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13 février, 2025 - 04:58:37
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Processus de paix à l’Est de la RDC : Kigali torpille la tripartite Tshisekedi – Lourenço – Kagame

Initialement prévue ce dimanche 15 décembre, la tripartite entre Félix Tshisekedi, Paul Kagame et Joâo Lourenço a été annulée, selon une annonce faite par la présidence congolaise. En lieu et place, un tête-à-tête entre les dirigeants congolais et angolais a eu lieu, suivi d’une réunion élargie à leurs délégations respectives.

Cette annulation trouve son origine dans le refus catégorique de la délégation rwandaise de participer à la rencontre, qui devait pourtant être une étape clé vers la fin des hostilités dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Au cœur des discussions : le retrait des troupes rwandaises des zones congolaises, un sujet hautement sensible.

La veille, lors d’une réunion entre les ministres des Affaires étrangères des trois pays concernés, Kigali avait posé comme condition à la signature d’un accord la tenue d’un dialogue direct entre Kinshasa et les terroristes du M23. Cette exigence a été immédiatement rejetée par la RDC, qui refuse toute légitimation politique d’un groupe qu’elle considère comme une organisation terroriste sous la coupe du Rwanda.

Le Rwanda pris à son propre piège

Ce nouvel épisode illustre une fois de plus la duplicité de Kigali dans le processus de paix. En reconnaissant de facto sa présence militaire au Nord-Kivu et en s’affichant en porte-parole du M23, une milice qu’il a lui-même soutenue et équipée, le Rwanda confirme les accusations de Kinshasa. Depuis longtemps, la RDC pointe du doigt le double jeu de son voisin, qui d’un côté plaide pour une résolution pacifique, tout en maintenant sur le terrain une logique d’agression et d’instabilité.

Pour Kinshasa, la stratégie rwandaise vise à imposer le M23 comme un interlocuteur incontournable dans les négociations, un scénario qu’elle rejette fermement. “Le dialogue avec des terroristes n’est pas une option”, a martelé la présidence congolaise sur le réseau social X, réaffirmant sa position de principe face à ce qu’elle considère comme une tentative de normalisation de l’ingérence rwandaise.

Une impasse diplomatique

L’absence du Rwanda à la tripartite de ce dimanche pourrait marquer un tournant dans les efforts de médiation menés par l’Angola. Ce dernier, à travers son président Joâo Lourenço, joue un rôle clé dans les discussions. Mais cette impasse révèle les limites des initiatives diplomatiques face à un acteur, Kigali, dont les intentions restent ambivalentes.

Alors que la communauté internationale appelle à une désescalade et à un dialogue constructif, le refus du Rwanda de s’engager dans ce cadre tripartite met à mal les espoirs d’une résolution rapide de la crise. De son côté, Kinshasa poursuit ses efforts pour mobiliser ses alliés régionaux et internationaux, afin de contraindre Kigali à retirer ses troupes et à cesser son soutien au M23.

Ce nouveau développement souligne une réalité troublante : la paix dans l’Est de la RDC demeure otage des calculs géopolitiques et des intérêts de ses voisins. Pour le peuple congolais, il s’agit d’un rappel douloureux que la route vers une stabilité durable reste semée d’embûches.

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