Le Réseau national des ONG pour le développement de la femme (Rénadef) a organisé, le vendredi 29 novembre 2024, dans ses locaux à Kinshasa, une journée de sensibilisation dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux personnes vulnérables. Cet événement a été l’occasion de mener une session de plaidoyer auprès des autorités politico-administratives nationales pour une application effective des lois protégeant les femmes, les filles et les groupes vulnérables.
Dans son mot d’introduction, Mme Marie Nyombo Zaina, Coordinatrice nationale du Rénadef, a rappelé l’importance de cet activisme mondial. « C’est pour moi un honneur de tenir ce micro à l’occasion de la célébration des 16 jours d’activisme, une action qui transcende les frontières nationales. Orangez le monde, un monde sans discrimination, tel est notre credo », a-t-elle déclaré. Elle a également retracé l’histoire du Rénadef, créé en 2002 à Goma dans un contexte de guerre. « Depuis ce temps, nous n’avons jamais baissé les bras. Nous avons multiplié les contacts avec des partenaires pour mobiliser les ressources nécessaires au fonctionnement de notre structure », a-t-elle souligné.
Plaidoyer pour les droits des femmes et des filles
Mme Nyombo Zaina a mis en exergue les efforts déployés pour défendre les femmes vulnérables. « Touchées par la souffrance des femmes, nous avons intensifié nos plaidoyers auprès des bailleurs de fonds. Aujourd’hui, je suis fière de constater que certaines femmes que nous avons soutenues siègent désormais dans les institutions du pays », a-t-elle affirmé.
Elle a, par ailleurs, lancé un appel aux partenaires. Elle a sollicité le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) pour un soutien renforcé au Rénadef. Elle a également plaidé auprès du ministère des Affaires sociales pour le renouvellement de leur partenariat et a exprimé le souhait de voir Onu Femmes continuer d’accompagner son organisation.
Contributions des partenaires et projets en cours
Mme Sylvie Kayomo Bay, Coordinatrice nationale adjointe du P-DDRCS, a rappelé que ce programme constitue un outil indispensable pour apporter des solutions durables aux conflits armés en RDC. Ce programme repose sur cinq piliers fondamentaux : la résolution des conflits, la restauration de l’autorité de l’État, le relèvement et l’intégration communautaire, la stabilisation et la relance du développement socio-économique.
De son côté, Prof. Catherine Odimba, représentante d’Onu Femmes, a souligné l’importance d’intégrer les femmes dans les discussions sur la paix et la sécurité. « Là où l’on discute de la paix, la femme doit être associée. Elle est victime, mais aussi porteuse de solutions et d’espoirs », a-t-elle déclaré, tout en saluant les efforts de l’Onu Femmes dans les zones de conflits.
Mme Nyombo Zaina a également présenté les résultats intermédiaires d’un projet de protection des femmes appuyé par Onu Femmes dans le territoire de Kabambare, au Maniema. Ce projet, visant à renforcer la sécurité des femmes dans un contexte de conflits armés croissants, a permis des avancées notables. Parmi les réalisations, figurent la formation de 12 formateurs de formateurs, l’accompagnement de 300 médiateurs communautaires et l’organisation de quatre sessions de plaidoyer destinées aux autorités politico-administratives.
Un appel à intensifier les efforts
En conclusion, les intervenants ont unanimement appelé à une action concertée pour protéger les femmes et les filles, particulièrement dans les zones affectées par les conflits. Le Rénadef s’est engagé à poursuivre son plaidoyer et ses actions sur le terrain pour bâtir un monde où les droits des femmes et des personnes vulnérables sont pleinement respectés.
A.T