Face aux abus dénoncés par de nombreux travailleurs congolais employés par des expatriés, le Président Félix Tshisekedi a instruit le ministre de l’Emploi et du Travail de mettre en place un mécanisme de contrôle strict. Lors de la réunion du conseil des ministres du 8 novembre, il a insisté sur la nécessité de décourager ces pratiques abusives et de faire respecter la réglementation du travail, avec des sanctions sévères pour les contrevenants. Une mesure attendue, alors que les conditions de travail précaires des Congolais mobilisent de plus en plus l’opinion publique.
Lors de la 21ème réunion du conseil des ministres, tenue le vendredi 8 novembre 2024 à la Cité de l’Union Africaine, le Président Félix Tshisekedi a abordé un sujet particulièrement préoccupant : l’exploitation des travailleurs congolais par certains employeurs expatriés. Conscient des difficultés rencontrées par ses concitoyens et des abus répétés dans les entreprises étrangères, le chef de l’État a instruit le ministre de l’Emploi et du Travail à collaborer étroitement avec l’Inspection Générale des Finances (IGF) pour concevoir un mécanisme de contrôle rigoureux. L’objectif de ce dispositif est clair : « décourager ces abus et faire respecter toute la réglementation en vigueur dans le domaine du travail », avec la ferme volonté de sanctionner les employeurs qui transgressent la législation.
Félix Tshisekedi a souligné que cette mesure répondait aux nombreuses plaintes enregistrées auprès des travailleurs congolais employés par des expatriés, notamment issus des communautés indo-pakistanaise, chinoise, et libanaise. Ces employés dénoncent des conditions de travail précaires, où la protection des droits fondamentaux est quasi absente. Parmi les revendications, on retrouve l’application du barème salarial officiel, la formalisation des contrats de travail, et l’accès à une couverture médicale appropriée. À ce jour, une grande majorité de ces travailleurs n’ont ni bulletin de paie, ni contrat officiel, et bénéficient rarement d’une prise en charge médicale adéquate, ce qui les expose à une précarité constante.
Cette situation a pris une tournure particulièrement visible en septembre dernier, lorsque de nombreux employés congolais travaillant dans des commerces tenus par des expatriés ont organisé un mouvement de grève, paralysant le centre-ville de Kinshasa. Réclamant leurs droits sociaux et économiques, ces travailleurs ont interpellé les autorités provinciales et le ministère du Travail, leur mobilisation témoignant de leur détermination à obtenir des conditions de travail conformes à la législation congolaise. Ce mouvement de protestation a été un signal fort, traduisant un ras-le-bol face aux abus et une volonté collective de se faire entendre.
Pour le président Tshisekedi, il est temps que les contrôles réguliers deviennent la norme et que les contrevenants soient sanctionnés avec la sévérité requise. Le compte rendu de la réunion ministérielle précise qu’un rapport détaillé est attendu d’ici la fin de l’année 2024, afin d’évaluer l’efficacité des mesures envisagées et de déterminer les actions correctives nécessaires.
Cette initiative présidentielle marque un tournant important dans la lutte contre les abus dans le secteur du travail en RDC. Elle a d’ores et déjà reçu l’appui de plusieurs syndicats, qui voient dans ce mécanisme un moyen de rétablir un environnement de travail équitable et respectueux des droits des Congolais.
CK