Le signal est politique autant qu’opérationnel. À Kinshasa, le gouvernement congolais a engagé une nouvelle étape dans l’ancrage des droits humains au cœur de l’économie extractive. En lançant la retraite d’élaboration des stratégies opérationnelles du Plan d’action national des Principes volontaires pour 2026, le ministère des Droits humains entend transformer des engagements normatifs en outils concrets de gouvernance. Pendant trois jours, administrations sectorielles, experts et partenaires techniques sont appelés à produire une feuille de route précise, orientée vers une exploitation minière et pétrolière respectueuse des droits fondamentaux, de l’environnement et des communautés locales. Dans un pays où les ressources naturelles structurent à la fois la croissance et les tensions, cette démarche vise à inscrire la sécurité, l’investissement et la protection des populations dans un même cadre de responsabilité.
Le ministre des Droits humains, Me Samuel Mbemba Kabuya, a lancé lundi 15 décembre 2025 à Kinshasa la retraite d’élaboration des stratégies opérationnelles du Plan d’action national des Principes volontaires pour l’année 2026. Prévue sur trois jours, jusqu’au mercredi 17 décembre, cette rencontre réunit des représentants des ministères concernés, des experts techniques et des partenaires, avec pour objectif de traduire les engagements de la RDC en actions concrètes.
Ouvrant les travaux, le ministre a transmis les salutations du président de la République, Félix Tshisekedi, et de la Première ministre, Judith Suminwa, avant d’exhorter les participants à produire des résultats tangibles. « Cette activité doit aboutir à une feuille de route opérationnelle comportant des activités prioritaires clairement définies et des stratégies concrètes d’opérationnalisation du Plan d’action national pour l’exercice 2026 », a-t-il déclaré.
Selon Me Mbemba Kabuya, l’enjeu est de doter le pays d’outils techniques permettant de faciliter une exploitation minière et pétrolière responsable, éthique et conforme aux standards internationaux des droits de l’homme, tout en renforçant la sécurité des opérations et la protection des populations.
L’exploitation des ressources, un test de crédibilité pour l’État
Le ministre a précisé que l’ambition du gouvernement est de promouvoir une exploitation des minerais « exempte de violations des droits humains, respectueuse de l’environnement et bénéfique aux communautés locales, nationales et régionales ». Une orientation qui engage directement la responsabilité de l’État dans un secteur stratégique, longtemps marqué par des tensions sociales et sécuritaires.
Présent lors du lancement, le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, a exprimé l’engagement de son portefeuille à veiller à la mise en œuvre effective des recommandations issues de cette retraite, soulignant la nécessité d’une cohérence entre régulation minière, sécurité et droits humains.
Organisé en collaboration avec les ministères des Droits humains, des Hydrocarbures, des Mines, ainsi que l’ONG DCAF, l’atelier s’inscrit dans une dynamique de planification stratégique jugée essentielle par les autorités. Les Principes volontaires, rappelle-t-on, constituent un cadre international destiné à guider les entreprises dans la gestion de la sécurité de leurs opérations tout en respectant les droits de l’homme.
En clôturant son allocution, Me Samuel Mbemba Kabuya a souhaité des travaux « fructueux et constructifs », appelant les participants à faire de cette retraite un levier concret de promotion et de protection des droits humains en RDC. Une exigence désormais placée au cœur de la gouvernance des ressources naturelles.
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