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13 novembre, 2024 - 01:47:50
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Congo Airways : Quelles mesures après la disparition des millions sous Dubier ?

Sous la direction de Norbert Sengamali, la reprise des opérations de Congo Airways ouvre un nouveau chapitre pour la compagnie aérienne nationale. Toutefois, cette relance ne doit pas occulter la gestion chaotique de son précédent, José Dubier Lueya, dont les décisions controversées et les malversations financières ont plongé la compagnie dans une crise profonde. Parmi les faits les plus graves figurent la disparition inexpliquée de 1,41 millions de dollars, destinée à la location d’un avion (leasing). Plus de deux mois après le virement des fonds, aucun avion n’a été reçu, et l’argent semble avoir disparu sans laisser de trace. De plus, Congo Airways a perdu un bombardier Q400, vendu aux enchères pour un somme dérisoire, alors qu’il se trouvait à Malte pour sa maintenance. Ainsi, la reprise des vols doit s’accompagner d’une exigence de transparence totale concernant la gestion de Dubier, afin de tourner définitivement la page de cette période trouble et offrir un avenir plus solide et fiable à Congo Airways. D’où le questionnement : « Quelles mesures après la disparition des millions sous Dubier ? »

Les signaux de rigueur et de discipline imprimés en si peu de temps par Norbert Sengamali, depuis sa prise de fonction en tant que directeur général intérimaire, notamment avec l’annonce de la reprise des opérations de Congo Airways, sont des signes prometteurs pour la relance de la compagnie aérienne nationale de la République démocratique du Congo. Mais elle ne doit pas occulter la gestion controversée et « calamiteuse » de son précédent directeur général, José Dubier Lueya. En effet, sous sa direction, la compagnie a traversé de multiples turbulences financières et opérationnelles, culminant avec des allégations graves de malversations qui ont jeté une ombre sur sa gestion.

L’une des affaires les plus préoccupantes demeure la disparition de 1,41 million de dollars américains, une somme destinée à la location d’un Airbus 320-200, dont l’objectif était de relancer les activités de la compagnie. Plus de deux mois après le virement des fonds, aucun avion n’a été reçu, et l’argent semble avoir disparu sans laisser de trace. Cette situation soulève de sérieux doutes sur la gestion des finances de la compagnie par José Dubier, qui a dirigé Congo Airways avec une main de fer, et totalement déconnecté de la réalité des décisions du Conseil d’administration.

En septembre 2024, Jean-Bertrand Ewanga, président du Conseil d’administration, avait dans une correspondance interne, souligné l’attitude autocratique du comité de gestion et la gestion opaque des fonds. En effet, Dubier a été accusé de malversations financières, une série de dénonciations qui ont été ignorées jusqu’à ce que les problèmes deviennent publics. L’opinion publique, ainsi que les autorités, se trouvent désormais dans l’obligation de comprendre l’origine de cette perte financière massive et de connaître les mesures prises pour faire la lumière sur ces événements.

Sous la direction de José Dubier, Congo Airways a également été secouée par d’autres scandales de gestion, notamment en ce qui concerne le bombardier Q400 qui avait été envoyé en maintenance à l’île de Malte. À son arrivée à la tête de la compagnie, Dubier a laissé traîner la récupération de ce bomabrdier, qui ne coûtait initialement que 800 000 dollars, mais dont le montant pour le récupérer a été révisé à plusieurs reprises, passant de 1,2 million à 2,5 millions de dollars, sans justificatif ni preuve de la réalité de ces coûts. En pleine réunion du Conseil d’administration, a-t-on appris, Dubier proposait même la vente de cet avion au lieu de le récupérer, une décision pour le moins surprenante, étant donné que Congo Airways a un déficit de la flotte !

Mais le plus scandaleux reste la vente de cet avion Q400 aux enchères. La compagnie a appris que l’avion a été acheté par Eu-Wings pour seulement 11 000 euros, avec l’intention de le revendre en pièces détachées. Une perte colossale pour Congo Airways, d’autant plus que cette vente a eu lieu alors que l’avion était sous mise en demeure en raison des revendications de Eu-Wings, une société à laquelle Congo Airways doit près de 2 millions de dollars.

Il est fort probable que d’autres dossiers obscurs se cachent dans les pancartes de José Dubier Lueya. Ce dernier, anciennement connu sous le nom d’Oliveira Dubier José Luis, avait rapidement sollicité, en février 2024, une modification de son nom auprès du Tribunal de paix de Kinshasa/Gombe, afin de le conformer à celui mentionné dans l’ordonnance présidentielle de sa nomination à la tête de Congo Airways. Il s’agit là d’un détail loin d’être anodin, car il illustre un opportunisme qui reflète une pratique courante chez certains individus qui, profitant de leurs connexions dans les cercles décisionnels du pays, occupent des postes de gestion dans le seul mais de leur profit personnel, au détriment de l’intérêt national.

Ainsi, la reprise des opérations de Congo Airways ne doit pas faire oublier les nombreuses zones d’ombre qui ont marqué la gestion de José Dubier. L’opinion publique, les autorités et les acteurs du secteur doivent continuer à exiger des comptes et veiller à ce que la compagnie puisse tourner la page de ce passé tumultueux pour se concentrer enfin sur un avenir plus transparent et prospère.

Norbert Sengamali déclenche la relance avec un premier vol prévu pour cette semaine

Norbert Sengamali, animé par la volonté de laisser un héritage durable, est pleinement conscient des promesses non tenues par le passé par ses prédécesseurs. Son principal défi consiste à remettre la compagnie sur la bonne voie. Fort de ses 33 années d’expérience dans le secteur de l’aviation, il met déjà tout en œuvre pour relancer Congo Airways, afin de répondre aux attentes pressantes du personnel. Parmi ces attentes, la reprise des activités de la compagnie occupait une place prépondérante.

Sauf imprévu, un premier vol est prévu pour cette semaine, marquant ainsi un tournant significatif pour l’industrie aéronautique du pays. Dans un communiqué publié à cette occasion, la Direction générale de Congo Airways a tenu à exprimer sa profonde gratitude envers le Gouvernement congolais, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) qui est un des principaux actionnaires, ainsi qu’à l’ensemble du personnel de la compagnie pour leur engagement et leur soutien durant la période difficile. Ces acteurs, soulignent la compagnie, ont fourni des efforts « remarquables » qui ont permis de relancer les activités de la compagnie aérienne, donnant ainsi un nouvel élan au secteur du transport aérien en RDC.

Cette reprise des vols par Congo Airways représente une étape stratégique dans le développement du secteur de l’aviation en République démocratique du Congo. Alors que les autorités nationales et les acteurs économiques travaillent à renforcer les infrastructures de transport aérien, cette relance constitue un pas décisif vers la modernisation et l’amélioration du réseau aérien national. En effet, la compagnie ne se contente pas de reprendre ses vols, elle entend également jouer un rôle crucial dans l’amélioration de la connectivité entre les provinces du pays, contribuant ainsi à une meilleure mobilité des Congolais.

Au-delà de la simple reprise de ses services, Congo Airways vise à être un moteur de développement économique. L’amélioration de la connectivité aérienne est essentielle non seulement pour faciliter les déplacements internes des citoyens, mais aussi pour encourager les échanges commerciaux, attirer des investisseurs étrangers, et renforcer la place de la RDC sur la scène économique internationale. Le renouveau de la compagnie est donc perçu comme un levier stratégique pour stimuler le dynamisme économique du pays et favoriser la croissance des secteurs dépendants du transport aérien.

Ainsi, cette relance s’inscrit dans un projet de long terme visant à doter la RDC d’un système de transport aérien moderne et compétitif. Elle représente un investissement dans l’avenir, avec l’ambition de répondre aux besoins croissants de mobilité des populations et de renforcer l’efficacité des échanges économiques entre les différentes régions du pays.

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