La situation sécuritaire prévalant en Ukraine ne diffère en rien de celle de la République démocratique du Congo : l’Ukraine est agressée par la Russie, son voisin, et la RDC l’est par le Rwanda, son voisin, également. Cependant, les deux pays agressés ne bénéficient pas du même soutien de la part de la communauté internationale.
Au-delà de ses condamnations et sanctions drastiques à l’encontre de la Russie, la communauté internationale apporte de l’aide tant financière que militaire à l’Ukraine, afin d’aider Kiev à tenir bon face à Moscou. Par contre, la même communauté internationale ne remue pas le petit doigt pour aider aussi Kinshasa à mettre un terme à la guerre injuste lui imposée par Kigali. Au regard de cette politique de « deux poids, deux mesures », plusieurs analystes estiment que la fameuse communauté internationale est en train de « soutenir l’Ukraine » face à la Russie, et « d’affaiblir la RDC » dans sa guerre contre le Rwanda. Le soutien militaire promis par la Pologne au Rwanda au cas où ce pays serait attaqué par la RDC, en est une parfaite illustration.
Le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi qui semble être au bout des « provocations » du Rwanda voisin, dit toujours ne pas écarter l’hypothèse d’aller en guerre contre Kigali, soutien naturel des terroristes du M23 qui sèment la mort et la désolation dans l’Est de la RDC. Il assure qu’il ne resterait pas les bras croisés alors que ce mouvement terroriste fabriqué par Kigali intensifie ses attaques.
« Cette possibilité ne peut être exclue. Si la provocation du Rwanda continue, nous ne resterons pas assis sans rien faire. Nous ne sommes pas faibles », a confié Félix Tshisekedi qui insiste sur le fait que « le Rwanda combat en RDC sous le couvert du M23, qui a été vaincu en 2013. Sa dernière émergence est due aux Forces de défense rwandaises, qui se cachent derrière le M23 ».
En décembre 2023, le président congolais s’est dit prêt à saisir le Parlement réuni en congrès, afin de déclarer la guerre au Rwanda, si l’un des villages de la RDC est touché par l’attaque de la bande à Corneille Nangaa. Selon Félix-Antoine Tshisekedi, l’armée congolaise est désormais capable d’atteindre Kigali, en cas de confrontation directe.
Un soutien défensif à Kigali en cas d’attaque militaire !
Accompagné de son épouse Agata Kornhauser-Duda, le président polonais Andrzej Duda a promis, mardi 6 février, à Kigali, lors d’une visite de travail de trois jours visant à renforcer les relations bilatérales entre la Pologne et le Rwanda, que son pays était prêt à fournir un soutien défensif à Kigali en cas d’attaque militaire.
Et pourtant, les experts onusiens démontrent dans leurs différents rapports que le Rwanda soutient le M23 pour déstabiliser l’Est de la RDC. Et l’agression de la RDC par le Rwanda continue de susciter des réactions internationales. N’est-il pas évident que le soutien militaire de la Pologne au Rwanda confirme les dires des Congolais qui accusent les Occidentaux de soutenir le président rwandais Paul Kagame dans l’Est de la RDC, en particulier, et de la stabilisation des Grands Lacs, en général? C’est une question qui mérite d’être examinée de plus près.
Le député du Parti du travail de Belgique au Parlement de l’Union européenne Marc Botenga qui a plaidé à la tribune du parlement européen pour le retour de la paix dans l’Est du pays, a déploré le soutien promis par le président polonais au Rwanda au cas où ce pays serait attaqué. Dans sa tribune exploitée par africa-info.cd, Marc Botenga indique que « la situation à l’Est de la RD Congo est critique. Les Nations unies ont confirmé le soutien du Rwanda pour les rebelles du M-23. Mais le président polonais Duda promet tout son soutien au… Rwanda. Soutenir l’Ukraine, affaiblir la RDC. Double standards ».
A tout prendre, la situation dans la région des Grands Lacs africains a été marquée par des tensions et conflits récurrents depuis de nombreuses années. Les relations entre la RDC et le Rwanda ont souvent été tendues, avec des accusations mutuelles d’agression et de soutien à des groupes armés dans la région. Même entre le Burundi et le Rwanda, la tension monte de cran, par les temps qui courent.
Les Congolais ont depuis longtemps exprimé leurs préoccupations quant à l’influence des pays occidentaux dans les affaires de la région. Certains affirment que ces pays soutiennent le président Kagame et ferment les yeux sur les actions présumées agressives de son gouvernement envers la RDC.
Pour plusieurs analystes, la déclaration du président polonais pourrait être interprétée comme une confirmation de ces allégations. En promettant d’offrir un soutien défensif à Kigali, la Pologne envoie un message fort qui pourrait être perçu comme une approbation tacite des actions du Rwanda.
Cependant, il est important de noter que cette déclaration doit être analysée dans son contexte. La Pologne est un pays membre de l’OTAN et a des engagements internationaux en matière de sécurité collective. Sa volonté de fournir un soutien défensif à Kigali peut donc être considérée comme une application de ces engagements et non comme un soutien inconditionnel aux actions du Rwanda.
« Deux poids, deux mesures »
Le soutien militaire de la Pologne au Rwanda au cas où ce pays serait attaqué par la RDC, victime d’une guerre injuste lui imposée par son voisin, prouve à suffisance que la communautaire est en train d’appliquer une politique de « deux poids, deux mesures ». Nous en avons la preuve, notamment, avec le soutien que cette fameuse communauté internationale apporte à l’Ukraine dans sa crise avec la Russe. Et pourtant, la situation sécuritaire prévalant en Ukraine ne diffère pas de celle de la République démocratique du Congo : l’Ukraine est agressée par la Russie, son voisin, et la RDC l’est par le Rwanda, son voisin, également. Cependant, les deux pays agressés ne bénéficient pas du même soutien de la part de la communauté internationale. Au-delà de ses condamnations et sanctions drastiques à l’encontre de la Russie, la communauté internationale apporte de l’aide tant financière que militaire à l’Ukraine, afin d’aider Kiev à tenir bon face à Moscou. Par contre, la même communauté internationale ne lève pas le petit doigt pour aider aussi Kinshasa à mettre un terme à la guerre injuste lui imposée par Kigali. Au regard de cette politique de « deux poids, deux mesures », plusieurs analystes estiment que la fameuse communauté internationale est en train de « soutenir l’Ukraine » face à la Russie, et « d’affaiblir la RDC » dans sa guerre contre le Rwanda. La communauté internationale soutient l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, notamment, pour sauvegarder ses intérêts d’hégémonie qui sont menacés par Moscou. Et elle veut affaiblir la RDC, d’une part, pour continuer de piller ses richesses à partir de Rwanda, et d’autre part, pour déstabiliser la Région des Grands Lacs.
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