Le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, est attendu à Paris ce lundi 29 avril dans le cadre d’une visite officielle de deux jours, se déroulant du 29 au 30 avril. Cette visite prévoit des rencontres au sommet à l’Élysée, à l’Assemblée nationale ainsi qu’au Sénat, ainsi qu’un forum économique. Il s’agit de la première visite officielle de Félix Tshisekedi en France. Ce déplacement survient alors que la RDC est confrontée à une situation de guerre d’agression, avec une partie de son territoire occupée par des troupes étrangères depuis plus de deux ans. Ainsi, les axes principaux de cette visite, qui sont la sécurité et l’économie, constitueront pour Kinshasa une opportunité de réciprocité envers Paris, suite à la visite du président Emmanuel Macron en mars 2023, lors de sa tournée en Afrique. C’est à Berlin que le Président de la RDC a entamé son séjour européen en y arrivant dimanche 28 avril. Au cours de son périple en Allemagne, Félix Tshisekedi a été reçu par le chancelier Olaf Scholz à la chancellerie fédérale. Les discussions ont notamment porté sur les relations économiques entre l’Allemagne et la République Démocratique du Congo (RDC), particulièrement sur « comment la RDC peut bénéficier davantage d’investissements privés ».
Ce lundi, Félix Tshisekedi arrive à Paris. Son agenda chargé prévoit une série d’événements, notamment une cérémonie à l’hôtel des Invalides, suivie d’une visite au Sénat et d’une rencontre avec le président du Sénat français, Gérard Larcher. Ensuite, il se rendra à l’Assemblée nationale, où il aura également des entretiens avec la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.
Le mardi 30 avril, il rencontrera son homologue Emmanuel Macron à l’Élysée. La situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo, en particulier le conflit dans la province du Nord-Kivu opposant les forces armées congolaises et les forces rwandaises sous couvert du M23, sera au cœur de ces deux séquences.
Dans un tel contexte, la visite du président congolais à Paris suscite de nombreuses attentes, compte tenu de l’expertise française en matière de questions africaines, ainsi que de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, avec droit de veto. Dans un conflit impliquant deux pays membres de la Francophonie, la RDC et le Rwanda, la France est particulièrement concernée et pourrait jouer un rôle de médiateur.
Sur le plan économique, Paris et Kinshasa envisagent un rapprochement accru. Une table ronde est ainsi prévue à l’initiative du Mouvement des Entreprises de France.
Il convient de rappeler qu’Emmanuel Macron, lors de sa visite à Kinshasa, était accompagné d’opérateurs économiques. Un premier forum, organisé à Kinshasa, avait permis d’établir des contacts. Il est désormais temps de passer à l’action. Pour les opérateurs économiques, c’est le moment d’investir en RDC, notamment dans les secteurs de l’énergie et de l’agriculture, dans ce marché de plus de 100 millions d’habitants, le plus important de l’espace francophone. La France connaît un retard en termes d’investissements à Kinshasa.
La coopération économique évoquée à Berlin
À Berlin, première étape de son séjour européen où il est arrivé dimanche, le chef de l’État Félix Tshisekedi a eu un entretien en tête-à-tête avec le Chancelier fédéral Olaf Scholz. Cette rencontre a été suivie d’un dîner de travail commun avec les délégations des deux pays, mettant ainsi en relief les relations économiques entre l’Allemagne et la République Démocratique du Congo (RDC), notamment sur la manière dont la RDC peut bénéficier davantage d’investissements privés.
La RDC a rejoint l’année dernière, en tant que 13ème pays africain, le « G20 Compact with Africa » lancé en 2017 par l’Allemagne. Cette initiative propose une approche partenariale visant la mise en œuvre de réformes favorables à l’environnement des affaires et la mobilisation accrue d’investissements privés dans les pays membres.
Par ailleurs, la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC a également été à l’ordre du jour. « C’est un conflit de longue date où la situation a récemment été aggravée par le Rwanda. L’intégrité territoriale du Congo ne doit pas être davantage violée », a déclaré Madame Hoffmann, Première porte-parole adjointe du gouvernement fédéral allemand, indiquant à ce sujet que l’Allemagne soutient les efforts de médiation de l’Angola dans le cadre du Processus de paix de Luanda.
De Paris en France, Pitshou Mulumba
Envoyé Spécial