La longue bataille diplomatique autour du Sahara occidental marque un tournant historique. Ce vendredi, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution majeure qui place la proposition d’autonomie du Maroc sous sa souveraineté comme « la solution la plus réalisable » au conflit vieux de près de cinquante ans, écartant de fait la voie d’un référendum d’indépendance. Avec onze voix pour, trois abstentions — dont celles de la Russie, de la Chine et du Pakistan — et l’absence de participation de la Algérie, l’instance onusienne valide une orientation politique claire. Le texte engage le secrétaire général de l’ONU à ouvrir des négociations fondées sur cette proposition d’autonomie, au-delà des simples intentions. Ce matin, un nouveau chapitre s’ouvre dans ce dossier longtemps figé — pour le Maroc, c’est un enjeu de reconnaissance internationale ; pour les Sahraouis et leurs soutiens, un risque d’effacement de leur droit à l’autodétermination.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a franchi, ce vendredi, une étape majeure dans le dossier du Sahara occidental en adoptant une résolution qui entérine l’autonomie de la région sous souveraineté marocaine comme « la solution la plus réalisable ».
Avec onze voix pour, trois abstentions (Russie, Chine, Pakistan) et l’absence de participation de l’Algérie, la résolution reflète un repositionnement diplomatique significatif.
L’un des éléments clés du texte est la mention explicite, au quatrième paragraphe du préambule, du soutien exprimé par « de nombreux États Membres » à la proposition d’autonomie du Maroc, présentée en 2007, « en tant que base d’une solution juste, durable et mutuellement acceptable au différend ». Le texte indique par ailleurs que « une véritable autonomie sous souveraineté marocaine pourrait constituer la solution la plus réalisable ».
En clair, la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental est désormais inscrite noir sur blanc dans un document de l’organe décisionnel de l’ONU — un changement de paradigme majeur. Jusqu’ici, le principe d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui était une ligne rouge largement défendue dans les instances onusiennes.
Implications diplomatiques et symboliques
Le tournant est d’autant plus notable qu’il intervient après plusieurs années de blocage et d’impasse. Les documents de l’ONU attestaient que la région restait « territoire non autonome » et que la question de son futur devait inclure la liberté de choix du peuple sahraoui.
Désormais, le débat se déplace : il ne s’agit plus de « qui décide de la souveraineté ? » mais de « comment s’organise l’autonomie dans ce cadre souverain ? ».
Pour le Maroc, c’est une reconnaissance diplomatique de poids — après les positions affirmées des États-Unis et de la France, la résolution onusienne marque une validation internationale formelle.
Du côté sahraoui et algérien, l’enjeu reste le sentiment d’un affaiblissement du droit à l’autodétermination et la crainte d’un encadrement de négociations désormais verrouillées sous l’égide de Rabat.
Vers une nouvelle page dans un conflit ancien
La résolution engage le secrétaire général des Nations unies et son envoyé personnel à « faciliter et mener des négociations s’appuyant sur la proposition d’autonomie du Maroc », tout en accueillant « favorablement toute proposition constructive que les parties pourraient formuler en réponse à ladite proposition ». Cette formulation limite clairement le champ des discussions futures.
En choisissant d’ériger le plan marocain en cadre unique accepté, le Conseil de sécurité redéfinit les responsabilités, les attentes et les marges de manœuvre. Ce dossier, enlisé depuis des décennies, pourrait désormais entrer dans une phase de mise en œuvre — plus que de négociation de principe. Si l’espoir d’un règlement véritable se fait jour, les contours, les modalités et la crédibilité de l’autonomie annonceront encore de nombreux débats.
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