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Kinshasa
26 juin, 2024 - 04:54:11
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Près de 50% de Congolais optimistes pour le second mandat de Félix Tshisekedi 

Un sondage post-électoral, réalisé en avril 2024 par le Groupe d’Étude sur le Congo (GEC), l’Institut de recherche Ebuteli et l’Institut Bercy, révèle que près de 50 % des Congolais jugent que leur pays se dirige dans la bonne direction. Cette perception varie toutefois sensiblement entre les milieux urbains et ruraux. Publié en mai 2024, ce sondage survient environ cinq mois après l’annonce des résultats électoraux en République Démocratique du Congo (RDC), une période troublée. Dans l’est du pays, la violence a été exacerbée par les incursions des terroristes du M23, soutenus par le Rwanda, cherchant à progresser vers Goma. À Kinshasa, les débats politiques ont été centrés sur la formation du nouveau gouvernement ; Judith Suminwa Tuluka, nommée Première ministre, et la population attendait désormais la mise en place de son gouvernement ainsi que la définition de ses priorités. Réalisé par téléphone avec un échantillon aléatoire de 1 788 personnes à travers la RDC, ce sondage met en avant un optimisme notable malgré les défis : près de la moitié des répondants (48 %) se disent satisfaits de la trajectoire nationale, un taux similaire à celui de 2019, début du premier mandat de Tshisekedi. À titre de comparaison, seulement 23 % des Américains, 12 % des Ghanéens et 23 % des Botswanais se montrent aussi optimistes quant à la direction de leur pays, souligne le rapport. Cet optimisme se reflète également dans les attentes économiques, avec 63 % des sondés anticipant une amélioration de leur condition durant le second mandat de Tshisekedi. En outre, 70 % jugent que la situation sécuritaire est identique ou s’est améliorée depuis l’annonce de l’état de siège en avril 2021.

En ce début de mandat de Félix Tshisekedi, un optimisme mesuré imprègne l’atmosphère en République Démocratique du Congo, révèle un récent sondage publié par l’Institut de recherche Ebuteli, en partenariat avec le Groupe d’étude sur le Congo et l’Institut de sondage Berci. Les sondés oscillent entre espoir et impatience, témoignant de leur attente envers les nouvelles orientations politiques.

Selon cette étude, l’intérêt des Congolais se concentre avant tout sur l’avenir du pays, mettant particulièrement en lumière leurs attentes vis-à-vis du profil des dirigeants des nouvelles institutions ainsi que des défis de gouvernance imminents.

Priorités : lutte contre la corruption, création d’emploi et lutte contre l’insécurité

Les Congolais considèrent que les priorités urgentes auxquelles le Président de la République doit s’attaquer en premier lieu sont la lutte contre la corruption, la création d’emplois et la sécurisation du territoire. Durant son premier mandat, Félix Tshisekedi s’est illustré par plusieurs initiatives visant à éradiquer la corruption. À cet effet, de nouvelles structures et agences dédiées à cette lutte ont été soit dynamisées, soit instituées.

 

Depuis l’annonce des résultats des différents scrutins, la mise en œuvre des institutions, à l’exception de la présidence, a connu des retards notables. En l’absence d’un gouvernement nouvellement formé, le gouvernement de Jean Michel Sama Lukonde II a été mandaté pour gérer les affaires courantes, malgré le fait que la majorité de ses membres soient devenus députés nationaux. Cette situation a suscité des critiques notables au sein de l’opinion publique. Toutefois, un sondage récent indique que près de 60 % des Congolais interrogés se déclarent satisfaits de la gestion actuelle des affaires, tandis que 37 % expriment leur mécontentement.

Soutien populaire aux mesures de sécurité

Par ailleurs, les différentes mesures de sécurité prises par l’exécutif jouissent d’un soutien global de la part des sondés. Le déploiement de la force de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SAMIDRC) est particulièrement bien perçu : 46 % des interrogés estiment même que cela pourrait conduire à l’éradication totale des groupes armés sévissant dans l’est du pays. Ce pourcentage est nettement supérieur à celui obtenu précédemment par la force de la Communauté d’Afrique de l’Est (EACRF), qui n’avait convaincu que 25 % des sondés.

En outre, une majorité significative des personnes interrogées se montre hostile à toute négociation avec le M23 : 63 % considèrent que cela ne serait pas acceptable. Il est à noter, toutefois, que l’opposition à cette option a légèrement diminué depuis notre précédent sondage, réalisé en janvier 2023.

Ce sondage révèle également une forme d'”union sacrée” autour des dirigeants dans le contexte actuel de conflit. Cette dynamique perdure, indépendamment des critiques sur la politique de sécurité menée. La capacité du président Félix Tshisekedi à s’appuyer sur ce sentiment, à mobiliser l’opinion contre le Rwanda, et à formuler des annonces qui répondent à une demande populaire d’autorité et d’intransigeance vis-à-vis du M23, a sans doute été l’une des clés de sa réélection en décembre dernier.

Des résultats économiques notables

Dès son accession au pouvoir en 2019, Félix Tshisekedi a placé l’amélioration de la gouvernance et le renforcement socio-économique des Congolais au cœur de ses priorités. Il s’est attelé notamment à la lutte contre la corruption et les crimes économiques, à la consolidation de la stabilité macroéconomique, à l’assainissement des finances publiques et au renforcement du système financier. Quel bilan peut-on dès lors dresser de ces engagements?

D’une part, les résultats sont significatifs. La croissance du produit intérieur brut (PIB) réel a atteint 7,8 % à la fin du premier mandat. Entre 2019 et 2023, le budget de l’État a triplé, dépassant pour la première fois le seuil de 10 milliards de dollars américains. Les réserves de change ont maintenu leur solidité, et le pays a réussi la cinquième revue du programme de facilité élargie de crédit (FEC) avec le Fonds monétaire international (FMI), marquant une étape inédite dans la collaboration avec cette institution. En outre, l’Inspection générale des finances (IGF) a été revitalisée et de nouvelles structures telles que l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC) ont été créées.

Il convient également de rappeler que le sondage mené conjointement par le Bureau d’études, de recherches et de consulting International (Berci), Ebuteli et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York a été réalisé du 24 au 29 avril 2024 auprès de 2 000 personnes de 18 ans et plus. L’échantillon, proportionnel au poids démographique de chacune des 26 provinces du pays, a couvert au moins 200 sites d’enquêtes, choisis aléatoirement parmi communes urbaines, collectivités locales, villages ou territoires.

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