cessez-le-feu sur plusieurs lignes de front.
« Je crois qu’il y a un besoin pour nous tous de lire et de relire les documents que nous avons eu l’occasion de présenter ici », a-t-il rappelé au cours d’un briefing spécial diffusé sur la télévision nationale.
Le ministre de la Communication a insisté sur la clarté des accords de Washington et de Doha, qui encadrent les mécanismes de cessez-le-feu et de médiation. « Dans la médiation, il est prévu un mécanisme où l’on rapporte si des incidents ont eu lieu. On ne peut pas répondre à ce genre d’élucubrations qui n’ont d’autre objectif que de désorienter l’opinion », a-t-il ajouté.
Tout en soulignant les progrès réalisés dans le cadre du mécanisme conjoint de sécurité, Patrick Muyaya a rappelé que ce dispositif, supervisé par les États-Unis et le Qatar, avait permis des avancées tangibles sur la libération des prisonniers et la surveillance du cessez-le-feu. « Nous savons qui viole le cessez-le-feu, qui tue à Goma et à Bukavu. Nous avons la liste de ceux qui portent la responsabilité de ces drames », a-t-il martelé, appelant à se concentrer sur « l’essentiel » : la consolidation des acquis diplomatiques et la restauration durable de la paix.
Marie Nyange Ndambo : « La Forêt, c’est nous », un programme pour redonner souffle à la RDC verte
Au même briefing spécial, la ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle Économie du Climat, Marie Nyange Ndambo, a détaillé la stratégie de son ministère à l’approche de la COP30, prévue à Belém, au Brésil.
Comment la RDC se prépare-t-elle pour la COP30 ? A cette question, elle a annoncé le lancement, dès lundi, de la Semaine nationale du climat. Objectif : créer un espace de concertation avant la conférence mondiale. « Nous ne pouvons pas aller à Belém sans un dialogue participatif avec toutes les parties prenantes », a-t-elle déclaré.
La ministre a mis en avant plusieurs axes d’action, dont la valorisation du marché carbone et la réduction drastique de la déforestation. Le projet emblématique du Couloir vert Kivu-Kinshasa — plus de 400 000 km² reliant les provinces de l’Est à la capitale — illustre, selon elle, la vision du président Félix Tshisekedi d’une aire protégée communautaire unique au monde, combinant économie verte et préservation de la biodiversité.
Mais c’est son nouveau programme, « La Forêt, c’est nous », qui marque un tournant. Conçu comme un prolongement du plan présidentiel d’un milliard d’arbres, il vise à doter l’État d’un leadership structuré en matière forestière. « Désormais, lorsqu’un partenaire arrive pour travailler dans la foresterie, nous savons lui soumettre les priorités de chaque forêt », a précisé la ministre. Ce dispositif inclut une cartographie nationale et valorise le rôle des ingénieurs forestiers congolais. « La Forêt, c’est nous », a-t-elle conclu, « c’est la fierté d’un pays qui protège la planète tout en construisant son avenir ».
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