Kinshasa est au cœur de la préservation des écosystèmes. La capitale congolaise a accueilli, ce lundi 27 janvier, l’ouverture de la Conférence internationale interministérielle sur le déploiement des Paiements pour Services Environnementaux (PSE) en Afrique centrale. Cet événement de trois jours, lancé par la ministre d’État Ève Bazaïba, ambitionne de renforcer la préservation des écosystèmes du Bassin du Congo tout en plaçant les communautés locales et autochtones au cœur des stratégies de gestion durable, dans une démarche alliant innovation, solidarité régionale et engagement mondial.
La ministre d’État, ministre de l’Environnement et Développement Durable, Ève Bazaïba, a donné le go, lundi 27 janvier à Kinshasa, de la Conférence internationale interministérielle sur le déploiement des Paiements pour Services Environnementaux (PSE) en Afrique centrale. Cet événement, qui se déroulera jusqu’au 29 janvier 2025, marque une étape cruciale dans la lutte pour la préservation des écosystèmes du Bassin du Congo tout en promouvant les droits des communautés locales et autochtones.
Devant une assemblée composée de délégations internationales, de responsables ministériels, d’experts et de représentants de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), Eve Bazaiba a rappelé avec force l’importance de cette initiative pour l’environnement et les populations de la région. « Les 268 millions d’hectares de forêt tropicale humide que compte le Bassin du Congo rendent de nombreux services écosystémiques à l’humanité. Elles régulent le climat, séquestrent le carbone et préservent la biodiversité, tout en jouant un rôle crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique », a souligné la ministre d’Etat Ève Bazaïba. Elle a ajouté que ces forêts assurent également la protection des sols, la régulation des cycles de l’eau, et constituent une ressource essentielle pour les populations locales.
Cependant, la Minétat en charge de l’Environnement et Développement Durable a mis en garde contre les menaces qui pèsent sur ces forêts, citant l’extrême pauvreté, le manque de ressources et l’absence d’éducation parmi les principaux moteurs de la déforestation. Elle a appelé à une action concertée pour inverser cette tendance.
Une initiative pour les communautés locales
Dans la foulée, Eve Bazaiba a insisté sur l’importance d’impliquer les communautés locales et autochtones dans la gestion des forêts. « Il est utopique d’imaginer protéger les forêts sans l’implication des communautés qui y vivent. Les Paiements pour Services Environnementaux sont un mécanisme d’incitation qui permettra d’adopter des pratiques innovantes et durables », a-t-elle déclaré.
La conférence vise notamment à adopter une position commune sur les PSE avant la 30ème Conférence des Parties (COP30) à Belém, ainsi qu’à élaborer un plan de mobilisation des ressources locales et internationales pour financer ces mécanismes.
La Ministre a annoncé le lancement imminent d’outils digitaux destinés à la gestion et à la planification des PSE. Ces outils incluent la numérisation des systèmes de paiements et la géolocalisation en temps réel des activités bénéficiaires. « Ces innovations feront du Bassin du Congo un modèle mondial dans la lutte contre le changement climatique grâce aux solutions basées sur la nature », a affirmé Ève Bazaïba.
Un appel à l’action internationale
Dans un contexte marqué par les conséquences de la guerre dans l’Est de la RDC, la ministre d’Etat a dénoncé les impacts environnementaux et la destruction de la biodiversité causés par ce conflit. « Nous espérons que la communauté internationale prendra la mesure des conséquences de cet écocide et agira pour y mettre fin », a-t-elle déclaré.
Enfin, la ministre d’Etat Eve Bazaiba a salué les efforts de l’Afrique en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, rappelant que le continent ne représente que 3,8 % des émissions mondiales. Elle a cité l’initiative présidentielle du « Couloir Vert Kivu-Kinshasa » comme un exemple concret d’harmonisation entre conservation et développement communautaire.
Alors que les délégués entament trois jours de discussions intenses, la conférence s’impose déjà comme une plateforme essentielle pour façonner un avenir durable pour les forêts du Bassin du Congo et leurs populations. « Nos travaux devront poser les bases d’une révolution environnementale en Afrique centrale, avec des retombées positives pour l’ensemble de l’humanité », a conclu Ève Bazaïba.
Ainsi, les ministres des Forêts, de l’Environnement, de l’Agriculture, des Finances et de l’Aménagement du Territoire du bassin du Congo, accompagnés d’experts et de partenaires techniques nationaux et internationaux se sont fixés pour objectifs d’élaborer une feuille de route visant à déployer à grande échelle les paiements pour services Environnementaux (PSE) en Afrique Centrale.
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