La situation sanitaire, marquée par l’évolution préoccupante de la variole de singe, suscite une vive inquiétude et requiert une réponse rapide et coordonnée pour endiguer la propagation de l’épidémie, particulièrement en ce qui concerne la protection des enfants, qui en sont les principales victimes. La prudence impose de placer la santé publique au-dessus de toute autre considération, y compris l’éducation, à l’approche de la rentrée scolaire 2024 prévue le 2 septembre prochain sur toute l’étendue de la République, afin de prévenir une catastrophe sanitaire de plus grande envergure. Cette perspective, partagée par le ministre provincial des Transports et Mobilité urbaine de la capitale, Bob Amiso, a été formalisée sous la forme d’un mémo adressé au vice-Premier ministre en charge des Transports, Jean-Pierre Bemba, lors d’une séance de travail tenue le mercredi 28 août, consacrée à la problématique des transports à Kinshasa. La proposition, approuvée sous réserve par le vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba, sera soumise à l’examen du Conseil des ministres, prévu ce vendredi, sous la présidence du chef de l’État.
L’épidémie de variole de singe (Mpox), qui sévit actuellement en République démocratique du Congo (RDC) et dans d’autres pays d’Afrique, est une crise sanitaire d’une ampleur sans précédent, déclarée urgence de santé publique de portée internationale par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le cumul des cas suspects au pays depuis le début de l’année dépasse 17 000 cas avec 610 décès. Ceci donne un taux de létalité de 3,4%, selon le ministère de la Santé et prévoyance sociale de la RDC.
Entretemps, cette épidémie a révélé de manière criante la vulnérabilité des populations, en particulier celle des enfants, dans l’est du pays. Ces derniers sont les premières victimes d’une situation sanitaire complexe exacerbée par des conflits armés, un accès limité aux soins, et des infrastructures sanitaires défaillantes. Les statistiques actuelles révèlent que les enfants représentent une part disproportionnée des cas et des décès. Cette situation est aggravée par les conditions de vie précaires, les déplacements forcés, et le manque d’accès à des services de santé adéquats. Les enfants, souvent sous-alimentés et affaiblis par d’autres maladies endémiques comme le paludisme et la malnutrition, sont particulièrement susceptibles de succomber à cette épidémie.
Face à cette réalité alarmante, l’inquiétude exprimée par le ministre provincial des Transports de Kinshasa, Bob Amiso, apparaît justifiée. La proposition de reporter la rentrée scolaire prévue le 2 septembre prochain est une mesure de précaution qui trouve son fondement dans les chiffres inquiétants de l’épidémie. Avec plus de 100 cas déjà confirmés dans la capitale, Kinshasa, et une propagation rapide dans les autres grandes agglomérations, le risque pour les enfants, à la fois dans l’est du pays et dans les zones urbaines, est réel et imminent.
Jean-Pierre Bemba, vice-Premier ministre en charge des Transports, a été saisi de cette proposition, qui sera soumise au conseil des ministres prévu ce vendredi. Ce développement souligne que l’effectivité de la rentrée scolaire pourrait dépendre non seulement des arrangements entre le banc syndical des enseignants et le gouvernement, mais surtout de l’évolution de la situation sanitaire. Car, si l’épidémie continue de se propager à ce rythme, il est fort probable que la rentrée soit reportée pour protéger la santé des élèves, surtout dans les zones les plus touchées.
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