La régulation financière ne progresse jamais par à-coups spectaculaires, mais par une série de décisions techniques qui disent beaucoup de l’état d’un pays et de ses priorités. En République démocratique du Congo, la Banque centrale assume désormais pleinement ce rôle de gardienne de la confiance monétaire. En rappelant le retrait définitif de l’agrément de la messagerie financière Force-Unie SARL et en sommant plusieurs bureaux de change de régulariser sans délai leur situation administrative, l’institution monétaire adresse un double message : la tolérance a des limites, et la protection des usagers prime sur toute autre considération. À l’heure où les transferts de fonds constituent un maillon vital de l’économie quotidienne, cette reprise en main vise moins à sanctionner qu’à assainir, crédibiliser et sécuriser un secteur longtemps marqué par des pratiques disparates. Derrière ces décisions, se dessine une stratégie claire : renforcer la discipline financière pour consolider la stabilité du système et restaurer la confiance du public.
La Banque centrale du Congo (BCC) a rappelé, vendredi, que l’agrément de la messagerie financière Force-Unie SARL, établie à Kinshasa, a été retiré conformément à un avis au public publié le 5 novembre 2025. Cette décision entraîne la radiation définitive de l’entreprise de la liste des messageries financières agréées opérant en République démocratique du Congo.
Dans son communiqué, l’institut d’émission invite en conséquence le public à ne plus recourir aux services de cette société désormais dissoute. La BCC souligne que cette mesure s’inscrit dans sa mission de garantie de la sécurité et de la fiabilité des opérations de transfert de fonds, un secteur particulièrement sensible pour les ménages comme pour les activités économiques.
Discipline financière : la crédibilité du système avant tout
Dans le même élan, la Banque centrale a sommé plusieurs bureaux de change de se rapprocher de sa Direction de la surveillance des intermédiaires financiers afin de régulariser leur situation administrative. À défaut, ces établissements s’exposent au retrait pur et simple de leur agrément. La liste des opérateurs concernés figure dans un communiqué daté du 4 décembre 2025.
Cette double initiative illustre la volonté de la BCC d’imposer une discipline stricte aux acteurs du secteur financier non bancaire. En renforçant les contrôles et en rappelant les règles, l’institution entend assainir le marché, lutter contre les risques opérationnels et protéger les usagers contre les circuits non conformes.
Au-delà des décisions individuelles, la Banque centrale envoie ainsi un signal clair : dans un contexte économique exigeant, la solidité du système financier passe par le respect rigoureux des normes et par une surveillance accrue des intermédiaires appelés à gérer l’argent du public.


Infos27

