Le chef-lieu de la province de la Tshopo, Kisangani, a accueilli mercredi, comme prévu, le chef de l’État, Félix Tshisekedi, pour un séjour consacré à l’évaluation des réalités provinciales. Cette visite revêt une importance particulière pour le président, soucieux de constater les avancées dans les provinces issues du démembrement de l’ancienne Province Orientale. Lors de son discours prononcé sur l’esplanade de la Grande Poste de Kisangani, Félix Tshisekedi a abordé plusieurs enjeux d’actualité, notamment la sécurité nationale, l’économie, avec des stratégies visant à réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations, l’éducation, la santé, ainsi que la révision constitutionnelle, dans le but de l’adapter aux réalités congolaises et de corriger des lacunes importantes, notamment sur des questions essentielles telles que la formation du gouvernement ou la validation des mandats à l’Assemblée nationale, qui prend un temps démesuré. Il a lancé un appel à l’unité des Congolais, soulignant que les divisions internes affaiblissant le pays face à ses ennemis, avant d’exprimer le vœu de voir Kisangani retrouver sa gloire d’antan grâce à la mise en œuvre de projets d’ infrastructures et d’énergie susceptibles de transformer durablement la province de la Tshopo.
À son arrivée à l’aéroport international de Bangboka, le président Tshisekedi a été chaleureusement accueilli par le gouverneur de la Tshopo, Paulin Lendongolia, ainsi que par plusieurs personnalités politiques et administratives, dont des membres du gouvernement, des députés nationaux et provinciaux, des sénateurs et d’autres dignitaires. Une foule enthousiaste s’était massée le long des routes menant de l’aéroport, brandissant des drapeaux, des pagnes et des effigies du chef de l’État pour lui témoigner leur soutien.
Dans son discours à l’esplanade de la Grande Poste de Kisangani, Félix Tshisekedi a abordé plusieurs enjeux d’actualité, notamment la sécurité nationale, l’économie, l’éducation, la santé, et la révision constitutionnelle. Il a lancé un appel à l’unité des Congolais, rappelant que les divisions internes affaiblissaient le pays face à ses ennemis. « Nous ne pouvons plus tolérer les incursions de l’ennemi. J’ai décidé de renforcer notre armée pour mieux protéger la nation », a-t-il affirmé avec fermeté.
Réduire la dépendance vis-à-vis des importations
Sur le plan économique, le président Tshisekedi a mis l’accent sur la nécessité de diversifier l’économie nationale, appelant à une réduction des importations en faveur de la production locale. Il a cité l’exemple des cultures de riz, de maïs, de manioc, de soja et de haricot, qui, selon lui, peuvent être produites en abondance en RDC, permettant ainsi de créer des emplois pour les Congolais et de réduire la dépendance vis-à-vis des importations. « En encourageant la production locale, nous renforcerons la monnaie nationale et réduirons l’impact de l’inflation. L’objectif est de faire en sorte que ce que nous consommons soit produit ici, chez nous, pour libérer l’économie des fluctuations liées aux devises étrangères », a déclaré le chef de l’État avec détermination.
L’éducation et la santé, des priorités
Concernant l’éducation, Félix Tshisekedi a réitéré son engagement en faveur de la gratuité de l’enseignement de base, une réforme qu’il considère comme l’une des plus importantes de son mandat. Malgré les critiques et les obstacles rencontrés, le président a souligné qu’il ne céderait pas. « Beaucoup ont tenté de me dissuader, mais j’ai tenu bon. Tous les enfants congolais, qu’ils soient issus de familles riches ou pauvres, doivent avoir accès à l’éducation gratuite. Nous allons bientôt étendre cette mesure au niveau secondaire, afin de libérer les parents de cette charge », a-t-il précisé, avant d’ajouter que l’éducation des jeunes générations est cruciale pour l’avenir du pays, notamment dans un contexte où la RDC est convoitée par des forces extérieures.
Cette politique éducative est étroitement liée à celle de la santé publique. Le président a ainsi évoqué la phase initiale de la couverture santé universelle, axée sur la gratuité des soins de maternité. « Chaque mère congolaise doit pouvoir accoucher gratuitement et dans des conditions dignes », a-t-il déclaré, en insistant sur le rôle clé qui joueront ces réformes pour améliorer la qualité de vie des Congolais.
Restaurer Kisangani à sa gloire passée
Félix Tshisekedi a également profité de cette visite pour annoncer la tenue du Conseil des ministres à Kisangani le vendredi, une décision symbolique visant à démontrer son engagement à remplacer la ville dans la dynamique nationale de développement. Il a affirmé vouloir restaurer Kisangani à sa gloire passée en mettant en œuvre des projets d’infrastructures et d’énergie qui transformeront durablement la province de la Tshopo. « Kisangani doit retrouver sa position d’antan. Nous travaillerons ensemble pour identifier et concrétiser des projets capables de relancer la province », a-t-il assuré.
Le chef de l’État a également prévu d’organiser des rencontres avec divers acteurs locaux, notamment les jeunes, la société civile et les autorités politico-administratives, afin d’écouter directement leurs préoccupations et d’évaluer les progrès réalisés.
Réflexion nationale pour corriger les lacunes de la Constitution
Félix Tshisekedi a enfin lancé un appel pressant à l’unité nationale, particulièrement préoccupé par les tensions intercommunautaires, telles que les conflits entre les Mbole et les Lengola. « Ces divisions me peinent. Le Congo que nous construisons est un Congo uni, non divisé. Nous sommes frères, Congolais avant tout, et nous devons léguer à nos enfants un pays fort et solidaire. Ne permettons pas à nos ennemis de profiter de nos divisions pour affaiblir notre République. Restons vigilants et unis », a exhorté le président.
Sur la question sensible de la révision constitutionnelle, Félix Tshisekedi a tenté de rassurer la population. « N’ayez pas peur. Notre Constitution doit être adaptée à nos réalités. Elle présente des lacunes, notamment sur des questions essentielles comme la formation du gouvernement ou la validation des mandats à l’Assemblée nationale, qui prennent un temps démesuré. Une réflexion nationale s’impose pour corriger ces dysfonctionnements », a-t-il expliqué. Il a annoncé la mise en place, l’année prochaine, d’une commission nationale composée d’experts de diverses disciplines pour réfléchir à une réforme constitutionnelle « faite par et pour les Congolais ». Il a conclu en appelant les Congolais à ne pas céder aux tentatives de division fomentées par ceux qui exploitent cette question pour semer le trouble.
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