Dans une ville où près de 20 millions d’habitants subissent quotidiennement des embouteillages interminables, la mobilité urbaine dépasse désormais le simple casse-tête pour devenir un frein majeur au développement économique. L’échec des mesures ponctuelles, telles que la circulation alternée et l’instauration de sens uniques, illustre une absence criante de vision stratégique pour désengorger la capitale. Face à cette paralysie généralisée, les Kinois, pris en otage par un trafic chaotique, attendent des actions concrètes de la part du gouvernement provincial, soutenue par le pouvoir central. Il s’agit de mettre en œuvre un plan ambitieux incluant des infrastructures modernes, la réhabilitation des voies secondaires et une régulation efficace du trafic. À défaut de telles réformes, le chaos actuel, marqué par des bouchons interminables qui figent le quotidien pendant de longues heures, continue d’étouffer une ville où le temps, déjà si précieux, ne peut plus être gaspillé.
Dans la capitale de la République démocratique du Congo, Kinshasa, les embouteillages ne sont plus seulement une contrainte quotidienne pour les millions d’habitants ; ils représentent désormais un frein considérable à l’économie locale. L’expérimentation du sens unique et la circulation alternée sur certaines artères n’a rien donné comme solution. Plutôt, de l’avis de plusieurs kinois, ces mesures n’ont fait qu’aggraver la situation dans la capitale. Les rues saturées de l’est à l’ouest de la capitale, le manque criant d’infrastructures adaptées et une régulation déficiente du trafic forment un cocktail délétère qui menace non seulement la mobilité urbaine mais aussi le dynamisme économique de cette mégalopole en pleine croissance démographique.
Une ville engorgée, des vies paralysées
Kinshasa, avec près de 20 millions d’habitants, souffre d’un réseau routier inadapté à sa population croissante. L’essentiel des voies, conçues à une époque où la capitale comptait à peine une fraction de ses résidents actuels, est désormais dépassée. La majorité des artères principales, comme le Pont Cabus ou encore le robot roulage du Palais du peuple et le rond-point Huileries, sont quotidiennement submergées par des embouteillages monstres. Les travailleurs, bloqués pendant des heures, voient leur efficacité réduite, tandis que les transporteurs subissent une augmentation des coûts opérationnels liés aux consommations excessives de carburant et à l’usure prématurée des véhicules.
Un urbanisme mal planifié
Le problème ne se limite pas aux grandes artères. Les voies secondaires, censées jouer un rôle de désengorgement, sont souvent impraticables en raison de leur mauvais état ou des travaux mal coordonnés. Par exemple, dans des communes comme Kalamu et Kasavubu, des travaux de curage des caniveaux et de construction, réalisés sans planification rigoureuse, transformant ces routes en impasses. Ce désordre exacerbe l’enclavement des populations et aggrave la situation économique des zones concernées.
De plus, les mesures ponctuelles telles que l’expérimentation de la circulation alternée ou l’instauration de sens uniques n’ont eu qu’un effet limité, témoignant de l’absence d’une stratégie cohérente pour résoudre durablement le problème.
Au-delà de l’impact immédiat sur les habitants, la congestion routière a des répercussions économiques plus larges. Elle freine le commerce, augmente les coûts logistiques et dissuade les investisseurs potentiels. Kinshasa, en tant que centre administratif et économique du pays, dépend fortement de la fluidité des échanges pour soutenir sa croissance. Cependant, le manque d’infrastructures modernes entrave ce développement, faisant de la capitale une ville où le coût du transport devient un obstacle majeur à la compétitivité.
Une vision attendue pour un avenir meilleur
Pour répondre à ces défis, il est urgent d’adopter une approche systématique et ambitieuse. Cela passe par la réhabilitation des routes existantes, la construction de nouvelles voies secondaires pour alléger le trafic sur les grands axes, ainsi que la modernisation des systèmes de régulation du trafic. L’investissement dans des solutions de transport en commun efficaces, comme les lignes de bus rapides ou les trains urbains, pourrait également offrir une alternative crédible aux déplacements individuels.
Le gouverneur Daniel Bumba est particulièrement attendu sur ce front. Les Kinois espèrent voir des actions concrètes et des solutions innovantes pour transformer la mobilité urbaine et relancer l’économie de leur ville. À l’image des grandes capitales africaines qui ont su relever de tels défis, Kinshasa a l’opportunité de se repositionner comme un moteur de croissance pour la RDC.
La lutte contre les embouteillages à Kinshasa ne doit pas être perçue comme un simple effort logistique mais comme une condition sine qua non pour bâtir une capitale capable de porter le développement économique et social du pays.
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