Le gouvernement congolais a rappelé avec fermeté que la réouverture de l’aéroport de Goma se fera uniquement sur autorisation de ses autorités et pour des vols humanitaires. Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a clarifié la réglementation aérienne et le rôle des institutions congolaises dans la gestion des infrastructures aériennes lors de l’émission Congolais Telema sur la télévision nationale. Sa déclaration s’inscrit dans la continuité du discours du président Félix Tshisekedi, affirmant la primauté de la souveraineté et la priorité absolue de l’aide humanitaire aux populations déplacées de l’Est de la RDC.
Dans une intervention relayée sur la télévision nationale, Patrick Muyaya a détaillé les conditions strictes entourant la réouverture de l’aéroport de Goma : “La réouverture de l’aéroport de Goma se fera uniquement sur autorisation des autorités congolaises et uniquement pour des vols humanitaires effectués en journée.” Il a souligné le rôle central de la Régie des Voies aériennes (RVA) et de l’Autorité de l’Aviation Civile (AAC) dans la réglementation du trafic aérien, rappelant que toute décision concernant les vols relève exclusivement de l’État congolais.
“Si ces pantins qui occupent les villes de Goma et Bukavu avaient la légitimité moindre, ils auraient déjà commencé à utiliser les aéroports. Ni le Rwanda, ni son fils préféré ne peuvent s’opposer à la nécessité qu’il y a aujourd’hui d’apporter l’appui humanitaire à nos populations”, a insisté le ministre.
Une réponse ferme aux ingérences étrangères
La déclaration de Muyaya fait suite à la tentative d’Olivier Nduhungirehe, ministre rwandais des Affaires étrangères, qui s’était arrogé le droit de parler au nom du M23 lors de la Conférence sur la paix et la prospérité dans les Grands Lacs, exigeant que la rébellion soit consultée avant toute ouverture d’un couloir humanitaire à Goma.
Pour Patrick Muyaya, cette démarche constitue une “dérive barbare et cynique”. Sur X, le ministre a dénoncé une tentative de Kigali de saboter l’élan de solidarité internationale en faveur des déplacés de l’Est, rappelant que “ni l’agitation du père, le Rwanda, ni celle du fils, le M23, ne remettront en cause l’engagement de ceux qui, aux côtés du président Tshisekedi, d’Emmanuel Macron et de Faure Gnassingbé, se sont mobilisés à Paris”.
Diplomatie et solidarité : un engagement clair du gouvernement
Pour le porte-parole du gouvernement, toute tentative de conditionner l’aide humanitaire à des considérations politiques est inacceptable : “Vouloir marchander ou s’opposer à une intervention humanitaire urgente en faveur de nos compatriotes est non seulement un déni, mais aussi une autre preuve de la barbarie et du cynisme de ceux qui gouvernent par crimes.”
Il a par ailleurs salué la mobilisation conjointe des chefs d’État africains et européens pour soutenir les populations congolaises, réaffirmant que la RDC entend faire respecter la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, exigeant le retrait du M23 et des forces rwandaises du territoire national.
“Dans cette crise, la vérité, la justice et la paix durable constituent les trois fondements de notre action diplomatique. La barbarie ne fera pas taire la vérité”, a conclu Patrick Muyaya, envoyant un message clair à Kigali et à la communauté internationale.
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