L’axe Kinshasa–Rabat se précise et change d’échelle. En engageant des discussions avancées en vue d’un partenariat commercial et d’investissement avec le Maroc, la République démocratique du Congo affiche une ambition claire : arrimer son économie aux chaînes de valeur africaines les plus structurées. Réunis à Kinshasa autour d’une mission économique multisectorielle marocaine, responsables congolais et chefs d’entreprises ont posé les bases d’une coopération ciblée, orientée vers des filières prioritaires à fort potentiel. Agriculture, agroalimentaire, produits industriels et commerce figurent au cœur de cette dynamique, soutenue par l’ANAPI et la Confédération marocaine des exportations. Au-delà des intentions, les deux parties s’accordent sur une méthode : identification rapide des secteurs porteurs, sécurisation des investissements et perspective d’un accord commercial formel entre deux États liés de longue date. Pour la RDC, ce rapprochement s’inscrit dans une stratégie assumée de diversification des partenariats, de transformation locale et d’attractivité économique renforcée.
La République démocratique du Congo et le Royaume du Maroc ont engagé, lundi 15 décembre 2025 à Kinshasa, un processus devant aboutir à la signature d’un partenariat commercial et d’investissement entre les deux pays. L’initiative est portée par le ministère congolais du Commerce extérieur, avec l’appui de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), et par la Confédération marocaine des exportations (ASMEX), en mission économique multisectorielle en RDC.
Cette avancée est le principal résultat d’une réunion stratégique entre le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, et une délégation marocaine composée d’entreprises de pointe actives dans plusieurs secteurs clés : commerce, agriculture et agroalimentaire, produits de la mer transformés, ainsi que produits électriques. La délégation était conduite auprès du ministre par la directrice générale de l’ANAPI, Rachel Pungu Luamba.
Au cours des échanges, la secrétaire générale de l’ASMEX, Kawtar Raji-Briand, a précisé que la mission marocaine visait à identifier, conjointement avec le gouvernement congolais et la Fédération des entreprises du Congo (FEC), des opportunités de partenariats stratégiques et mutuellement bénéfiques. Une équipe mixte d’experts congolais et marocains devra, dans un bref délai, déterminer les filières prioritaires appelées à matérialiser cette coopération.
Diversifier les alliances, sécuriser les investissements
Au nom du gouvernement congolais, Julien Paluku Kahongya a rassuré les investisseurs marocains quant à la protection de l’État et à l’attractivité du cadre juridique en vigueur. Il a mis en avant les avantages offerts par le code des investissements et le régime des Zones économiques spéciales, appelés à faciliter l’implantation d’entreprises étrangères sur un marché congolais « riche en opportunités dans plusieurs secteurs stratégiques ».
Le ministre a, par ailleurs, plaidé pour la signature d’un accord commercial formel entre la RDC et le Maroc, estimant que les relations politiques solides entretenues de longue date entre les deux États constituent un socle favorable à un partenariat économique de nouvelle génération.
Pour Kinshasa, cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification des partenariats économiques, de promotion de la transformation locale et d’intégration régionale. Pour Rabat, elle ouvre l’accès à un marché continental majeur et à des projets d’investissement à fort potentiel. À terme, ce rapprochement ambitionne de dépasser les échanges commerciaux classiques pour bâtir une coopération durable, fondée sur l’investissement productif et la création de valeur partagée.
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