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Kinshasa
29 juin, 2024 - 01:14:05
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Porte-parole de l’Opposition : un poste qui divise

Il y a désormais 17 ans que l’Opposition est privée de porte-parole ! Et cette situation va-t-elle perdurer ? La question reste en suspens. Comme par le passé, les signes ne trompent pas : les opposants demeurent divisés quant à la désignation d’un porte-parole de l’opposition. Présent au Parlement, Ensemble pour la République, le parti politique de Moïse Katumbi, arrivé deuxième aux élections de décembre 2023, examine un projet de règlement interne de l’opposition. Il a tendu la main à Martin Fayulu, candidat malheureux à deux reprises lors des deux dernières élections présidentielles, mais cette offre a été fermement rejetée. Pour l’Ecidé de Martin Fayulu, il est hors de question de légitimer le rôle de porte-parole de l’opposition. Le parti rappelle avoir dénoncé ce qu’il qualifie de “simulacre d’élections” en décembre 2023, rejeté les résultats et décidé de ne pas reconnaître les institutions qui en ont découlé. Le parti de Martin Fayulu, estimant inappropriée l’approche du parti de Moïse Katumbi, bénéficie du soutien du parti Envol de Delly Sesanga. Dans une déclaration rendue publique le lundi 19 juin à Kinshasa, l’Envol affirme son engagement en faveur de l’Opposition démocratique en dehors des institutions et rejette les initiatives visant à désigner un porte-parole de l’opposition. Selon de nombreux observateurs, Martin Fayulu et Delly Sesanga esquivent habilement l’initiative de Moïse Katumbi par pragmatisme, conscients qu’ils ne disposent pas des moyens nécessaires pour bloquer Ensemble ou Katumbi, qui détiennent la majorité de l’électorat de l’opposition parlementaire. Aujourd’hui, tout autre candidat de l’Opposition sait qu’il lui est impossible de se faire élire ou d’être désigné comme porte-parole, à moins que Moïse Katumbi, président d’Ensemble, ne donne instruction à ses députés nationaux et sénateurs de se rallier massivement à sa cause.

Porte-parole de l’Opposition, le poste divise les rangs. Rien d’étonnant dans un contexte politique où en amont, le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila avait boycotté les élections, et par conséquent, n’a aucun intérêt à assumer ce rôle. De même, la coalition Lamuka, dirigée par Martin Fayulu, qui avait également boycotté les élections législatives, n’est donc pas représentée au Parlement. Quant à Katumbi, qui a contesté les résultats des scrutins mais qui envisage jouer un rôle au sein du Parlement, il ne devrait théoriquement pas rencontrer d’obstacles majeurs car la majorité de ses électeurs appartiennent à son parti.

Le refus de Fayulu à l’égard de Katumbi qui a initié un projet de règlement interne de l’opposition, sonne une discordance totale. Selon Ecidé de Fayulu, l’approche de Moïse Katumbi est jugée “inopportune”. De son côté, Delly Sesanga ne souscrit pas à la vision républicaine de Moïse Katumbi. Dans une déclaration publique faite le lundi 19 juin à Kinshasa, l’Envol a affirmé son engagement envers une Opposition démocratique en dehors des institutions et a rejeté les initiatives visant à désigner un porte-parole de l’opposition.

Cependant, de nombreux observateurs estiment que Martin Fayulu et Delly Sesanga évitent habilement l’initiative de Moïse Katumbi par pragmatisme, conscients qu’ils ne disposent pas des ressources nécessaires pour contrer Ensemble ou Katumbi, qui détiennent la majorité du soutien électoral au sein de l’opposition parlementaire. Ainsi, tout candidat de l’Opposition sait désormais qu’il lui est impossible d’être élu ou désigné comme porte-parole, à moins que Moïse Katumbi, président d’Ensemble, n’ordonne à ses députés nationaux et sénateurs de se rallier massivement à sa cause.

Au final, il s’agit d’une opposition affaiblie, sans vision commune. Étant donné qu’elle n’a pas su se mettre d’accord sur un candidat unique pour l’élection présidentielle de 2023, il n’est pas étonnant qu’elle peine à s’entendre sur le choix d’un porte-parole de l’Opposition.

Il convient de rappeler que la loi n°07/008 portant statut de l’Opposition a été promulguée le 4 décembre 2007 sous la présidence de Joseph Kabila. Cette loi définit l’Opposition non seulement par rapport à l’Assemblée nationale et au Sénat, mais également par rapport au Gouvernement. Elle établit les droits et les devoirs de l’Opposition. Parmi les droits, figurent ceux d’être informée de l’action de l’Exécutif, de critiquer cette action et, le cas échéant, de formuler des contre-propositions, dans le respect de la Loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs…

Quant aux devoirs, il est mentionné le respect de la Constitution, des lois de la République et des Institutions légalement établies, la défense des intérêts supérieurs de la Nation, l’abstention de recourir à la violence comme moyen d’expression et d’accès au pouvoir, la priorisation du dialogue et de la concertation sur les grandes questions d’intérêt national et dans la résolution des différends politiques, la promotion du pluralisme politique et la reconnaissance du droit de la Majorité à gouverner, la promotion de la culture démocratique notamment par la tolérance, la non-violence et le soutien du principe de l’alternance dans le cadre d’une lutte politique pacifique.

Ainsi, que ce soit avec ou sans les autres membres de l’Opposition, Moïse Katumbi a l’opportunité d’écrire une nouvelle page de l’histoire républicaine. En position de leader, il pourrait jouer un rôle clé au service de la démocratie congolaise.

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