Lors de la trente-troisième réunion du Conseil des ministres, le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, Roger Kamba, a présenté un rapport accablant sur les conséquences des affrontements armés dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Depuis le début de l’année, la province du Nord-Kivu enregistre 7 776 blessés, 1 568 décès intra-hospitaliers et près de 8 500 corps inhumés à la suite des violences entre groupes armés.
Entre le 23 et le 26 février 2025, la situation s’est encore détériorée, avec 19 nouveaux blessés par balles et 23 personnes tuées, tandis que plusieurs victimes de brûlures ont été recensées dans la nuit du 25 au 26 février dans la zone de santé de Karisimbi, à la frontière de Nyiragongo. Le bilan exact des brûlures reste à préciser. Par ailleurs, entre le 17 et le 26 février, 85 nouvelles admissions pour blessures par balles ont été enregistrées dans les structures sanitaires de Goma, portant le nombre total de blessés à 5 487, sans décès intra-hospitaliers supplémentaires au cours de cette période.
Concernant l’épidémie de Mpox, le ministre a fait état de 65 cas suspects enregistrés cette semaine, dont 44 confirmés et un décès. Depuis janvier, 6 414 cas suspects ont été recensés, parmi lesquels 1 550 ont été confirmés, avec cinq décès.
Dans la province voisine du Sud-Kivu, Roger Kamba a révélé qu’un meeting organisé par les forces M23/RDF à Bukavu, le 27 février, a été marqué par l’explosion de deux bombes, causant la mort de 16 personnes. Parmi elles, 15 corps ont été transférés à la morgue de l’hôpital provincial de Bukavu et un aux Cliniques Universitaires de Bukavu. L’attaque a également fait 95 blessés, dont 68 hospitalisés à l’hôpital provincial, 16 aux Cliniques Universitaires de Bikarwa et un à la Fondation Pani. Depuis janvier, la ville de Bukavu a enregistré plus de 1 130 blessés et 29 décès en milieu hospitalier, auxquels s’ajoutent les victimes de l’explosion du meeting.
Entre le 14 et le 26 février 2025, l’Hôpital Général de Référence d’Uvira a accueilli 179 blessés, dont 132 militaires, 17 civils, 24 femmes et six enfants, ainsi que 52 décès. Parmi ces derniers, 46 corps ont été retrouvés en ville, tandis que six blessés ont succombé à l’hôpital. Le ministre a également signalé que les centres de traitement du Mpox à Bukavu ont été vidés de leurs patients après l’invasion des terroristes du M23/RDF. Avant cet événement, la province comptait encore plus de 587 cas actifs.
Face à cette situation critique, le ministre Kamba a évoqué le Plan de prise en charge sanitaire des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et de la Police nationale congolaise (PNC). Ce programme offre un accès gratuit aux soins aux militaires en activité, aux policiers, aux réservistes et aux blessés de guerre.
Les ayants droit de ces catégories bénéficieront également de cette prise en charge, avec une organisation optimisée garantissant la qualité des soins et la disponibilité des ressources essentielles.
La première phase du programme couvrira neuf provinces avant une extension progressive à l’ensemble du pays. Les provinces concernées sont : Kinshasa, Sud-Kivu, Nord-Kivu, Haut-Katanga, Tshopo, Ituri, Haut-Uélé, Maniema et Tanganyika.
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