Dans l’Est de la République démocratique du Congo, reconstruire une route relève souvent d’un acte politique autant que d’un chantier technique. À Butembo, le lancement des travaux d’aménagement et de bitumage de la route nationale numéro 2 (RN2) vient rappeler que la connectivité demeure un levier central de l’action publique, même dans un contexte sécuritaire fragile. Longue de 160 kilomètres, la section reliant Butembo à Kanyabayonga incarne l’ambition de désenclaver durablement le Nord-Kivu, de fluidifier les échanges commerciaux et de retisser les liens entre territoires longtemps pénalisés par l’isolement. En s’appuyant sur un financement de la Banque mondiale et sur l’expertise d’entreprises internationales, le gouvernement congolais mise sur une infrastructure structurante pour relancer l’économie locale, renforcer l’autorité de l’État et offrir des perspectives concrètes aux populations. Plus qu’un ruban d’asphalte, la RN2 apparaît comme un signal de continuité de l’État et de confiance dans l’avenir.
Le ministre des Infrastructures et Travaux publics, John Banza Lunda, a lancé vendredi à Butembo, dans la province du Nord-Kivu, les travaux d’aménagement et de bitumage de la route nationale numéro 2 (RN2), sur son tronçon reliant Butembo à Kanyabayonga. La cérémonie marque le démarrage effectif d’un chantier attendu de longue date dans cette partie orientale de la République démocratique du Congo, a constaté l’ACP.
D’une longueur de 160 kilomètres, ce tronçon stratégique sera exécuté par le groupement d’entreprises Zhongru et GGPI. Les travaux s’inscrivent dans le cadre du Projet d’appui à la connectivité et au transport (PACT), un programme soutenu notamment par un financement de la Banque mondiale.
Au-delà de sa dimension technique, la réhabilitation de la RN2 répond à un enjeu politique et économique majeur : désenclaver les zones productives du Nord-Kivu et sécuriser les corridors d’échanges reliant l’Est du pays aux grands centres économiques. Axe vital pour le commerce, l’agriculture et la mobilité des populations, cette route joue un rôle clé dans l’intégration territoriale et la stabilisation durable de la région.
En lançant ce chantier à Butembo, le gouvernement réaffirme sa volonté d’investir dans des infrastructures structurantes, malgré les défis sécuritaires persistants. Le recours à des financements internationaux et à des entreprises spécialisées traduit également l’orientation du pouvoir exécutif vers des partenariats capables de garantir la qualité et la durabilité des ouvrages.
Pour les autorités, la RN2 rénovée doit devenir un moteur de croissance locale, faciliter l’acheminement des marchandises et renforcer la présence de l’État sur un territoire où la route reste, plus que jamais, un instrument de développement et de cohésion nationale.
Infos27
