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5 juillet, 2024 - 04:59:54
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Annulation des suffrages de 82 candidats : Céni, une symbolique pour la crédibilité des résultats électoraux

Les élections étant au cœur de la démocratie, leur intégrité demeure cruciale pour garantir un processus juste et transparent. Ainsi, face à la fraude électorale et des dérapages observés dans certaines circonscriptions lors des scrutins de décembre 2023, la Commission Électorale Nationale Indépendante (Céni) a historiquement fait preuve de courage en agissant pour décourager les auteurs d’actes de violence, de vandalisme et de sabotage à l’égard des électeurs, du patrimoine de la Céni et du matériel électoral. Les 82 candidats, parmi lesquels des ministres, des mandataires en fonction et des parlementaires sortants, ont vu leurs suffrages annulés, ce qui est inédit. Cette action exceptionnelle envoie un signal fort et symbolique. Cela signifie que, dorénavant, tricher, frauder ou recourir à la violence entraîne des sanctions. L’annulation des suffrages entreprise par la Céni vise ainsi à crédibiliser le résultat global des élections de décembre 2023.

La Commission Électorale Nationale Indépendante (Céni) a annulé la totalité des suffrages obtenus par 82 candidats, dont certains poids lourds de la vie politique, dans certaines circonscriptions de la République Démocratique du Congo lors des élections législatives, provinciales et communales organisées fin décembre 2023. Cette décision, prise le vendredi 5 janvier soir par la Céni, a été rendue publique samedi dans un communiqué signé par Mme Patricia Nseya, rapporteur de la Centrale électorale. La même décision annule également les élections législatives nationales et provinciales dans les circonscriptions électorales de Masimanimba, dans la province du Kwilu, et de Yakoma, en province de Nord-Ubangui.

Parmi les candidats dont les résultats ont été annulés figurent l’actuel gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, et trois membres du gouvernement : Didier Manzenga, ministre du Tourisme, Manuanina Nana, ministre déléguée près le président de la République, Antoinette Kipulu, ministre de la Formation professionnelle. On retrouve également des parlementaires, notamment les sénateurs Mabaya Gizi, Evariste Boshab, Victorine Lwese, et des députés nationaux tels que Sam Bokolombe, Nsingi Pululu Pitshou-Cerveau, Willy Bakonga et Colette Tshomba. Une telle mesure inédite conforte l’engagement de l’équipe dirigée par Denis Kadima Kazadi pour un processus électoral transparent, où les failles sont immédiatement prises en compte pour être corrigées. La symbolique de cette décision de la Céni marque une nouvelle ère, celle de la fin de l’impunité en matière d’élections. Cela signifie que la traque contre les fraudeurs et les fauteurs de troubles devient une priorité, comme en témoigne leur implication dans la détention illégale des dispositifs électroniques de vote, le vandalisme des matériels électoraux et l’intimidation des agents électoraux. « Nos serveurs ont pu nous fournir des preuves tangibles de ces actes frauduleux », a affirmé le président de la Céni, Denis Kadima Kazadi, tout en précisant que la commission d’enquête mise sur pied au sein de son institution allait poursuivre son travail.

« Les résultats de la présidentielle non affectés », selon le parti au pouvoir, Udps

La décision de la Céni a suscité de nombreuses réactions, et certains acteurs politiques tentent ainsi de remettre en question les résultats de l’élection présidentielle organisée dans les mêmes conditions. Cependant, l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS) rejette cet argument. Soutenant la décision de la Céni, l’UDPS/Tshisekedi, par le biais de son secrétaire général, Augustin Kabuya, a affirmé que les faits et irrégularités ayant conduit la centrale électorale à prendre cette décision n’affectent en rien les résultats de l’élection présidentielle, proclamés le dimanche 31 décembre. Le président de la Céni, Denis Kadima, a annoncé la réélection du candidat président Félix Tshisekedi avec 73,34% des voix. L’UDPS/Tshisekedi, qui qualifie ce pourcentage de score historique et inédit en République Démocratique du Congo, a déclaré qu’il “se désolidarise de tous les candidats dont les suffrages sont annulés par la Céni et les noms repris dans son Communiqué de presse du 5 janvier 2024, et ce, au nom de l’image, l’honneur et la dignité de notre parti », a écrit le Secrétaire général de ce parti présidentiel, Augustin Kabuya, dans un communiqué de presse publié le samedi 6 janvier 2023.

L’UNC de Vital Kamrehe se désolidarise des « candidats sanctionnés » 

Le secrétaire général de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), Billy Kambale, a annoncé via le compte officiel de l’UNC, la désolidarisation de tous les partis et regroupements membres de cette formation politique, sanctionnés pour fraude électorale par la Commission Électorale Nationale Indépendante (Céni). Conscient de l’impact négatif que cela pourrait avoir sur l’image du parti dirigé par Vital Kamerhe, le Secrétaire général de l’UNC a réagi en ces termes : « Les regroupements A/A-UNC et Vital Kamerhe se désolidarisent de tous les candidats qui se sont illustrés dans la fraude et demandent à la Céni d’aller plus loin dans la démarche pour décourager ces antivaleurs ».

 

L’Opposition s’en tient à l’annulation de tous les scrutins

 

Du côté de l’Opposition, la décision de la Céni renforce leur position. Huit candidats de l’opposition à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023 ont réitéré leur appel à l’annulation des élections à tous les niveaux. Anzuluni, Diongo, Fayulu, Katumbi, Kikuni, Matata, Mukwege et Sesanga ont exprimé leur position, le samedi 6 janvier, se basant sur les différentes irrégularités soulevées par les missions d’observation électorale et d’autres parties prenantes à l’issue des opérations de vote du 20 décembre 2023. Selon eux, « l’annulation des élections législatives nationales et provinciales dans les deux circonscriptions électorales et l’invalidation de 82 candidats sacrifiés de la tricherie est une stratégie de Denis Kadima et de ses complices pour se soustraire de ce qui engage leurs responsabilités personnelles dans le chaos et les désordres électoraux ». « Après avoir obstinément refusé l’audit du fichier électoral, Denis Kadima Kazadi est dans la même logique aujourd’hui de se soustraire à une commission d’enquête indépendante qui va déterminer sa propre implication ainsi que celle de tous ces complices dans la fraude et tricherie électorale et qui vient d’être démontrée à la face du monde », a souligné Martin Fayulu au nom des huit candidats.

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