La controverse entourant les assises de Zanzibar, qui n’ont été qu’un cadre de réflexion pour les États membres de l’EAC sur divers sujets, est infondée. Elle ne trouve sa justification que dans les manœuvres de ceux qui se sont empressés de propager une communication trompeuse. La nouvelle ministre des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner, a rectifié le tir de manière explicite. Lors d’un briefing spécial diffusé en direct à la télévision nationale le lundi 8 juillet, consacré aux orientations de la diplomatie congolaise pour le quinquennat, Thérèse Kayikwamba a été on ne peut plus claire : à Zanzibar, il s’agissait d’une retraite de réflexion des États membres sur divers sujets et non pas d’une réunion bilatérale décisionnelle entre la RDC et le Rwanda. “La communication hâtive du Rwanda a donné l’impression que nous avions pris un quelconque engagement. Les discussions concernant l’Est de la RDC se déroulent dans un seul cadre : Luanda. Nous sommes catégoriques à ce sujet : nous ne rencontrerons les Rwandais qu’au sein du cadre de Luanda.”
Tout est limpide. La République démocratique du Congo n’a jamais engagé de discussions directes avec le Rwanda concernant l’agression actuelle dans l’Est, perpétrée par l’armée rwandaise. Ainsi, la retraite ministérielle organisée par la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) en Tanzanie n’était pas une réunion décisionnelle, mais plutôt un cadre de réflexion abordant divers sujets, et non uniquement la question de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), mais également la mise en œuvre de différents instruments de l’EAC.
“Donc là, la communication un peu hâtive de mon homologue rwandais a créé l’impression qu’il s’agissait de tout autre chose, Non. C’étaient des discussions très larges sur l’EAC. Encore une fois une retraite et non un cadre ou une instance décisionnelle”, a expliqué la ministre d’État en charge des Affaires étrangères de la RDC. Et d’ajouter : “Nous sommes allés à Zanzibar avec des bonnes intentions fraternelles vis-à-vis des pays frères que nous allions rencontrer. Et nous sommes allés avec un message clair et une position claire qui a été toujours la nôtre. Les discussions sur l’Est de la RDC ont un seul cadre et un seul cadre unique, c’est le processus de Luanda”.
Tout comme elle, le ministre de la Communication et des Médias, ainsi que Porte-Parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a souligné en regrettant les pratiques du Rwanda consistant à surcommuniquer sur des réunions informelles. “Nous sommes familiers avec l’empire du mensonge, le pays de la manipulation…”, a-t-il affirmé.
En ce qui concerne la trêve humanitaire au Nord-Kivu proposée par les États-Unis et à laquelle la RDC a adhéré, la ministre d’État des Affaires étrangères a mis en avant la position de la RDC : sa première priorité est la sécurité et la protection de la population civile.
“Et la trêve humanitaire a cela comme objectif. Trêve ne veut pas dire que nous sommes immobiles. Trêve ne veut pas dire que nous ne sommes pas vigilants. Nous suivons de très près ce qui se passe à travers la province du Nord-Kivu et bien au-delà. Et trêve ne veut surtout pas dire que le statu quo, donc la violation flagrante de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo par les forces armées rwandaises, est un acquis ou le statu quo avec lequel nous sommes d’accord. Nous parlons d’une trêve de 14 jours, du 5 au 19 juillet, et nous parlons aussi d’efforts diplomatiques qui vont continuer pendant cette trêve et après cette trêve parce que nous voulons une solution durable…”, a-t-elle précisé.