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Kinshasa
19 décembre, 2025 - 23:19:35
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Attaques rwandaises au Sud-Kivu : Judith Suminwa enclenche la riposte d’urgence du Gouvernement

La gravité de la situation au Sud-Kivu a précipité la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka dans une séance d’urgence avec les ministres clés de la sécurité et les signataires des Accords de Washington. Alors que des bombardements en provenance du Rwanda ont frappé l’axe Kamanyola–Uvira, Kinshasa dénonce des violations répétées des engagements souscrits par Kigali et un risque assumé de régionalisation du conflit. De retour de Washington, où le Président Tshisekedi a réaffirmé la détermination du pays à appliquer les accords « avec sérieux et rigueur », le Gouvernement resserre désormais la coordination nationale autour d’un objectif central : protéger les civils, restaurer la crédibilité du processus de paix et contrer les manipulations qui cherchent à instrumentaliser la crise. L’exécutif active ainsi une réponse d’urgence, mêlant diplomatie, sécurité et communication maîtrisée.

La spirale de violences au Sud-Kivu a conduit la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka, à réunir de manière exceptionnelle, mardi 9 décembre, les ministres ayant participé aux Accords de Washington ainsi que les Vice-premiers ministres en charge de l’Intérieur et de la Défense. À la Primature, l’heure était à la coordination resserrée autour des engagements pris par le Chef de l’État et à l’élaboration d’une réponse immédiate aux nouvelles attaques attribuées aux Forces de défense rwandaises (FDR).

Cette réunion intervient au moment où Kinshasa accuse le Rwanda d’avoir de nouveau violé les accords qu’il a pourtant signés, remettant en cause, fait rare, l’autorité du médiateur américain lui-même. Depuis Washington, le Président Félix Tshisekedi avait averti que la RDC appliquerait les engagements « avec sérieux, rigueur et le souci constant de la paix », appelant Kigali à respecter « la lettre et l’esprit » du texte.

Une coordination resserrée autour des engagements de Washington

Dans un contexte de crise aiguë, la Première Ministre a insisté sur la nécessité d’aligner toutes les actions gouvernementales sur la dynamique impulsée depuis Washington. Les bombardements récents, partis de la localité rwandaise de Bugarama, ont visé des zones civiles, aggravant encore une situation humanitaire déjà fragile.

« Nous suivons de près la situation sur le terrain, spécifiquement dans la province du Sud-Kivu », a expliqué le Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, à l’issue de la réunion. Il a rappelé que les constats du CICR et des organisations humanitaires pointaient une détérioration « particulièrement préoccupante ». L’enjeu, selon lui, est désormais de répondre « efficacement » à la crise, en cohérence avec l’architecture sécuritaire définie à Washington.

Ces éléments, croisés avec les rapports humanitaires, accentuent la pression exercée sur la médiation américaine, sommée de veiller au respect d’une trêve dont Kigali s’éloigne ouvertement.

Risque de régionalisation 

Au-delà des violations répétées, le Gouvernement congolais dénonce désormais une extension géographique des attaques rwandaises. Selon les observations transmises à la Primature, plusieurs tirs auraient été enregistrés à proximité immédiate du Burundi, exposant un second État à cette escalade.

« Le Rwanda viole impunément l’accord que nous avons signé à Washington », a rappelé Patrick Muyaya. « Ce n’est plus simplement violer l’accord, c’est aller vers une régionalisation du conflit […]. Le médiateur doit peser de tout son poids pour restaurer la paix, car la situation humanitaire est particulièrement préoccupante. »

Pour Kinshasa, ces frappes sur des écoles, centres de santé et habitations civiles traduisent une stratégie délibérée de terreur, menaçant l’équilibre régional et accentuant la responsabilité internationale dans la résolution du conflit.

L’exécutif a également alerté contre la multiplication de campagnes numériques hostiles cherchant à amplifier les tensions ou à semer la panique. « Nous parlons souvent du poison rwandais : il faut faire très, très attention à tout ce qui circule », a rappelé M. Muyaya, appelant les citoyens à se référer exclusivement aux canaux officiels.

Le Gouvernement entend renforcer sa communication stratégique pour contrer la désinformation, tout en poursuivant son devoir de redevabilité sur l’évolution de la situation sécuritaire.

La séance de travail s’est conclue par quatre instructions majeures : renforcer la coordination sécuritaire ; appliquer strictement les engagements de Washington ; assurer une communication gouvernementale unifiée ; protéger en priorité les civils touchés par les attaques.

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