Le président Félix Tshisekedi a réaffirmé la position ferme de la République démocratique du Congo face à l’agression du Rwanda. Au cours de la cérémonie d’échanges des vœux avec les ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques organisée, samedi 18 janvier, au Palais de la Nation à Kinshasa, il a exigé des sanctions immédiates contre ce pays agresseur, soulignant que bien que les condamnations internationales soient importantes, elles demeurent insuffisantes face à l’ampleur des destructions provoquées. Le Chef de l’État a insisté : « La RDC ne demande pas de l’aide ; elle exige une solidarité juste et équitable, fondée sur le respect de sa souveraineté ». Quant à ceux qui plaident pour un dialogue avec le M23, il a réitéré sans équivoque : « Le dialogue avec un groupe terroriste comme le M23 est une ligne rouge que nous ne franchirons jamais ».
Dans une allocution d’une trentaine de minutes, le Chef de l’Etat s’est longuement attardé sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC.
« Nous avons pris note des condamnations émises par certains de nos partenaires à la rencontre du Rwanda pour son rôle dans la déstabilisation de l’Est de notre pays. Ces prises de position, bien qu’importantes, restent insuffisantes face à la gravité des actes commis et à leurs conséquences humanitaires désastreuses. Les preuves accablantes présentées dans le rapport des Experts des Nations Unies ne laissent aucune place au doute : des sanctions concrètes et immédiates doivent être adoptées pour mettre fin à cette agression et prévenir une escalade régionale, mais ces engagements ne suffisent pas », a dit le président Tshisekedi avant d’ajouter que :
« Nous attendons de la communauté internationale bien plus qu’un discours de solidarité. Ce dont la République Démocratique du Congo a besoin de la part de ceux qui se considèrent comme ses amis, ce sont les actions décisives, d’un soutien concret et d’un engagement ferme pour répondre aux défis sécuritaires, économiques et humanitaires que nous faisons face. La République Démocratique du Congo ne demande pas de l’aide ; elle exige une solidarité juste et équitable, fondée sur le respect de sa souveraineté, de son intégrité territoriale et de ses droits fondamentaux. Ce soutien n’est pas une faveur ; c’est une responsabilité collective dans la préservation de la paix et de la sécurité internationale. La communauté internationale doit maintenant transformer ses déclarations en actions tangibles et dissuasives. Des sanctions ciblées contre le Rwanda, ses responsables militaires et politiques impliqués dans ces exactions, ainsi que leurs réseaux financiers, sont impératives. »
Négociation avec le M23 : une ligne rouge infranchissable
À ceux qui continuent de plaider pour une éventuelle négociation avec les terroristes du M23, le Chef de l’Etat est resté catégorique. « Mais permettez-moi d’être parfaitement clair : la République Démocratique du Congo ne se soumettra jamais aux pressions d’acteurs extérieurs tentant d’imposer des conditions contraires à nos intérêts et à notre souveraineté.
Nous ne cesserons de réaffirmer notre position : le dialogue avec un groupe terroriste comme le M23 est une ligne rouge que nous ne franchirons jamais. Toute tentative de normaliser ou de légitimer ces criminels constitue une insulte à la mémoire des victimes et un affront aux principes fondamentaux du droit international. »
Clarification sur la peine de mort en RDC
Le président de la République a également clarifié la question de l’application de la peine de mort en RDC. « La République Démocratique du Congo, en tant qu’État souverain, a clarifié les conditions strictes de son application, limitée uniquement aux cas de terrorisme et de trahison au sein de l’armée. Cependant, il est important de souligner qu’à ce jour, aucune exécution n’a été menée, témoignant de notre engagement à faire évoluer cette question dans un cadre réfléchi et respectueux des droits fondamentaux. La justice congolaise doit refléter notre souveraineté, notre dignité et notre vision d’une nation forte, où l’impunité et l’indiscipline n’auront plus de place », a dit le président Tshisekedi qui a terminé son discours en exhortant chacun des diplomates à être les ambassadeurs de la République Démocratique du Congo auprès de leurs gouvernements et institutions et à porter avec fierté le message d’un pays en plein dynamisme, ouvert au monde et déterminé à bâtir un avenir prospère.
Efforts de paix : le leadership de Tshisekedi salué par la communauté diplomatique
Auparavant, s’exprimait au nom des ambassadeurs accrédités en RDC, l’ambassadeur du Maroc et doyen du corps diplomatique, Rachid Agassim, a félicité le Président de la République pour son engagement à la recherche de la paix dans l’Est du pays à travers sa mobilisation de participation active aux différents processus, notamment celui de Luanda.
Pour lui, la réélection du Chef de l’Etat et son investiture, l’élection de la RDC au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour les deux ans en cours, le lancement officiel de la candidature de la RDC au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent, et le rôle notable joué par le Chef de l’Etat en qualité de médiateur de la CEEAC au Tchad sont des faits marquants de l’année 2024 en diplomatie.
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