À Matadi, l’initiative fait déjà grand bruit. Le député provincial Cerlain Gonda Matumona a officiellement déposé une motion d’interpellation visant le gouverneur du Kongo Central. Sans encore fixer de date d’audition, le bureau de l’Assemblée provinciale est désormais saisi d’un dossier, mêlant infrastructures, finances publiques, gouvernance locale et gestion des ressources naturelles. Derrière cette démarche parlementaire, une volonté affichée : faire la lumière sur l’utilisation des fonds publics et la mise en œuvre de projets financés au nom du développement provincial.
L’Assemblée provinciale du Kongo Central a été saisie d’une motion d’interpellation initiée par le député provincial Cerlain Gonda Matumona, qui souhaite obtenir des explications du gouverneur sur plusieurs dossiers jugés sensibles.
L’auteur de l’interpellation évoque en premier lieu la question des infrastructures et projets publics. Il réclame un état d’avancement précis des chantiers provinciaux, notamment les stades de Matadi, Inkisi et Boma, ainsi que d’autres travaux en cours dans les territoires. Il s’interroge également sur la construction du nouveau siège de l’Assemblée provinciale, un projet partiellement financé par un emprunt de 20 millions de dollars américains.
Le domaine de l’éducation n’est pas en reste : Cerlain Gonda Matumona souligne un retard de près de huit mois dans le paiement des primes liées à la gratuité de l’enseignement primaire, et demande au gouvernement provincial d’en préciser les causes.
Autre volet majeur de la motion : la réhabilitation des routes agricoles et la gestion du matériel acquis pour soutenir le secteur. L’élu souhaite obtenir des données chiffrées sur le kilométrage réalisé, les montants engagés et les procédures de passation de marchés.
Sur le plan sécuritaire, le député fait remarquer que malgré la dotation de la province en véhicules, l’insécurité persiste. Il évoque aussi la non-réhabilitation des prisons de Boma et de Kasangulu, pourtant annoncée.
La gouvernance locale et la gestion financière sont également au cœur du texte. L’élu aborde le retard dans l’opérationnalisation de nouvelles communes, la performance de la régie financière provinciale, le paiement tardif des émoluments de l’Assemblée, ainsi que la gestion de la rétrocession. Il interpelle enfin sur la création récente de la régie de péage (AGDPP) et sur la traçabilité des fonds issus des péages et d’une indemnisation versée au gouvernement provincial.
Enfin, la motion aborde les secteurs minier et pétrolier, avec des demandes de clarification sur l’encadrement des exploitations, des accusations d’extraction aurifère illégale à Seke-Banza, et la gestion des recettes pétrolières. Une sous-commission accusée de capter une part des fonds destinés aux communautés locales est également mise en cause.
Pour Cerlain Gonda Matumona, cette initiative ne vise pas à affaiblir l’exécutif, mais à « instaurer une culture de transparence et de redevabilité dans la gestion des affaires publiques ».
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