La volonté du Président de la République, Félix Tshisekedi, d’améliorer les conditions de travail des diplomates congolais à l’étranger pour qu’ils puissent dignement représenter leur pays est une réalité concrète en France, notamment au 32, Cours Albert 1er-75008 Paris, où le drapeau de la République démocratique du Congo flotte fièrement devant un bâtiment imposant. À cette adresse, siège de la mission diplomatique congolaise en France dirigée par l’ambassadeur Emile Ngoy Kasongo, un effort remarquable a été déployé pour redorer le blason de l’ambassade, la replaçant ainsi dans les standards attendus, à l’opposé de ce qui était observé auparavant, à l’instar des autres missions diplomatiques à Paris. Du physique au symbolique, le constat réalisé par Infos27 lors de sa visite au bureau de l’ambassadeur de la RDC met en lumière les progrès réalisés, contribuant ainsi à renforcer la présence et l’influence de Kinshasa à Paris, où Emile Ngoy Kasongo favorise une approche de proximité avec les communautés congolaises.
Alors que la grisaille cède peu à peu la place à un ciel bleu éclatant, on peut contempler les branches des arbres bourgeonnant à nouveau le long de l’avenue Cours Albert 1er, baignées par des températures plus clémentes, tandis que notre Tesla blanche X Plaid se gare devant le numéro 32. Surplombant cette avenue, ce bâtiment à l’allure aristocratique arbore fièrement l’emblème de la République démocratique du Congo : un fond bleu traversé en diagonale par une bande rouge bordée de jaune, avec une étoile jaune dans le coin supérieur gauche. C’est là que Infos27 a rendu visite à la RDC en cette fin de soirée du samedi 4 mai 2024.
Professeur à l’Université de Kinshasa, titulaire d’un doctorat en Économie de l’Université de Paris-Est Créteil, l’ambassadeur Émile Ngoy Kasongo, en poste depuis seulement six mois, nous accueille au seuil, où le dispositif d’ouverture menant au parking de sa voiture officielle, une marque allemande, est automatisé. Du rez-de-chaussée, on peut observer la disposition ouverte et ordonnée des services d’État civil, de passeport et de visas. Les étages présentent un aspect luxueux, avec une salle de cérémonie impressionnante, ainsi que des bureaux bien aménagés, notamment celui du chef de la mission diplomatique.
Pour Emile Ngoy, tout cela témoigne de la volonté du Président de la République et de son gouvernement, en particulier du vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula. « Je ne suis ici que depuis six mois. Les responsabilités qui nous incombent devraient nous pousser à être des hommes et des femmes solutions pour répondre aux préoccupations de l’intérêt général. Le visage de la RDC en France nécessitait un rafraîchissement, et nous pensons que nous ne devons pas nous arrêter là. Nous sommes un grand pays, une grande civilisation. La diversité de nos cultures en RDC montre que nous sommes une grande civilisation, et cela contribue au bonheur de nos 450 ethnies », a-t-il expliqué, fier d’avoir initié des travaux qui modifient l’image de marque de l’ambassade de la RDC en France, la replaçant ainsi aux normes, à l’instar de toutes les autres missions diplomatiques à Paris, où la voix de la RDC est portée de manière à avoir encore plus d’impact.
Grâce à cette approche réussie, Emile Ngoy Kasongo a rapproché les communautés congolaises qui ont regagné confiance dans l’organisation mise en place. Sa politique de proximité a permis de maintenir des échanges directs avec les communautés, que ce soit lors des moments de joie ou de tristesse, conformément à la tradition africaine. « Aujourd’hui, l’ambassade est ouverte à la communauté congolaise. Nous avons amélioré l’accueil de nos compatriotes ici, à la Maison Congo ; c’est leur foyer. Il n’y a plus de barrières pour eux, que ce soit pour venir en tant que demandeurs ou simplement pour visiter l’ambassade », a-t-il commenté, le sourire aux lèvres.
Relai du combat pour la paix en RDC
La voix de Kinshasa à Paris est aussi stratégique que l’ambassadeur a œuvré sur le plan diplomatique au relais du combat de la République contre les ennemis de la paix, notamment le Rwanda qui agresse l’est du pays. « On n’a pas perdu de temps pour relayer le front diplomatique engagé par le Président de la République. Notre pays est agressé par le Rwanda. On avait l’impression que la communauté internationale était sourde. On devait comprendre pourquoi cette surdité, ce silence… Nous étions en audition à l’Assemblée nationale et au Sénat, à l’Elysée à la section Afrique, nous avons répondu à plusieurs conférences dont le thème tournait autour de la guerre à l’est pour faire entendre la voix de la RDC. Nous avons également travaillé en bilatéral pour plaider sur la situation de la RDC », a-t-il indiqué.
Et de la visite officielle du chef de l’État en France, il a bel et bien été en première ligne pour préparer ce grand rendez-vous qui a été un succès. Ce succès, souligne-t-il, tient du rôle majeur que joue la France à l’échiquier international. « La France a des atouts dans ce conflit et elle peut utiliser ces atouts pour faire avancer la cause de la paix.
La France est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, la France c’est la plume du Conseil de sécurité concernant les rédactions des résolutions. Elle a donc une grande influence en Afrique. Et nous et la France, avions une histoire, une belle histoire… J’ai l’impression aujourd’hui, qu’il y a un nouveau vent qui souffle. Et les engagements que la France a pris lors du passage du chef de l’État, montrent que cette visite avait son pesant d’or. La preuve, c’est que sur le plan diplomatique, la France a exprimé son intransigeance sur des questions liées à la violation de l’intégrité territoriale, de la souveraineté et de l’indépendance de la RDC.
Les effets immédiats de cette diplomatie sont là, mais il y a aussi les effets à terme qu’il faut avoir la patience de voir se construire », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « Il y a également une séquence économique essentielle que le Président de la République a faite. Du Forum économique organisé à Kinshasa lors de la visite du Président Macron à Kinshasa, ici, le Président de la République a préféré un format d’échanges direct avec les opérateurs économiques pour les rassurer que l’économie de la RDC est ouverte à leurs investissements. Une grande messe qu’on n’avait jamais vue ici à Paris avec la présence d’une centaine de chefs d’entreprises qui veulent réellement venir investir en RDC. Ce volet aura des retentissements dans les mois et années à venir. C’est une visite qui a eu un impact immédiat mais aussi dont les attentes à terme sont extrêmement importantes. Ça me facilite la tâche comme ambassadeur parce qu’il y a un réchauffement majeur des relations entre les deux pays ».
De Pitshou Mulumba
Envoyé Spécial à Paris